Namnam
Il y a 5 jours et 5 heures
[quote]Namnam
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Namnam
Il y a 5 jours et 5 heures
Musique d'ambiance
La Cinquième
L’ombre des arbres s’étirait sous la lueur froide de la lune, découpant la forêt en un enchevêtrement de ténèbres mouvantes. Isolde avançait à pas feutrés, son regard perçant scrutant les recoins où se tapissaient ses ennemis. Les Imps étaient de petites créatures sournoises, vicieuses en groupe, mais prévisibles. Leur rire grinçant trahissait leur présence, résonnant entre les troncs noueux.
Un frisson d’excitation lui parcourut l’échine. La traque de l'impie, l’attente, ce moment suspendu où l'agent calcule et jauge sa proie avant l’assaut… C’était là qu’elle trouvait son plaisir, sa raison d'être, sa place. Une silhouette se détacha du couvert des branches, ailes frémissantes, des yeux brillants de malice la fixant. Trop tard. Dans un mouvement fluide, Isolde déroula un fouet doré, le giflement de l’arme déchirant l’air avant de s’enrouler autour du petit démon. Une secousse sèche, un cri étranglé, puis un bruit mat alors que la créature s’écrasait au sol.
Mais les Imps n’étaient jamais seuls. D’autres surgissaient déjà, glissant dans l’ombre, cherchant à l’encercler. Isolde siffla des mots anciens, le grimoire a sa ceinture vibrant d'une aussi grande envie d'annihiler qu'elle, et son fouet brilla de nouveau de cette lumière bénie. Elle pivota, esquivant une attaque, puis d’un geste précis, fit claquer son fouet vers l’un d’eux. L’arme s’enroula autour d’une corne et d’un tir sec, elle le projeta contre un tronc. Le combat ne dura qu'à peine une minute, ou deux, mais chaque seconde de ce moment était une éternité de plus pour la Vespérine. Chaque réflex, chaque connaissances qu'elle avait avalé, craché, pleuré depuis sa plus tendre enfance, malmenée entre les griffes de ses matriarches aux visages couverts, faisaient parti maintenant de son sang. Isolde dans son arrogance savait déjà le dénouement de cette mission. Elle sera seule à se tenir sur la neige.
Bien qu'elle n’avait pas été la septième fille, destinée par son sang à devenir l’héritière, elle s'était juré de vouer son existence entière à ce combat contre les ténèbres, quoiqu'il en coûte. Rien que le fait d'y penser la fit rugir de frustration, de colère. Une orbe de force éthérique venant apparaitre de sa main pour courir le long du fil de ce fouet, explosa sur deux autres blasphèmes néantiques.
— "J'aurai été digne !"
Hurle t'elle en continuant son combat, les faisant tous tomber, un à un, bien que dans sa colère ses gestes pouvaient la mettre en danger, plus qu'elle ne l'aurait cru, plus qu'elle ne voulait le croire. Cela pouvait la trahir.
Seul le silence lui répondit, alors que les imp n'étaient plus. Le torse de la jeune femme se soulevait avec rapidité et irrégularité, elle cherchait son souffle, les poings serrés.
Ce soir encore, le Néant apprendra à la craindre.
[quote]Namnam
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[u][center][b][i]La Cinquième[/i][/b][/center][/u]
L’ombre des arbres s’étirait sous la lueur froide de la lune, découpant la forêt en un enchevêtrement de ténèbres mouvantes. Isolde avançait à pas feutrés, son regard perçant scrutant les recoins où se tapissaient ses ennemis. Les Imps étaient de petites créatures sournoises, vicieuses en groupe, mais prévisibles. Leur rire grinçant trahissait leur présence, résonnant entre les troncs noueux.
Un frisson d’excitation lui parcourut l’échine. La traque de l'impie, l’attente, ce moment suspendu où l'agent calcule et jauge sa proie avant l’assaut… C’était là qu’elle trouvait son plaisir, sa raison d'être, sa place. Une silhouette se détacha du couvert des branches, ailes frémissantes, des yeux brillants de malice la fixant. Trop tard. Dans un mouvement fluide, Isolde déroula un fouet doré, le giflement de l’arme déchirant l’air avant de s’enrouler autour du petit démon. Une secousse sèche, un cri étranglé, puis un bruit mat alors que la créature s’écrasait au sol.
Mais les Imps n’étaient jamais seuls. D’autres surgissaient déjà, glissant dans l’ombre, cherchant à l’encercler. Isolde siffla des mots anciens, le grimoire a sa ceinture vibrant d'une aussi grande envie d'annihiler qu'elle, et son fouet brilla de nouveau de cette lumière bénie. Elle pivota, esquivant une attaque, puis d’un geste précis, fit claquer son fouet vers l’un d’eux. L’arme s’enroula autour d’une corne et d’un tir sec, elle le projeta contre un tronc. Le combat ne dura qu'à peine une minute, ou deux, mais chaque seconde de ce moment était une éternité de plus pour la Vespérine. Chaque réflex, chaque connaissances qu'elle avait avalé, craché, pleuré depuis sa plus tendre enfance, malmenée entre les griffes de ses matriarches aux visages couverts, faisaient parti maintenant de son sang. Isolde dans son arrogance savait déjà le dénouement de cette mission. Elle sera seule à se tenir sur la neige.
Bien qu'elle n’avait pas été la septième fille, destinée par son sang à devenir l’héritière, elle s'était juré de vouer son existence entière à ce combat contre les ténèbres, quoiqu'il en coûte. Rien que le fait d'y penser la fit rugir de frustration, de colère. Une orbe de force éthérique venant apparaitre de sa main pour courir le long du fil de ce fouet, explosa sur deux autres blasphèmes néantiques.
[b][i]— "J'aurai été digne !"[/i][/b]
Hurle t'elle en continuant son combat, les faisant tous tomber, un à un, bien que dans sa colère ses gestes pouvaient la mettre en danger, plus qu'elle ne l'aurait cru, plus qu'elle ne voulait le croire. Cela pouvait la trahir.
Seul le silence lui répondit, alors que les imp n'étaient plus. Le torse de la jeune femme se soulevait avec rapidité et irrégularité, elle cherchait son souffle, les poings serrés.
Ce soir encore, le Néant apprendra à la craindre.
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Namnam
Il y a 5 jours et 5 heures
Ambiance Musicale
Nexarcarnum tombera.
L'entrée de Nexarcarnum s’était enfin révélée à elle. Les prunelles vairons de l’agent Vespérine se posèrent sur l’horreur blasphématoire qui s’étendait sous leurs pieds. Une cité entière, vaste, démesurée, hérissée de milliers de bâtisses, de marchés et de boutiques… où se mouvaient, d’un pas étrangement contrôlé, ces créatures mortes-vivantes, ignobles, grotesques.
Le sang d’Isolde se glaça, plus froid encore que les vents du Coerthas. Comment ces êtres déviants, inhumains, pouvaient-ils oser imiter la vie ? Croyaient-ils effacer leur décrépitude simplement en se fondant dans cette imitation du quotidien ? Rejoindre un « chez eux », comme si rien ne les séparait des vivants ?
Cette mascarade morbide ne pouvait durer. Il était temps d’anéantir, de purifier. Par les flammes. Par la lumière. Par la main de la Conquérante.
Elle atteindrait son but, quoi qu’il en coûte.
Ses yeux balayant les ombres, elle observa Vaelrand d’Estraveil, Uriel de Clairforet, Ugwin… et cette femme. Si tant est qu’on puisse encore l’appeler ainsi. Plus loin, dans la pénombre, se mouvait le commandant Zael d'Eridanie d’Astrid.
Quoi qu’il en coûte, n'est ce pas ?
Mais, sincèrement… espéraient-ils vraiment remonter à la surface ? Leurs chances de survie étaient infimes. L’ombre d’Erythmion planait. Le Roi Démon observait, tapis dans le cœur de sa ville, chaque geste, chaque soupir, chaque pas qui ne répondait pas à ses rites impies.
Et plus ils s’approchaient du centre, plus la démence du lieu leur sautait à la gorge. Une folie brute, déchaînée, dévorante. Au-delà de tout ce que le Gévaudan avait connu. Au-delà du concevable.
Ce Démon était fou, plus fou que tout ce qu'ils n'avaient jamais pu affronter. Et cette folie n'allait jamais s'arrêter, tant qu'ils n'atteignaient pas leur but.
Le chemin fut rude, semé d’embûches. Et sans un regard en arrière, Isolde et les autres laissèrent une morte-vivante agonisante à son sort, l’abdomen broyé par un des gardiens de la Cité. Pourtant, cette chose eut la force de murmurer :
— "C’est bientôt… f-fini… Allez-y… Arrêtez-l—"
Une lueur d’humanité. Même dans la souillure. Une volonté de bien faire, au-delà de la corruption.
Mais Isolde écarta cette pensée. Elle ne pouvait se permettre la moindre faille, le moindre doute.
L’éther, lui, devenait irrespirable à mesure qu’ils s’approchaient de la cathédrale. La ville entière s’était changée en réacteur d’énergie magique : les rues, les maisons, les habitants… tous n’étaient que combustible. Et bientôt, eux aussi.
Leurs esprits bourdonnaient. Leurs oreilles sifflaient d’une douleur aiguë. Leurs membres devenaient lourds, engourdis. La Matrice appelait. Elle voulait tout. Toujours plus. Mais plus elle absorbait, plus elle devenait instable.
... Que se passe-t-il ?
Akasha se tourna vers Isolde. C’était maintenant.
— "Seluna a été claire. Elle prendra les risques."
— "Quel genre de risques, au juste ?" demanda Uriel.
— "Tous ceux qui seront nécessaires," souffla Isolde, fatalement.
Alors la démone aux yeux rouges hocha la tête. Le silence tomba sur la cité entière. Un souffle gelé parcourut leurs nuques. Une des grandes croix dressées à la lisière de la ville s’illumina d’une lumière blanche, éclatante. Le sort de Tyr et Seluna s’était enclenché. Une lance de lumière prit forme, pure et tranchante. Elle fila, telle un trait divin, et s’abattit sur la cathédrale comme la colère céleste.
— "Tyr ne la lai—" lança Isolde. Mais elle comprit : le temps leur était compté.
— "Maintenant !"
Le sol trembla. Des pans entiers de la cathédrale s’écroulèrent, dans un fracas sourd. Isolde tenta d’atteindre l’intérieur. En vain. Il était trop tard.
Le Maître des lieux savait. Il les attendait.
La suite reste flou, seul le sentiment de l'adrénaline et du devoir animait les mouvements de l'agent. Elle se souvient avoir tourné le regard vers Egwin, dont les hurlements de douleur durant son sacrifice ne faisaient qu'accentuer d'avantage le chaos total dont Nexarcarnum était victime. Puis vers Uriel et Vaelrand, qui tentaient de toute leur force de faire face au Roi Impie.
Elle se souvient avoir ordonné quelque chose à la démone, pour le regretter aussitôt. Et si celle ci allait les trahir ? Et si elle aurait du aller la chercher elle même ? Pourtant... Le monstre les accompagnant obéit. Isolde se souvient prendre cette énergie colossale, avec elle, contre elle. Elle devait le faire, elle devait s'en assurer, elle ne serait jamais mieux servie que par elle même. Elle vit l’ennemi de près. Se délecta de sa rage. Savoura son agonie. Elle sourit en pressant cette bombe contre lui.
Il n’y avait plus de retour. Ni pour lui. Ni pour elle.
Ses membres se déchiraient sous ses yeux, mais aucune douleur ne vint. Son bras se métamorphosait, en symbiose avec ce qu'elle tenait, et l'ennemi mais elle ne recula pas, à aucun moment.
Et puis… plus rien.
Isolde se sentit projeter en arrière, mais avec une étrange douceur. Le sang qui s'échappait de son nez rempli sa bouche... Tout ce qu'elle pouvait voir n'était qu'une infini de blanc, un blanc si pure qu'il en était douloureux.
Elle ne sentait plus rien de son corps, de son esprit. Son bras lui donnait la sensation qu'il avait tout simplement implosé... Et rien. Rien que le rien.
Serait ce la fin...? Isolde prit une dernière inspiration, avant de fermer les yeux.
[quote]Namnam
[url=https://zupimages.net/viewer.php?id=25/32/bnke.png][img]https://zupimages.net/up/25/32/bnke.png[/img][/url]
[url=https://www.youtube.com/watch?v=ztzq05IzYds]Ambiance Musicale[/url]
[u][center][b][i]Nexarcarnum tombera.[/i][/b][/center][/u]
L'entrée de Nexarcarnum s’était enfin révélée à elle. Les prunelles vairons de l’agent Vespérine se posèrent sur l’horreur blasphématoire qui s’étendait sous leurs pieds. Une cité entière, vaste, démesurée, hérissée de milliers de bâtisses, de marchés et de boutiques… où se mouvaient, d’un pas étrangement contrôlé, ces créatures mortes-vivantes, ignobles, grotesques.
Le sang d’Isolde se glaça, plus froid encore que les vents du Coerthas. Comment ces êtres déviants, inhumains, pouvaient-ils oser imiter la vie ? Croyaient-ils effacer leur décrépitude simplement en se fondant dans cette imitation du quotidien ? Rejoindre un « chez eux », comme si rien ne les séparait des vivants ?
Cette mascarade morbide ne pouvait durer. Il était temps d’anéantir, de purifier. Par les flammes. Par la lumière. Par la main de la Conquérante.
Elle atteindrait son but, quoi qu’il en coûte.
Ses yeux balayant les ombres, elle observa Vaelrand d’Estraveil, Uriel de Clairforet, Ugwin… et cette femme. Si tant est qu’on puisse encore l’appeler ainsi. Plus loin, dans la pénombre, se mouvait le commandant Zael d'Eridanie d’Astrid.
Quoi qu’il en coûte, n'est ce pas ?
Mais, sincèrement… espéraient-ils vraiment remonter à la surface ? Leurs chances de survie étaient infimes. L’ombre d’Erythmion planait. Le Roi Démon observait, tapis dans le cœur de sa ville, chaque geste, chaque soupir, chaque pas qui ne répondait pas à ses rites impies.
Et plus ils s’approchaient du centre, plus la démence du lieu leur sautait à la gorge. Une folie brute, déchaînée, dévorante. Au-delà de tout ce que le Gévaudan avait connu. Au-delà du concevable.
Ce Démon était fou, plus fou que tout ce qu'ils n'avaient jamais pu affronter. Et cette folie n'allait jamais s'arrêter, tant qu'ils n'atteignaient pas leur but.
Le chemin fut rude, semé d’embûches. Et sans un regard en arrière, Isolde et les autres laissèrent une morte-vivante agonisante à son sort, l’abdomen broyé par un des gardiens de la Cité. Pourtant, cette chose eut la force de murmurer :
— "C’est bientôt… f-fini… Allez-y… Arrêtez-l—"
Une lueur d’humanité. Même dans la souillure. Une volonté de bien faire, au-delà de la corruption.
Mais Isolde écarta cette pensée. Elle ne pouvait se permettre la moindre faille, le moindre doute.
L’éther, lui, devenait irrespirable à mesure qu’ils s’approchaient de la cathédrale. La ville entière s’était changée en réacteur d’énergie magique : les rues, les maisons, les habitants… tous n’étaient que combustible. Et bientôt, eux aussi.
Leurs esprits bourdonnaient. Leurs oreilles sifflaient d’une douleur aiguë. Leurs membres devenaient lourds, engourdis. La Matrice appelait. Elle voulait tout. Toujours plus. Mais plus elle absorbait, plus elle devenait instable.
... Que se passe-t-il ?
Akasha se tourna vers Isolde. C’était maintenant.
— "Seluna a été claire. Elle prendra les risques."
— "Quel genre de risques, au juste ?" demanda Uriel.
— "Tous ceux qui seront nécessaires," souffla Isolde, fatalement.
Alors la démone aux yeux rouges hocha la tête. Le silence tomba sur la cité entière. Un souffle gelé parcourut leurs nuques. Une des grandes croix dressées à la lisière de la ville s’illumina d’une lumière blanche, éclatante. Le sort de Tyr et Seluna s’était enclenché. Une lance de lumière prit forme, pure et tranchante. Elle fila, telle un trait divin, et s’abattit sur la cathédrale comme la colère céleste.
— "Tyr ne la lai—" lança Isolde. Mais elle comprit : le temps leur était compté.
— "Maintenant !"
Le sol trembla. Des pans entiers de la cathédrale s’écroulèrent, dans un fracas sourd. Isolde tenta d’atteindre l’intérieur. En vain. Il était trop tard.
Le Maître des lieux savait. Il les attendait.
La suite reste flou, seul le sentiment de l'adrénaline et du devoir animait les mouvements de l'agent. Elle se souvient avoir tourné le regard vers Egwin, dont les hurlements de douleur durant son sacrifice ne faisaient qu'accentuer d'avantage le chaos total dont Nexarcarnum était victime. Puis vers Uriel et Vaelrand, qui tentaient de toute leur force de faire face au Roi Impie.
Elle se souvient avoir ordonné quelque chose à la démone, pour le regretter aussitôt. Et si celle ci allait les trahir ? Et si elle aurait du aller la chercher elle même ? Pourtant... Le monstre les accompagnant obéit. Isolde se souvient prendre cette énergie colossale, avec elle, contre elle. Elle devait le faire, elle devait s'en assurer, elle ne serait jamais mieux servie que par elle même. Elle vit l’ennemi de près. Se délecta de sa rage. Savoura son agonie. Elle sourit en pressant cette bombe contre lui.
Il n’y avait plus de retour. Ni pour lui. Ni pour elle.
Ses membres se déchiraient sous ses yeux, mais aucune douleur ne vint. Son bras se métamorphosait, en symbiose avec ce qu'elle tenait, et l'ennemi mais elle ne recula pas, à aucun moment.
Et puis… plus rien.
Isolde se sentit projeter en arrière, mais avec une étrange douceur. Le sang qui s'échappait de son nez rempli sa bouche... Tout ce qu'elle pouvait voir n'était qu'une infini de blanc, un blanc si pure qu'il en était douloureux.
Elle ne sentait plus rien de son corps, de son esprit. Son bras lui donnait la sensation qu'il avait tout simplement implosé... Et rien. Rien que le rien.
Serait ce la fin...? Isolde prit une dernière inspiration, avant de fermer les yeux.
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Namnam
Il y a 5 jours et 4 heures
Ambiance Musicale
Nous devons tous faire des sacrifices.
« Qu’est-ce que cela ferait, d’être aussi insignifiante qu’une simple goutte d’eau ? Passer de l’état de glace — majestueuse, figée dans sa beauté — à celui de l’eau, insaisissable, essentielle…? Disparaît-on vraiment lorsqu’on est absorbée par la terre ou avalée par des lèvres assoiffées ? Ou bien cela marque-t-il le commencement d’un autre voyage… « Peut-être… » se murmure-t-elle en silence.
Quelle douce délivrance ce serait, de se dissoudre ainsi… Que plus personne ne puisse exiger quoi que ce soit. Que le quotidien se transforme en un vaste océan de néant… N’est-ce pas préférable à— »
Isolde sentit ses poumons se contracter, chercher de l’air, broyés par une douleur vive et glaçante, comme si elle avait cessé de respirer depuis des jours. Chaque bouffée d’air qu’elle parvenait à aspirer lui paraissait vaine, trop maigre, trop tardive. Depuis combien de temps n’avait-elle plus respiré ? Depuis combien de temps était-elle… inconsciente ? Évanouie ? Morte… ?
L’agent de la Tour tenta d’ouvrir les yeux. Ce ne fut qu’un voile de lumière, flou et indistinct, qui l’accueillit. Un gémissement s’échappa de ses lèvres, à peine audible, chargé de frustration mais surtout de faiblesse. Tout son corps lui faisait mal. Sa vision était trouble, son ouïe comme noyée dans du coton. L’air qu’elle inspirait lui écorchait les bronches, tant il était sec et agressif. Un goût de ferraille envahissait sa bouche : son sang, encore tiède, collé à sa langue, stagnait encore au fond de sa gorge. Chaque membre était lourd, endolori, meurtri. Elle n’avait pas besoin de vérifier pour le savoir : ses os étaient comme brisés, sa peau bleutée par les hématomes. Chaque micro-mouvement réveillait une douleur sourde, insidieuse.
Mais ce n’était pas la douleur qui l’inquiétait. Ce n’était pas cela qui lui nouait les entrailles, qui hérissait sa peau d’une chair de poule persistante. Non… Ce qui la glaçait, c’était cette sensation étrange, vibrante, comme une onde fourmillante qui remontait le long de son bras droit. Elle la sentait pulser du bout de ses doigts jusqu’à son coude, comme une colonie grouillante sous sa peau. Une énergie obscure, lourde, oppressante. Encore là. Encore si proche.
Isolde grimaça, tentant de bouger, mais ne parvint pas à déterminer si ses doigts avaient tremblé, si son bras avait bougé d’un seul centimètre. Ce qu’elle sentait à la place, c’était cette lourdeur anormale, cette puissance étrangère logée dans sa chair.
Pourquoi ressentait-elle encore la Matrice ? Pourquoi ne l’avait-elle pas quittée ?
— Mademoiselle Isolde, vous voilà enfin éveillée. Nous craignions devoir vous déplacer dans le caveau familial.
Le sang de la Vespérine se glaça instantanément. Ses yeux, toujours aveuglés par le flou, cherchèrent désespérément la source de cette voix. Perçante. Féroce. Froide. Pourquoi… Pourquoi entendait-elle cette voix ? Comment était-ce possible ?
— Allons, gardez votre calme mon enfant. Après tout, vous n’êtes pas encore morte. Pas tout à fait. Votre sœur, Madame la Baronne, serait ravie de l’apprendre, mais je crains que cela ne soit possible. Il est préférable qu’elle pense vous avoir perdue.
Un sanglot, étranglé, monta du fond de sa gorge. Les larmes affleurèrent à ses yeux. Elle voulait crier, hurler, briser ce silence morbide qui pesait entre chaque mot de cette voix maudite. Pourquoi cette voix… ? Pourquoi était-ce elle qu’elle entendait à son réveil ? Pourquoi n’était-elle pas au Gévaudan ? Pourquoi n’était-elle pas entourée de visages familiers ? Pourquoi était ce plutôt ce voile obscur qui lui murmuraient ces sifflements ?
Argos… où es tu vieux corbeau?… Seluna… aide moi…pitié…
Madame… Madame la Vicomtesse… pourquoi n’est-ce pas vous, votre voix, qui m’accueille… ? Où êtes-vous ? Pourquoi m’avez-vous laissée… seule… ?
— … Vous êtes pitoyable, Mademoiselle Isolde. Regardez-vous. Vous vous êtes affaiblie. Adoucie. Votre séjour au Gévaudan vous a affectée plus que nous le pensions. La présence de ces sentimentaux fut un poison pour votre âme. C’est une honte, une faiblesse insupportable.
Isolde voulut hurler son désaccord, crier son désespoir. Une rage sourde se répandit dans ses veines, brûlante, enfiévrée. La rage de protéger ce foyer qu’elle s’était construit, loin de Croiseveil. Cette deuxième famille, discrète mais réelle, qu’elle n’avait jamais pu défendre à voix haute. Mais qui, en silence, avait pansé ses blessures dont elle n’était même pas consciente.
— Je comprends votre colère, Mademoiselle. Nous saurons vous purifier de ce péché. Vous nous avez apporté une puissance fort intéressante, et nous saurons en faire bon usage. Ainsi, vous servirez enfin le dessin de votre destin.
L’agent rouvrit les yeux à ces mots. Elle ne comprenait pas de quoi cette voix parlait, elle ne comprenait plus rien. De nouveau, Isolde sentit sa poitrine se soulever dans un rythme frénétique, irrégulier. Elle n’entendait plus la voix de la Matriarche, elle ne ressentait plus sa présence mais la peur qu’elle avait installé en elle subsistait, accrochée à sa peau meurtries comme des sangsues assoiffées. Son bras gauche commença à la brûler, à la lancer, comme si l’on tentait de le lui arracher. À nouveau, des gémissement de douleur mais également de peur gagna sa gorge, tandis que son esprit était de moins en moins embué, affaibli. L’agent était comme aspirée dans une direction lointaine, et rien ne pouvait l’en stopper.
Le retour à la réalité.
La vue de l’agent se précisa, le flou dans sa vision panoramique disparu peu à peu pour lui laisser le temps de comprendre. Elle reconnu progressivement ses alentours, les atours des murs lui étaient familiers, mais rien à voir avec ses souvenirs d’enfance sur le domaine de sa naissance… Non, elle reconnaissait le bleu de la Tour, elle reconnaissait le dispensaire d’une des ailes des inquisiteurs.
Elle était chez elle, à Gévaudan. Et les griffes qui l’emprisonnait disparurent progressivement, lui laissant la liberté de soupirer de soulagement. Même si elle savait, au fond d’elle même, qu’il sera de courte durée.
[quote]Namnam
[url=https://zupimages.net/viewer.php?id=25/32/tac7.png][img]https://zupimages.net/up/25/32/tac7.png[/img][/url]
[url=https://www.youtube.com/watch?v=0Mnznq8tk4Y&list=RD0Mnznq8tk4Y&start_radio=1]Ambiance Musicale[/url]
[u][center][b]Nous devons tous faire des sacrifices.[/b][/center][/u]
[center][b]« Qu’est-ce que cela ferait, d’être aussi insignifiante qu’une simple goutte d’eau ? Passer de l’état de glace — majestueuse, figée dans sa beauté — à celui de l’eau, insaisissable, essentielle…? Disparaît-on vraiment lorsqu’on est absorbée par la terre ou avalée par des lèvres assoiffées ? Ou bien cela marque-t-il le commencement d’un autre voyage… « Peut-être… » se murmure-t-elle en silence.
Quelle douce délivrance ce serait, de se dissoudre ainsi… Que plus personne ne puisse exiger quoi que ce soit. Que le quotidien se transforme en un vaste océan de néant… N’est-ce pas préférable à— »[/b][/center]
Isolde sentit ses poumons se contracter, chercher de l’air, broyés par une douleur vive et glaçante, comme si elle avait cessé de respirer depuis des jours. Chaque bouffée d’air qu’elle parvenait à aspirer lui paraissait vaine, trop maigre, trop tardive. Depuis combien de temps n’avait-elle plus respiré ? Depuis combien de temps était-elle… inconsciente ? Évanouie ? Morte… ?
L’agent de la Tour tenta d’ouvrir les yeux. Ce ne fut qu’un voile de lumière, flou et indistinct, qui l’accueillit. Un gémissement s’échappa de ses lèvres, à peine audible, chargé de frustration mais surtout de faiblesse. Tout son corps lui faisait mal. Sa vision était trouble, son ouïe comme noyée dans du coton. L’air qu’elle inspirait lui écorchait les bronches, tant il était sec et agressif. Un goût de ferraille envahissait sa bouche : son sang, encore tiède, collé à sa langue, stagnait encore au fond de sa gorge. Chaque membre était lourd, endolori, meurtri. Elle n’avait pas besoin de vérifier pour le savoir : ses os étaient comme brisés, sa peau bleutée par les hématomes. Chaque micro-mouvement réveillait une douleur sourde, insidieuse.
Mais ce n’était pas la douleur qui l’inquiétait. Ce n’était pas cela qui lui nouait les entrailles, qui hérissait sa peau d’une chair de poule persistante. Non… Ce qui la glaçait, c’était cette sensation étrange, vibrante, comme une onde fourmillante qui remontait le long de son bras droit. Elle la sentait pulser du bout de ses doigts jusqu’à son coude, comme une colonie grouillante sous sa peau. Une énergie obscure, lourde, oppressante. Encore là. Encore si proche.
Isolde grimaça, tentant de bouger, mais ne parvint pas à déterminer si ses doigts avaient tremblé, si son bras avait bougé d’un seul centimètre. Ce qu’elle sentait à la place, c’était cette lourdeur anormale, cette puissance étrangère logée dans sa chair.
Pourquoi ressentait-elle encore la Matrice ? Pourquoi ne l’avait-elle pas quittée ?
— Mademoiselle Isolde, vous voilà enfin éveillée. Nous craignions devoir vous déplacer dans le caveau familial.
Le sang de la Vespérine se glaça instantanément. Ses yeux, toujours aveuglés par le flou, cherchèrent désespérément la source de cette voix. Perçante. Féroce. Froide. Pourquoi… Pourquoi entendait-elle cette voix ? Comment était-ce possible ?
— Allons, gardez votre calme mon enfant. Après tout, vous n’êtes pas encore morte. Pas tout à fait. Votre sœur, Madame la Baronne, serait ravie de l’apprendre, mais je crains que cela ne soit possible. Il est préférable qu’elle pense vous avoir perdue.
Un sanglot, étranglé, monta du fond de sa gorge. Les larmes affleurèrent à ses yeux. Elle voulait crier, hurler, briser ce silence morbide qui pesait entre chaque mot de cette voix maudite. Pourquoi cette voix… ? Pourquoi était-ce elle qu’elle entendait à son réveil ? Pourquoi n’était-elle pas au Gévaudan ? Pourquoi n’était-elle pas entourée de visages familiers ? Pourquoi était ce plutôt ce voile obscur qui lui murmuraient ces sifflements ?
[i]Argos… où es tu vieux corbeau?… Seluna… aide moi…pitié…
Madame… Madame la Vicomtesse… pourquoi n’est-ce pas vous, votre voix, qui m’accueille… ? Où êtes-vous ? Pourquoi m’avez-vous laissée… seule… ?[/i]
— … Vous êtes pitoyable, Mademoiselle Isolde. Regardez-vous. Vous vous êtes affaiblie. Adoucie. Votre séjour au Gévaudan vous a affectée plus que nous le pensions. La présence de ces sentimentaux fut un poison pour votre âme. C’est une honte, une faiblesse insupportable.
Isolde voulut hurler son désaccord, crier son désespoir. Une rage sourde se répandit dans ses veines, brûlante, enfiévrée. La rage de protéger ce foyer qu’elle s’était construit, loin de Croiseveil. Cette deuxième famille, discrète mais réelle, qu’elle n’avait jamais pu défendre à voix haute. Mais qui, en silence, avait pansé ses blessures dont elle n’était même pas consciente.
— Je comprends votre colère, Mademoiselle. Nous saurons vous purifier de ce péché. Vous nous avez apporté une puissance fort intéressante, et nous saurons en faire bon usage. Ainsi, vous servirez enfin le dessin de votre destin.
L’agent rouvrit les yeux à ces mots. Elle ne comprenait pas de quoi cette voix parlait, elle ne comprenait plus rien. De nouveau, Isolde sentit sa poitrine se soulever dans un rythme frénétique, irrégulier. Elle n’entendait plus la voix de la Matriarche, elle ne ressentait plus sa présence mais la peur qu’elle avait installé en elle subsistait, accrochée à sa peau meurtries comme des sangsues assoiffées. Son bras gauche commença à la brûler, à la lancer, comme si l’on tentait de le lui arracher. À nouveau, des gémissement de douleur mais également de peur gagna sa gorge, tandis que son esprit était de moins en moins embué, affaibli. L’agent était comme aspirée dans une direction lointaine, et rien ne pouvait l’en stopper.
[b]Le retour à la réalité.[/b]
La vue de l’agent se précisa, le flou dans sa vision panoramique disparu peu à peu pour lui laisser le temps de comprendre. Elle reconnu progressivement ses alentours, les atours des murs lui étaient familiers, mais rien à voir avec ses souvenirs d’enfance sur le domaine de sa naissance… Non, elle reconnaissait le bleu de la Tour, elle reconnaissait le dispensaire d’une des ailes des inquisiteurs.
Elle était chez elle, à Gévaudan. Et les griffes qui l’emprisonnait disparurent progressivement, lui laissant la liberté de soupirer de soulagement. Même si elle savait, au fond d’elle même, qu’il sera de courte durée.
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