[Enquête] Une affaire du passé
Ermengard de Bertin
Il y a 5 mois et 2 jours
Rapport de l’entretien XXXX du 20e jour de la 3e Lune ombrale Année XXXX
Nom : de Maillé,
Prénom : Bastien
Age : 132 années
Profession : Prêtre du culte d'Halone
Adresse : Réside sur son lieu de travail mais dispose également d'une demeure personnelle à l'avant-dernier étage de la cité.
Rapport avec victimes/accusés :
Marie-Ange de Valsonge (Décès attesté) => Amis
Raphaël de Riverhood (Décès attesté) => Amis
Célestin de Valsonge => Recueilli après l’incident Riverhood-Valsonge
Entretien en présence de : Ermengard de Bertin-Regnault (Officier en charge/Meneur de l'entretien), Lucien de Hautchemin (Templier/Meneur de l’entretien)
Le couple Riverhood-Valsonge
Il confirme bien avoir été le prêtre officiant pour le mariage de Raphaël de Riverhood et Marie-Ange de Valsonge. Il a rencontré le couple à l’occasion d’une messe, quelques lunes avant leur propre cérémonie, précisant qu’ils connaissaient les rumeurs de l’époque et que selon lui, ils « brillaient de mille feux ». Il a sympathisé avec eux ensuite. Il connaissait Monsieur Maltais mais n’en était pas très proche. Il n’avait aucune relation avec les Valsonge et Riverhood.
Lorsque les fiançailles ont été annoncés entre Edouard et Marie-Ange, ils sont venus le voir assez rapidement pour le questionner sur les éléments qui permettaient de rendre un mariage officiel et reconnu, sans pour autant être connu. C’est arrivé dans les semaines qui ont suivi l’annonce. Maillé a précisé qu’il était favorable à ce projet de mariage secret, considérant que les pères Riverhood et Valsonge se « jouaient d’un lien évident créé par Halone elle-même ».
Il leur a ensuite rendu visite fréquemment, mais n’a été tenu au courant de la situation qui a suivi, à savoir la naissance de l’enfant et leur fuite, que par Maltais, qui l’a prévenu. Le prêtre a ensuite rendu visite au couple fréquemment. Il a explicité qu’il le faisait par amitié envers eux, mais a également rappelé qu’il voyait en eux la bénédiction d’Halone.
Le couple était inquiet, bien qu’ils étaient heureux de pouvoir vivre avec leur fils, et avaient foi en une résolution pacifique. Ils n’ont attiré aucune attention, étant dans un village reculé et passant pour un couple de fermiers lambda.
La nuit du drame
Maillé était présent la nuit du drame. Il leur rendait en effet visite, comme à son habitude. Il a supposé qu’un membre du village les avait dénoncés après avoir vu la récompense à la clé.
La garde Blanche et la garde Rouge sont arrivées avec Edouard de Riverhood et Jean de Valsonge. Marie-Ange est restée caché avec son fils dans leur maison. Maillé s’était dissimulé derrière une autre bâtisse et a pu assister à toute la scène. Edouard s'est jeté sur Raphael, a commencé à le battre, mais a finit par cesser de porter des coups.
La demeure de Marie-Ange et Raphael a alors explosée. Un dragon en est sorti, avec Marie-Ange sur son dos. Les débris ont écrasés une partie des troupes des deux maisonnées. Raphael s'est jeté pour sauver son frère mais est mort sous les décombres. Le dragon a commencé alors à massacrer ceux qu’il devait croire comme ses assaillants. Le prêtre pense se souvenir qu'Edouard de Riverhood a réussi à se dissimuler quelque part, échappant à la destruction. Jean de Valsonge a pour sa part affronté le dragon et tenté de le contrôler.
Le prêtre précise qu’il sentit qu’une connexion entre le dragon et Marie-Ange existait, qualifiant leur éther de similaire, en outre que le dragon, selon lui, « empestait l'éther ombral ».
Note : Le dragon était le familier de Marie-Ange, c’est attesté. Il semble que l’état de trouble dans lequel elle était a provoqué cette connexion bien plus forte qui aurait mêlé leur éther. L’expertise de Seluna de Valsonge ainsi que les précédents témoignages l’attestent tous, l’état de colère chez le « maitre » du démon peut faire perdre le contrôle à l’un comme l’autre.
Jean de Valsonge a décidé d’attirer la créature dans une grotte. Sa fille et son familier l’ont suivis. Maillé a emboité le pas et a pu voir une vive lueur illuminer l'intérieur de la grotte. Lorsqu’il a pu voir de nouveau, le dragon était immobile, au fond de cette grotte. Jean était encore conscient et lui a expliqué que le contrôle ne durerait pas et qu’il avait besoin d’aide. Maillé a alors piégé le familier et Marie-Ange dans la glace.
Note : Jean de Valsonge a certainement utilisé son artefact Discorde pour soumettre le familier.
Maillé et Jean de Valsonge se sont rendus dans la demeure du couple en ruines, et ils y sont trouvé trouvé Célestin de Valsonge en vie. Maillé rapporte que le barron posa sa main sur le front de Célestin en demandant au "Loup" de veiller sur lui. Il a ensuite perdu connaissance et s’est trouvé amnésique au réveil.
Note : Vraisemblablement, le baron a « cédé » son familier à Célestin, ce qui entrainé son amnésie, mais aussi celle du familier.
Maillé a donc récupéré l'enfant avant l’arrivée des autorités et l'a ramené auprès de Maltais, lui réclamant de l’amener auprès de Norberteaux, prétextant qu’il s’agissait des dernières volontés de la sœur de celui-ci, et de le faire passer pour son propre enfant.
Edouard n'a donc pas été témoin de la scène. Selon Maillé, la dernière chose qu'il a vu, c'était un dragon sur lequel trônait sa promise, fille de son vassal, brûlant ses hommes, et ainsi que la dépouille de son frère qui l’a sauvé d’une mort certaine. Le choc pourrait lui avoir monté à la tête.
Note : La mort de Raphaël est considérée juridiquement comme homicide involontaire. Aucun parti n’a eu d’intention de meurtre que ce soit sciemment ou inconsciemment. Pour autant, les actes du familier de Marie-Ange le désignent coupable de cet homicide, et sa maitresse comme commanditaire ou au moins complice. Il n’a été rapporté aucune autopsie attestant de cela, certainement que ces dernières étaient rares à l’époque. En outre, Edouard était persuadé d’avoir été témoin du fait de sa détresse, et Jean était amnésique, soit le coupable idéal.
Le complot de Maillé
Maillé a souhaité poursuivre sa déposition. Il a ainsi expliqué que lorsque la justice du Saint Office a frappé les Valsonge, faisant suite au procès, l'une des sentences était d'établir un pacte afin de s'assurer que les deux familles ne se fassent pas justice elle-même. La nature du pacte devait rester secrète et connue uniquement de celui l'ayant porté à bien, à savoir un homme d’église.
Le prêtre qui fut sélectionné se trouvait être Maillé, mais il a avoué avoir été dévoyé par son désir de justice, ou du moins de vengeance. Selon ses mots, son souhait était « de s'assurer que la lance de la conquérante frappe ceux ayant décidé d'entraver le couple béni par la déesse, et soient frappés de plein fouet par la représentation de son arme ». Il a ainsi tout fait pour être la personne en charge du pacte, afin de le corrompre.
Les mots prononcés pour la création du Pacte furent les suivant : "Que le Loup saigne par la faute de, ou fasse saigner celui qui traque les démons à ses côtés, alors la haine du dragon qu'ils auront oublié sera libérée". Maillé voulait ainsi laisser une chance à Marie-Ange de se venger des deux maisons et pour la mort de son époux.
Note : Se renseigner sur le dit Pacte, si l’incidence magique de celui-ci est bien réelle et a pu altérer ou non le jugement de Célestin pour mener à l’accomplissement de celui-ci.
A la mort d’Edouard, Rodrick de Riverhood, qui avait recueillis ses confessions, s’est rendu au Dernier Pas. Maillé l’attendait là-bas, lui montrant la prison de glace pour l’encourager à honorer la mémoire du couple défunt et déposer une auralithe rouge. Le but était de capter les souvenirs de Marie-Ange afin que ses souvenirs soient ensuite dévoilés. Il a par la suite donné la carte de trouvée sur feu Rodrick à Célestin afin qu’il entreprenne à la réouverture du dossier avec Maltais.
Il fut suggéré au témoin qu’il s’agissait d’un aveu de tentative d’homicide sur plusieurs tierces personnes, ce à quoi il a répondu : « J'ai simplement libéré la colère d'Halone, qui s'exprime au travers de ma défunte amie. Mais je sais que les miens, et notre cité, ne verront pas cela de la même façon. Alors j'ai pris mes dispositions. »
Note : Le témoin était dans un état souffrant durant tout l’entretien. Il nous a semblé au départ qu’il s’agissait d’une simple toux, mais après un crachat sanglant, il s’est avéré qu’il s’était de lui-même empoisonné. Nous avons fais appel à une équipe de secours. Malgré tentatives de guérison puis réanimation, le témoin est décédé au terme de la déposition. Voir rapport d’autopsie et dossier attenant n°XXXX.
Note 2 : Compte tenu de l’état actuel de Marie-Ange, sauf solution pour faire réintégrer son esprit en son corps, elle est considérée désormais comme décédée. Son familier étant coupable de multiples homicides involontaires et volontaires, et du fait de sa nature de sa nature néantique, la loi ishgardaise que nulle clémence ne peut être faite à son encontre, et que la menace se doit d’être éliminée.
Fin du Rapport.
Kin
Il y a 5 mois et 2 jours
Le calme avant la tempête
Selon les estimations prenant en compte le nombre de démons libérés, et l'effort qu'il devrait falloir à "Marie-Ange" pour contrôler ses "guerriers" du néant, les créatures d'outre-monde devraient arriver dans quelques soleils. Les défenses de l'Oeil du Loup se mettent déjà en place, la baliste de la tour est vérifiée et testée chaque jour qui passe, et la garde blanche, forte de sa centaine d'hommes, patrouille régulièrement dans Gévaudan. Les professeurs et étudiants le souhaitant auront pu rejoindre les troupes de défense sous la coupe d'Aulène de Riverhood, et il semblerait que la grande majorité en ait décidé ainsi.
Les lettres ont été envoyées aux alliés... et aux premières lueurs de l'aube, les premières réponses se dévoilent. La bannière des Beaumière portée par un contingent d'une vingtaine d'hommes se présente au village du vicomté. Par la suite, ce sont les Valsonge et les Vallière, comptant un total de 40 hommes, avec un quart seulement de la maison vassale, seront arrivés en milieu de journée, avec à leur tête le baron Norberteaux et son fils, Célestin. Plus tard en début de soirée, un contingent de quelques hommes de l'ordre du temple se sont également présentés devant les demeures du village. Ishgard ne peut après tout rester en silence face à un risque présenté contre son peuple.
En attendant l'arrivée des alliés encore à venir, et du combat qui se profile à l'horizone, Célestin donnera de sa personne et de son énergie pour aider aux préparatifs, et s'entraîner avec sa lance retrouvée. Son serment renouvelé, il ne semble pas prendre à la légère cette nouvelle chance qui lui fut offerte. Et à la surprise générale de beaucoup... Le vicomte, ayant récemment enchaîné les aller-retour entre Ishgard et Gévaudan, aura refusé de quitter l'Oeil du Loup, disant qu'il était temps qu'il mette en œuvre ce qu'il avait appris du combat contre le néant.
Kin
Il y a 5 mois et 1 jour
Attaqué trop tôt, préparé trop tard
Spoiler : cliquez pour afficher
Plusieurs soleils, c'est ce qu'il était supposé rester aux défenses de l'Oeil du Loup pour se préparer à intercepter et repousser le contingent néantique se dirigeant vers le grand village. Plusieurs soleils devaient permettre aux maisons Hautchemin, Forestain, Lacourteil, Bertin et Delavigne de venir renforcer les rangs de la Garde Blanche et des Templiers de l'Ordre. Et pourtant, alors qu'Azeyma entame à peine sa descente, Lenore aura reçu une appel par perle d'Aulène de Riverhood.
"Elle est arrivée. Nous avons regroupé toute la population civile dans les sous-sols de la tour, mais les démons sont beaucoup plus nombreux qu'escomptés, ils ont grossit leurs rangs avec des morts-vivants. Nous allons tenter de les contenir dans la partie extérieure du village."
Tel était le plan présenté par la directrice de l'institut Riverhood qui, en dépit de la situation, aura semblé bien sereine pour la vicomtesse. Il n'en est pas moins que le message aura été transmis. A l'aide d'un aéronef, vous parviendrez à rattraper le contingent allié qui devait rejoindre l'Oeil du Loup le lendemain matin, transmettant l'ordre de passer au pas rapide, avant de reprendre votre chemin par les voies aériennes.
A votre arrivée aux alentours de l'Oeil du Loup, quelques bâtisses de l'enceinte extérieure sont en proies aux flammes et illuminent le ciel à présent habité par Menphina. Votre aéronef se pose plus loin, afin de permettre un atterrissage en sécurité, avant que vous n'approchiez le lieu des combats. Plusieurs bannières sont dressées, Riverhood, Valsonge, Vallière et Templiers se battent pour maintenir l'assaut ennemi qui encercle les lieux, dans le cadre d'un siège qui a commencé depuis déjà plusieurs heures. Le plus choquant, certains des braves chevaliers de la Sainte se relèvent après avoir rendu leur dernier soupir pour se retourner contre leurs anciens alliés.
Alors que les défenses du village semblent en grandes difficultés, et que petit à petit les assaillants se rapprochent du mur d'enceinte centrale entourant la tour et l'institut, deux groupes semblent avoir été encerclés. L'un porte les bannières Valsonges et Vallière. On peut y voir un par moment une aura sombre émaner d'entre les murs où ces affrontements ont lieu. Le second dresse haut et fort les bannières Riverhood et de l'Ordre, alors qu'une aura verte éclate par moment, illuminant les alentours. Libérer ces deux groupes pour parvenir à les ramener vers le reste des combattants sera primordial pour parvenir à tenir jusqu'à l'arrivée des renforts. Finalement, vous apercevez dans les cieux le dragon qui semblent conserver ses distances, sûrement tenu en échec pour le moment par la Baliste Riverhood au centre du village, au sommet de la tour.
Lyssie
Il y a 4 mois et 4 semaines
Spoiler : cliquez pour afficher
La bataille faisait déjà rage au coeur de Gévaudan lorsqu'Anaelle, Laurence, Lenore et Karzale la rejoignirent. Alors même que le blizzard tentait désespérément de nettoyer le sang sur son manteau blanc, ce fut le chaos qui les interpela. La Garde Blanche faisait déjà son affaire, ils protégeaient le fief Riverhood avec bravoure et honneur sans sourciller ; mais que n'était pas leur surprise que de voir en arrivant devant le grand portail de la terre du Loup Blanc la présence de démons, mais surtout de morts vivants. Les gardes tombés au combat se relevaient avec d'autres intentions en tête. Alors voilà, c'était donc ça la puissance de ce dragon ?
Au loin, les éclairs verts du vicomte consort n'était pas sans faire frissonner plus d'un. Si même le vicomte, qui jusqu'ici n'avait jamais fait montre d'une quelconque puissance magique, devait se battre, cela ne pouvait signifier qu'une chose : ils perdaient la bataille.
Lenore distinguait un barrage de démons juste devant eux, tous de bas rang, mais unis, ils pouvaient s'avérer dangereux. Il fallait agir vite, mais surtout agir stratégiquement pour éviter toute mauvaise éventualité. Glissant sur ses appuis, la vicomtesse au regard déterminé haussa le ton de sa voix pour se faire entendre dans tout ce chaos.
"Les deux grand démons devant sont de rang neuf : ils sont résistants, mais idiots ! Les faunes en arrière sont de rang 9 également, attention à leurs coups, ils sont particulièrement vifs et puissants, mais comme leurs homologues plus en avant, ils ne brillent pas par leur intelligence ! Quant aux imps de rang huit derrière, ce sont des mages, je vais essayer de les immobiliser ! Anaëlle, tente de t'occuper de ceux du milieu ; Laurence et Karzale, occupez-vous des deux premiers !"
L'étiquette n'avait rien à faire dans un tel endroit, mais aux ordres donnés, ils n'eurent le temps de réagir. L'une des grandes créatures massives vint frapper de plein fouet Laurence, l'autre au même gabarit en fit de même avec Lenore qui accusa le coup en plein dans son bas ventre, lui faisant cracher de la bile et du sang alors qu'un des imps lui inflige au même moment un sort de foudre qui l'empêcha d'agir proprement. Il fallait qu'elle les immobilise.. vite. En parallèle, Anaëlle, sous l'horreur de la situation, manipula ses cristaux violacés et un puissant vent verdoyant souffla depuis la hyuroise pour soigner ses alliés. Avec Karzale qui s'acharna sur l'un des faunes, Lenore se redressa en titubant, le regard sombre.
Au loin, les éclairs verts du vicomte consort n'était pas sans faire frissonner plus d'un. Si même le vicomte, qui jusqu'ici n'avait jamais fait montre d'une quelconque puissance magique, devait se battre, cela ne pouvait signifier qu'une chose : ils perdaient la bataille.
Lenore distinguait un barrage de démons juste devant eux, tous de bas rang, mais unis, ils pouvaient s'avérer dangereux. Il fallait agir vite, mais surtout agir stratégiquement pour éviter toute mauvaise éventualité. Glissant sur ses appuis, la vicomtesse au regard déterminé haussa le ton de sa voix pour se faire entendre dans tout ce chaos.
"Les deux grand démons devant sont de rang neuf : ils sont résistants, mais idiots ! Les faunes en arrière sont de rang 9 également, attention à leurs coups, ils sont particulièrement vifs et puissants, mais comme leurs homologues plus en avant, ils ne brillent pas par leur intelligence ! Quant aux imps de rang huit derrière, ce sont des mages, je vais essayer de les immobiliser ! Anaëlle, tente de t'occuper de ceux du milieu ; Laurence et Karzale, occupez-vous des deux premiers !"
L'étiquette n'avait rien à faire dans un tel endroit, mais aux ordres donnés, ils n'eurent le temps de réagir. L'une des grandes créatures massives vint frapper de plein fouet Laurence, l'autre au même gabarit en fit de même avec Lenore qui accusa le coup en plein dans son bas ventre, lui faisant cracher de la bile et du sang alors qu'un des imps lui inflige au même moment un sort de foudre qui l'empêcha d'agir proprement. Il fallait qu'elle les immobilise.. vite. En parallèle, Anaëlle, sous l'horreur de la situation, manipula ses cristaux violacés et un puissant vent verdoyant souffla depuis la hyuroise pour soigner ses alliés. Avec Karzale qui s'acharna sur l'un des faunes, Lenore se redressa en titubant, le regard sombre.
Soudainement, ses yeux brillèrent d'une intensité nouvelle, magique. Sans crier gare, elle hurla d'une voix éthérée et spectrale qui contenait plusieurs voix en une en direction de l'un des imps, pointant son homologue d'un doigt. C'était si puissant qu'un long frisson parcourut l'échine de chacun. "CONGELE-LE." Ni une ni deux, le regard de l'imp visé prit la même brillance éthérée que sa manipulatrice. Alors, ce dernier se tourna vers son collègue imp en préparant un immense blizzard. L'autre imp, qui canalisait depuis tout à l'heure un autre sort de foudre, fut pris par surprise. Depuis quand son allié le visait-il ?! La panique l'envahit et dans un mouvement chaotique, il tira sa foudre chargé sur l'autre possédé qui lui-même déversa son déluge glacial dans un même temps. Si l'un se fit foudroyer sur place, l'autre se fit congeler sans appel, piégé dans une masse glaciale. Bien, maintenant que les deux êtres les plus intelligents du groupe n'étaient plus, il fallait désormais tuer les autres qui étaient déjà en proie aux puissants coups de Laurence et de Karzale, soutenus par les soins plus que bienvenue de la jeune Lacourteil. La bataille faisait rage, les créatures s'étaient donné le mot pour se concentrer sur les femmes plutôt que les hommes qui profitèrent de cet instant pour trancher d'un coup horizontal la tête de l'un des démons. Pourtant, une des créatures massives saisit Lenore par le pied dans un moment d'inattention et la traîna en dehors du groupe, la faisant chuter violemment à terre, tête la première. Sonnée, il lui fallut plusieurs minutes pour se rendre compte qu'elle était aux prises de la main du grand démon. |
"Toi, lâche-la !" hurla Anaëlle au voleur qui tenta d'enlever sa maîtresse.
Anaëlle n'était pas qu'une soigneuse, loin de là. Sa magie bleue, semblable à son don de création, était telle qu'elle pouvait faire apparaître n'importe quoi. D'un seul claquement de doigt, elle fléchit les jambes et sortit une immense langue poisseuse venant s'agripper à la cape de Lenore. Hélas, ce n'était pas assez pour l'extirper des mains du démon, elle n'en récupéra que du tissu. Une nouvelle fois, Lenore devait faire usage de son don de la Vérité, un contrôle mental qui l'épuisait drastiquement si l'on regardait le sang coulant de son nez, mais qui était efficace et particulièrement dangereux.
Anaëlle n'était pas qu'une soigneuse, loin de là. Sa magie bleue, semblable à son don de création, était telle qu'elle pouvait faire apparaître n'importe quoi. D'un seul claquement de doigt, elle fléchit les jambes et sortit une immense langue poisseuse venant s'agripper à la cape de Lenore. Hélas, ce n'était pas assez pour l'extirper des mains du démon, elle n'en récupéra que du tissu. Une nouvelle fois, Lenore devait faire usage de son don de la Vérité, un contrôle mental qui l'épuisait drastiquement si l'on regardait le sang coulant de son nez, mais qui était efficace et particulièrement dangereux.
"MASSACRE TON HOMOLOGUE LE PLUS PROCHE."
Puis, le trou noir. Lorsque Lenore reprit ses esprits, elle était dans la neige, sonnée, mais elle parvenait à distinguer dans le flou au loin la même créature, qui la tenait plutôt, qui s'acharnait sans répit sur l'un des faunes. Autour d'elle, des hurlements, des cri de guerre. Elle entendait l'épée de Laurence transpercer des têtes, fendant le crâne de ses ennemis qui s'étalaient morts sur le sol. Elle entendait Karzale hurler pour se donner du courage tandis qu'il assistait Laurence dans sa charge. Puis, Lenore sentit son mal de tête passer, soigné par la magie de sa dame de compagnie qui commençait à être essoufflée. Elle se redressa péniblement, son coeur battait fort. Une vérité en plus et elle ne pourrait plus se relever, il fallait désormais qu'elle chante pour améliorer les capacités de ses alliés. Et c'est ce qu'elle fut. Elle chanta et Laurence et Karzale purent sentir leur combativité s'accentuer, leurs coups devenant plus féroces et meurtriers.
Puis, le dernier démon encore sur leur chemin trépassa, leur laissant la liberté de rejoindre le coeur de la bataille au sein même du fief. Plus ils s'avançaient, plus les cris étaient forts et les cadavres jonchant le sol étaient nombreux. Le blizzard ne leur facilitait rien, mais ils étaient là. Derek se tenait debout au milieu d'un attroupement de gens de la Garde Blanche venu le protéger. Pour Lenore, c'était inespéré, mais elle était là, à sa portée.
"Derek !"
Qu'elle ne fut pas son erreur de l'appeler. Le vicomte consort, à l'écho de la voix de sa femme, se retourna en plein combat, avisant le visage de sa tendre aimée avant d'être transpercé par une lame noirâtre, brumeuse, sous le regard horrifié de Lenore.
"DEREK !"
Ce fut la grande ombre derrière lui qui en était l'auteure. La panique ne put lui laisser le temps de savoir de quel démon il s'agissait. Elle disparut aussitôt, laissant tout pantois la garde et le reste du groupe. Rattrapé par un garde, Lenore le récupéra à son tour pour ne pas qu'il tombe. Il n'était pas encore mort, mais il fallait absolument qu'Anaelle puisse lui prodiguer des soins. Compliqué quand celui qui les traquait était une ombre invisible qui les plongea dans un dôme d'obscurité et ne se montrait que pour asséner ses coups ; au moins ils savaient comment le retrouver, il fallait seulement être le plus rapide et agir rapidement.
"Nous devons dissiper l'ombre ! cria Anaëlle au loin qui s'approcha de ses maîtres.
- Elle craint la magie !" lui répondit Laurence en hurlant à son tour.
Heureusement, Laurence comprit son point faible rapidement : l'ombre détestait la magie. Alors elle en recevrait. Le chevalier Delavigne imprégna sa lame d'éther de glace, tandis que Karzale en fit de même pour sa lance. Derek grimaça, il manquait d'air.
"Elle nous a attaqué tout à l'heure, mais nous l'avions repoussée... Je ne pensais pas qu'elle reviendrait !
- Savez-vous ce qu'elle est ?! répondit hâtivement Lenore.
- C'est un esprit ombral... Elle se bat dans les ombres plus efficacement."
Ils ne firent pas tout de suite attention à l'ombre qui se présentait derrière eux, une nouvelle fois. Ce fut en voyant une nouvelle fois la lame ombrale transpercer le torse de Derek qu'ils se rendirent compte de son emplacement. Lenore ne hurla pas, pas cette fois-ci, mais son coeur se pressa soudainement, retournant également son ventre sous la pression, la peur et le choc. C'était comme si tout tombait autour d'elle. Elle n'eut la force de retenir le poids de son époux s'écraser au sol, sonnée par les événements. Elle... elle ressentait cette puissance au fond d'elle jaillir. Elle sentait la détresse du moment, il fallait absolument en finir avec cette ombre.
Le regard embrumé par les larmes, celles-ci volèrent dans les airs sous la puissance éthérée qui l'habitait. L'éther gonfla autour d'elle et c'était sa voix qu'elle résidait. Soudainement, elle se mit à chanter, fort, d'une voix éthérée, astrale. Les émotions s'entrechoquaient si fort qu'une vague de puissance sans précédent rentra dans chacun de ses alliés, leur conférant une force inouïe. C'était maintenant ou jamais.
Puis, le dernier démon encore sur leur chemin trépassa, leur laissant la liberté de rejoindre le coeur de la bataille au sein même du fief. Plus ils s'avançaient, plus les cris étaient forts et les cadavres jonchant le sol étaient nombreux. Le blizzard ne leur facilitait rien, mais ils étaient là. Derek se tenait debout au milieu d'un attroupement de gens de la Garde Blanche venu le protéger. Pour Lenore, c'était inespéré, mais elle était là, à sa portée.
"Derek !"
Qu'elle ne fut pas son erreur de l'appeler. Le vicomte consort, à l'écho de la voix de sa femme, se retourna en plein combat, avisant le visage de sa tendre aimée avant d'être transpercé par une lame noirâtre, brumeuse, sous le regard horrifié de Lenore.
"DEREK !"
Ce fut la grande ombre derrière lui qui en était l'auteure. La panique ne put lui laisser le temps de savoir de quel démon il s'agissait. Elle disparut aussitôt, laissant tout pantois la garde et le reste du groupe. Rattrapé par un garde, Lenore le récupéra à son tour pour ne pas qu'il tombe. Il n'était pas encore mort, mais il fallait absolument qu'Anaelle puisse lui prodiguer des soins. Compliqué quand celui qui les traquait était une ombre invisible qui les plongea dans un dôme d'obscurité et ne se montrait que pour asséner ses coups ; au moins ils savaient comment le retrouver, il fallait seulement être le plus rapide et agir rapidement.
"Nous devons dissiper l'ombre ! cria Anaëlle au loin qui s'approcha de ses maîtres.
- Elle craint la magie !" lui répondit Laurence en hurlant à son tour.
Heureusement, Laurence comprit son point faible rapidement : l'ombre détestait la magie. Alors elle en recevrait. Le chevalier Delavigne imprégna sa lame d'éther de glace, tandis que Karzale en fit de même pour sa lance. Derek grimaça, il manquait d'air.
"Elle nous a attaqué tout à l'heure, mais nous l'avions repoussée... Je ne pensais pas qu'elle reviendrait !
- Savez-vous ce qu'elle est ?! répondit hâtivement Lenore.
- C'est un esprit ombral... Elle se bat dans les ombres plus efficacement."
Ils ne firent pas tout de suite attention à l'ombre qui se présentait derrière eux, une nouvelle fois. Ce fut en voyant une nouvelle fois la lame ombrale transpercer le torse de Derek qu'ils se rendirent compte de son emplacement. Lenore ne hurla pas, pas cette fois-ci, mais son coeur se pressa soudainement, retournant également son ventre sous la pression, la peur et le choc. C'était comme si tout tombait autour d'elle. Elle n'eut la force de retenir le poids de son époux s'écraser au sol, sonnée par les événements. Elle... elle ressentait cette puissance au fond d'elle jaillir. Elle sentait la détresse du moment, il fallait absolument en finir avec cette ombre.
Le regard embrumé par les larmes, celles-ci volèrent dans les airs sous la puissance éthérée qui l'habitait. L'éther gonfla autour d'elle et c'était sa voix qu'elle résidait. Soudainement, elle se mit à chanter, fort, d'une voix éthérée, astrale. Les émotions s'entrechoquaient si fort qu'une vague de puissance sans précédent rentra dans chacun de ses alliés, leur conférant une force inouïe. C'était maintenant ou jamais.
Le combat faisait encore rage, mais le plus dur était passé. Désormais, dans cette partie de Gévaudan, on ne faisait plus qu'observer la piété et la ferveur d'Anaelle envers Halone qui, par un sort excessivement puissant, parvint à extirper Derek des griffes de Nald'Thal. Lenore était à côté d'elle, le son environnant étouffé par l'inquiétude qui la prenait jusqu'aux entrailles. Il était vivant, il avait frôlé la mort... une seconde fois. Mais cette fois-ci, c'était pour le bien de leur famille et de leur village. Derek avait enfin prouvé à sa femme qu'il était digne d'être un Riverhood avec tout ce que cela impliquait. Encore sonné, le vicomte consort observa pour la toute première fois Anaelle avec une admiration sans nom. La dame de compagnie de sa femme, avec qui il avait pour habitude de se chamailler, était remontée dans son estime à vitesse grand V. |
Seluna Valsonge
Il y a 4 mois et 4 semaines
[ Augures d'innocence ]
https://youtu.be/h7MYJghRWt0?si=aZ_9DfFCnLHXJWSw
Elle était partie au matin. Se retournant pour observer la silhouette blonde du médecin qui ne voulait plus en être un, la jeune femme avait laissé pour seule trace quelques gils posés sur une boîte de bois vernis. Une boîte de chocolat dont il n'était resté aucun survivants.
La Cité dormait encore quand Seluna reposa le pied à l'extérieur, ajustant de ses mains pâles la capuche de velours rouge aux couleurs Valsonge. Ses pas silencieux marquaient la neige fraîche. Une neige qui ne serait plus rougie par le sang des innocentes, désormais.
Devait-elle enrouler ses doigts autour de cette victoire précaire ? Fallait-il que son coeur se serre à la perspective ce qui était à venir, ou se gonfle à celle des exploits de la veille ? Elle ne savait plus penser. Elle avait oublié. Autour de son annuaire, la Discorde pulsait encore de peur, lui rappelant par vagues régulières les visions que la vicomtesse. Son frère, qui sombrait, son père, qui sombrait.
Le visage de Célestin déformé par la douleur, celui de son patriarche disparaîssant face aux ombres. Allait-elle, elle aussi, tomber ? Elle qui avait souhaité la fin en se laissant consumer par la haine la craignait désormais. Elle se tenait d'une main à la dernière branche qu'elle avait miraculeusement saisi dans sa chute vertigineuse. Petit arbre dans la tempête de neige, planté par celle à qui elle avait voué sa vie : Lenore de Riverhood.
La Cité dormait encore quand Seluna reposa le pied à l'extérieur, ajustant de ses mains pâles la capuche de velours rouge aux couleurs Valsonge. Ses pas silencieux marquaient la neige fraîche. Une neige qui ne serait plus rougie par le sang des innocentes, désormais.
Devait-elle enrouler ses doigts autour de cette victoire précaire ? Fallait-il que son coeur se serre à la perspective ce qui était à venir, ou se gonfle à celle des exploits de la veille ? Elle ne savait plus penser. Elle avait oublié. Autour de son annuaire, la Discorde pulsait encore de peur, lui rappelant par vagues régulières les visions que la vicomtesse. Son frère, qui sombrait, son père, qui sombrait.
Le visage de Célestin déformé par la douleur, celui de son patriarche disparaîssant face aux ombres. Allait-elle, elle aussi, tomber ? Elle qui avait souhaité la fin en se laissant consumer par la haine la craignait désormais. Elle se tenait d'une main à la dernière branche qu'elle avait miraculeusement saisi dans sa chute vertigineuse. Petit arbre dans la tempête de neige, planté par celle à qui elle avait voué sa vie : Lenore de Riverhood.
[ Dans un grain de sable voir un monde et, ]
Elle attendait déjà dans l'aeronef quand les pas familiers le firent relever le visage. Ceux, légers et rapides d'Adalheid, d'abord. Elle lui adressa un bref sourire sans intentions, inclinant du chef. Puis, venaient ceux plus lourds, plus mesurés de Lucien de Hautchemin. Elle peinait à deviner sous cette armure les restes du roturier qu'il disait avoir été pendant des années durant. Ensuite, ceux reconnaissables entre mille du Capitaine de Bertin à ses oreilles. La musique rassurante des cliquetis de son armure, le bruit sourd de son bouclier qu'il reposa au sol en se laissant tomber assit. Puis vint ceux, plus doux, plus calmes, plus mesurés d'Anaelle de Lacourteuil. Mêlés, bien sûr, à l'assurance de son fiancé qui la talonnait avec harmonie. Seluna n'osa pas même relever le regard. Après tout, son coeur n'était pas encore lavé de toute colère. Elle n'était pas une sainte. Enfin, l'armure de Karzale et son noble cliquetis. Lui avait une légereté propre à son entraînement, prêt à bondir. A la fin de ce cortège, la Vicomtesse dont le visage fermé annonçait le sérieux de la situation. La métisse porta longuement son attention sur cette dernière.
Depuis leur dernière conversation, il sembla presque qu'elles n'avaient désormais plus besoin de mots pour se comprendre. L'aeronef s'envola alors pour délaisser la Cité sauvée d'une menace, avançant désormais vers une autre. Plus personnelle.
Le voyage se passa dans un silence à couper au couteau, une tension rampante semblant envahir l'atmosphère à mesure que les scénarios défilaient dans les esprits. Tous ces sièges seraient-ils remplis lors du voyage retour ?
Elle n'eut pas vraiment l'opportunité de contempler longuement la question. Le chaos et le fracas les assaillirent bien trop rapidement à leur arrivée au niveau de l'oeil du loup. Quant à eux, ils étaient une cible parfaite dans le ciel : il fallait descendre. La question qui resta un instant en l'air était : où. Le Vicomte peinait d'un côté des défenses, et sa propre famille de l'autre. Aussi fut il décidé, en quelques mots vifs et tranchants, que le groupe se séparerait. Et Seluna n'eut pas réellement besoin de demander l'autorisation à son Seigneur de défendre sa famille.
Après tout, elles se comprenaient désormais en un regard.
Depuis leur dernière conversation, il sembla presque qu'elles n'avaient désormais plus besoin de mots pour se comprendre. L'aeronef s'envola alors pour délaisser la Cité sauvée d'une menace, avançant désormais vers une autre. Plus personnelle.
Le voyage se passa dans un silence à couper au couteau, une tension rampante semblant envahir l'atmosphère à mesure que les scénarios défilaient dans les esprits. Tous ces sièges seraient-ils remplis lors du voyage retour ?
Elle n'eut pas vraiment l'opportunité de contempler longuement la question. Le chaos et le fracas les assaillirent bien trop rapidement à leur arrivée au niveau de l'oeil du loup. Quant à eux, ils étaient une cible parfaite dans le ciel : il fallait descendre. La question qui resta un instant en l'air était : où. Le Vicomte peinait d'un côté des défenses, et sa propre famille de l'autre. Aussi fut il décidé, en quelques mots vifs et tranchants, que le groupe se séparerait. Et Seluna n'eut pas réellement besoin de demander l'autorisation à son Seigneur de défendre sa famille.
Après tout, elles se comprenaient désormais en un regard.
[ dans chaque fleur des champs le Paradis, ]
Les morts marchaient. Encore. Sa main se releva devant elle. De la Discorde s'écoulait une épaisse fumée obsidienne, presque palpable. Un regard rouge en naquit, la fixant un temps. L'ombre glissa au sol, se muant dans la sienne. Puis prit les proportions monstrueuses d'un loup qui aurait fait deux fois sa taille, matérialisé. Projeté sur la neige comme s'il se tenait à ses côtés en plein soleil. Elle ne formula pas l'ordre, il lui suffisait désormais de le penser. L'ombre s'arracha à la sienne, courant aussitôt en direction du village. Mais le brouillard noirâtre ne s'était pas arrêté pour autant, laissant naître une créature. La gueule, d'abord. Dents acérées, machoîre déformée. Le regard carmin. Les membres, déformés. Peau de femme, allure de fauve. Les jambes arquées dans un angle qui n'avait rien de naturel pour un humain. La peau chitineuse finit de se former en écailles autour de la bête, qui se cambra pour laisser grimper sa cavalière d'un bond.
Devant elle, Lucien et Ermengard ouvraient la marche. Leurs larges épaules prêtes à protéger la vie les deux femmes qui les talonnaient. Elle n'osa pas réellement couler un regard à la cadette des Bertin - elle savait déjà qu'elle était répugnée. Effrayée. Mais aussi têtue qu'elle-même.
Le pont qui leur faisait face dépeignait une situation qui n'avait rien d'enviable. Aux hordes de morts vivants portant ironiquement les couleurs alliées se mêlaient les démons qu'elle avait mis tant d'efforts à sceller. Les accomplissements Valsonge, tous retournés à l'état de nullité. Une colère sourde lui montait, et elle sentait sous ses cuisses les muscles d'Akasha frémir. Une joie impie. Dans son esprit résonna la voix stridente. " Oh pauvre toi, pauvre vous. Que restera t-il par la suite, mmh ? Qu'as tu vraiment encore à sauver ? " Silence. Silence. Silence.
Elle devait encore retenir ses lèvres. Elle avait l'habitude de répondre à sa compagne sans retenue. Mais elle ne devait rien montrer à ses alliés. C'était mieux ainsi. Adalheid lui indiqua un point en hauteur. C'était une bonne position. Elles s'y rendirent rapidement, laissant aux deux elezens la lourde tâche de se frayer un chemin dans le chaos. Une lueur d'espoir étreignit Seluna une fois arrivée sur ce ridicule perchoir de glace, pourtant. Un contigent Riverhood. Vingt hommes dont l'armure et les méthodes lui arrachèrent un bref soupir de soulagement. Ils étaient de ceux qu'elle avait toujours admiré. Efficaces au combat, entraînés avec une rigueur et une disciplien qui lui rappelait ce monastère désormais perdu. Ils n'étaient pas seuls.
Pas seuls pour espérer se frayer un chemin sur ce pont envahi, pas seuls pour rejoindre les bannières rouges et noires qui tremblotaient dans son champs de vision. Ainsi que d'autres. Vallières. Elle aurait une opinion plus tard, l'heure était au combat.
Devant elle, Lucien et Ermengard ouvraient la marche. Leurs larges épaules prêtes à protéger la vie les deux femmes qui les talonnaient. Elle n'osa pas réellement couler un regard à la cadette des Bertin - elle savait déjà qu'elle était répugnée. Effrayée. Mais aussi têtue qu'elle-même.
Le pont qui leur faisait face dépeignait une situation qui n'avait rien d'enviable. Aux hordes de morts vivants portant ironiquement les couleurs alliées se mêlaient les démons qu'elle avait mis tant d'efforts à sceller. Les accomplissements Valsonge, tous retournés à l'état de nullité. Une colère sourde lui montait, et elle sentait sous ses cuisses les muscles d'Akasha frémir. Une joie impie. Dans son esprit résonna la voix stridente. " Oh pauvre toi, pauvre vous. Que restera t-il par la suite, mmh ? Qu'as tu vraiment encore à sauver ? " Silence. Silence. Silence.
Elle devait encore retenir ses lèvres. Elle avait l'habitude de répondre à sa compagne sans retenue. Mais elle ne devait rien montrer à ses alliés. C'était mieux ainsi. Adalheid lui indiqua un point en hauteur. C'était une bonne position. Elles s'y rendirent rapidement, laissant aux deux elezens la lourde tâche de se frayer un chemin dans le chaos. Une lueur d'espoir étreignit Seluna une fois arrivée sur ce ridicule perchoir de glace, pourtant. Un contigent Riverhood. Vingt hommes dont l'armure et les méthodes lui arrachèrent un bref soupir de soulagement. Ils étaient de ceux qu'elle avait toujours admiré. Efficaces au combat, entraînés avec une rigueur et une disciplien qui lui rappelait ce monastère désormais perdu. Ils n'étaient pas seuls.
Pas seuls pour espérer se frayer un chemin sur ce pont envahi, pas seuls pour rejoindre les bannières rouges et noires qui tremblotaient dans son champs de vision. Ainsi que d'autres. Vallières. Elle aurait une opinion plus tard, l'heure était au combat.
[ Faire tenir l'infini dans la paume de ma main et ]
https://youtu.be/c0trGRJs_IU?si=GV3tSRMOs1fzOSDb
Elles faisaient face à trois hommes - ou ce qui en avait été. Désormais, ils levaient leurs arcs dans leur direction. Bien, voilà donc que ces adversaires aussi avaient au moins notion de l'avantage de position, ayant choisi la hauteur quand leurs trois comparses armés d'épées et de boucliers faisaient face à Ermengard et Lucien.
La chasseuse avisa la rousse à ses côtés, qui armait déjà un pistolet à longue portée. Derrière ses lunettes, sous le foulard qui couvrait la moitié basse de son visage, Seluna ne pouvait lire ses expressions. Mais elles avaient déjà combattu côte à côte. Elle savait une chose. Ne pas se mettre sur le chemin d'Adalheid et de ses cibles. Une consigne simple. Aussi Seluna arrêta sa monture démoniaque d'un coup de talon, relevant lentement les mains sur ses flancs. L'éther crépitait autour de ses doigts, déchargeant dans son corps quelques picotements.
Le coup de feu partit avant qu'une langue de flammes coulant de ses doigts n'accompagne la balle. Une partie de leurs ennemis se jeta en contrebas pour esquiver l'attaque, laissant l'un d'eux en feu, tenant difficilement face à elles sur ses jambes dévorées par la mort. Un silence, bref. Puis le hurlement galvanisé d'Ermengard l'éveilla.
" HALONE, GUIDE LE BRAS DE TES FIDELES ! QUE NOTRE COEUR VAILLANT NOUS DONNE FORCE D'ABATTRE POUR TOI L'IMPIE !"
Tous se mirent en mouvement. Face au pont, deux armures étincelantes frappaient dans la masse, le métal solide ishgardais encaissant sans mal coup après coup. D'en haut, les balles fusaient, précises, chirurgicales. Et le feu qui semblait intarrissable au bout de ses propre doigts. D'autres surgirent sur les hauteurs, à la droite de Seluna et Adalheid. Elle devait protéger les arrières de la jeune tireuse, et n'eut ni l'opportunité de formuler sa pensée, ni celle de l'ordonner à Akasha pour que celle ci se jette brutalement dans la mêlée qui venait à leurs flancs, elle-même se laissant simplement tomber dans la neige à genoux pour voir le massacre dans sa forme la plus primale. Son propre éther se tordait autour de ses ennemis. Il fragilisait leur peau que la démone venait déchirer de ses crocs, de ses griffes. Cette dernière se faisait blesser mais ne semblait pas en tenir compte, gémissant de plaisir à chaque nouveau coup donné.
La menace fut rapidement écartée au niveau de leur position, et Seluna reprit vite sa place sur le dos ensanglanté de la panthère déformée. Peut-être avait elle oublié la monstruosité qu'elle représentait, à cet instant. Peut-être, que dans l'ivresse d'une rage bien dirigée, n'avait elle pas pensé à celle qu'elle protégeait jusque là. La créature s'élanca pourtant à ses ordres silencieux, dévorant la distance jusqu'au bord du promotoir. Un seul bond, avant de retomber en contrebas de plusieurs mètres, et Akasha déchira l'un des ennemis qui faisait face aux deux templiers. La chair pourrie se déchira, les os se brisèrent sous le choc.
Un coup de feu,
et Ermengard décrivit soudainement un arc de cercle à sa gauche, encaissant le coup dans un grognement étouffé par son heaume. Un accident. Pourtant, il tenait toujours avec un aplomb d'acier. Le regard de la Valsonge glissa en contrehaut. Elle ne pouvait lire l'expression de la tireuse. Avait-elle été terrifiée par ce démon qui l'avait frôlée ? Etait elle responsable ? Elle n'eut pas réellement le temps de se plonger dans ses reflexions, ordonnant à sa créature d'attaquer à vue. De déchirer, de tuer, de finir à aider de dégager le chemin aux côtés de la masse de piques du Bertin, et de l'épée rutilante du Lys d'or.
La clameur s'apaisa. A leurs côtés, le contigent Riverhood avait fait son office comme elle l'avait attendu d'eux : précis, imperturbable, incorruptibles. Devant eux, le pont s'était offert, ses pierres noires croulant sous les morceaux de démons et de cadavres démembrés. Plus loin, la longue silhouette du Baron de Valsonge se dessinait plus clairement. A ses côtés, un serpent aux dimensions monstrueuses d'un blanc opalin. Naguiri. Akasha en frémit sous ses membres, sifflant un glapissement ravi.
Elles faisaient face à trois hommes - ou ce qui en avait été. Désormais, ils levaient leurs arcs dans leur direction. Bien, voilà donc que ces adversaires aussi avaient au moins notion de l'avantage de position, ayant choisi la hauteur quand leurs trois comparses armés d'épées et de boucliers faisaient face à Ermengard et Lucien.
La chasseuse avisa la rousse à ses côtés, qui armait déjà un pistolet à longue portée. Derrière ses lunettes, sous le foulard qui couvrait la moitié basse de son visage, Seluna ne pouvait lire ses expressions. Mais elles avaient déjà combattu côte à côte. Elle savait une chose. Ne pas se mettre sur le chemin d'Adalheid et de ses cibles. Une consigne simple. Aussi Seluna arrêta sa monture démoniaque d'un coup de talon, relevant lentement les mains sur ses flancs. L'éther crépitait autour de ses doigts, déchargeant dans son corps quelques picotements.
Le coup de feu partit avant qu'une langue de flammes coulant de ses doigts n'accompagne la balle. Une partie de leurs ennemis se jeta en contrebas pour esquiver l'attaque, laissant l'un d'eux en feu, tenant difficilement face à elles sur ses jambes dévorées par la mort. Un silence, bref. Puis le hurlement galvanisé d'Ermengard l'éveilla.
" HALONE, GUIDE LE BRAS DE TES FIDELES ! QUE NOTRE COEUR VAILLANT NOUS DONNE FORCE D'ABATTRE POUR TOI L'IMPIE !"
Tous se mirent en mouvement. Face au pont, deux armures étincelantes frappaient dans la masse, le métal solide ishgardais encaissant sans mal coup après coup. D'en haut, les balles fusaient, précises, chirurgicales. Et le feu qui semblait intarrissable au bout de ses propre doigts. D'autres surgirent sur les hauteurs, à la droite de Seluna et Adalheid. Elle devait protéger les arrières de la jeune tireuse, et n'eut ni l'opportunité de formuler sa pensée, ni celle de l'ordonner à Akasha pour que celle ci se jette brutalement dans la mêlée qui venait à leurs flancs, elle-même se laissant simplement tomber dans la neige à genoux pour voir le massacre dans sa forme la plus primale. Son propre éther se tordait autour de ses ennemis. Il fragilisait leur peau que la démone venait déchirer de ses crocs, de ses griffes. Cette dernière se faisait blesser mais ne semblait pas en tenir compte, gémissant de plaisir à chaque nouveau coup donné.
La menace fut rapidement écartée au niveau de leur position, et Seluna reprit vite sa place sur le dos ensanglanté de la panthère déformée. Peut-être avait elle oublié la monstruosité qu'elle représentait, à cet instant. Peut-être, que dans l'ivresse d'une rage bien dirigée, n'avait elle pas pensé à celle qu'elle protégeait jusque là. La créature s'élanca pourtant à ses ordres silencieux, dévorant la distance jusqu'au bord du promotoir. Un seul bond, avant de retomber en contrebas de plusieurs mètres, et Akasha déchira l'un des ennemis qui faisait face aux deux templiers. La chair pourrie se déchira, les os se brisèrent sous le choc.
Un coup de feu,
et Ermengard décrivit soudainement un arc de cercle à sa gauche, encaissant le coup dans un grognement étouffé par son heaume. Un accident. Pourtant, il tenait toujours avec un aplomb d'acier. Le regard de la Valsonge glissa en contrehaut. Elle ne pouvait lire l'expression de la tireuse. Avait-elle été terrifiée par ce démon qui l'avait frôlée ? Etait elle responsable ? Elle n'eut pas réellement le temps de se plonger dans ses reflexions, ordonnant à sa créature d'attaquer à vue. De déchirer, de tuer, de finir à aider de dégager le chemin aux côtés de la masse de piques du Bertin, et de l'épée rutilante du Lys d'or.
La clameur s'apaisa. A leurs côtés, le contigent Riverhood avait fait son office comme elle l'avait attendu d'eux : précis, imperturbable, incorruptibles. Devant eux, le pont s'était offert, ses pierres noires croulant sous les morceaux de démons et de cadavres démembrés. Plus loin, la longue silhouette du Baron de Valsonge se dessinait plus clairement. A ses côtés, un serpent aux dimensions monstrueuses d'un blanc opalin. Naguiri. Akasha en frémit sous ses membres, sifflant un glapissement ravi.
[ L'Eternité dans une heure. ]
Une nouvelle fois, les deux jeunes femmes préfèrèrent la hauteur. Elles grimpèrent rapidement sur les rambardes pourtant dangeureuses de la structure, Seluna toujours juchée sur une Akasha délirante. Si proches du but, une ombre les surplomba. Les ailes laissaient sur le sol de sombres augures, et le bruit sifflant d'une chute détourna son attention.
Une chute lourde. Et une corps décharné, sombre, qui se déplia une fois au sol pour dévoiler sa hauteur équivalente à celui d'un manoir. Une immondice connue. Morgoth. Le nom marqué au fer rouge dans son esprit écarquilla un bref instant ses yeux pâles. Morgoth, la mort au bout de ses huits mains armées de dagues rougeoyantes. Morgoth, que même les trois meilleurs chasseurs Valsonge avaient tant peiné à sceller.
Son instinct l'avait gagnée. Il n'avait fallu qu'une fraction de seconde, et elle avait déjà envoyé Akasha en contrebas aux côtés du baron. Elle ne sut si elle avait vraiment concentré sa magie, ou si celle ci s'était proprement échappée d'elle-même, mue par le sentiment d'urgence. Cet éther vicié qui voulait l'affaiblir avant même qu'il ne puisse agir s'était reposé sur lui.
"Tu vas finir là où tu m'as envoyé"
Furent ses seuls mots. Avant que ses longues extremités armées de dagues ne s'abattent comme la mort elle-même sur ceux qui étaient sur le pont, autour de lui.
Les hurlements lui parvinrent avant qu'elle ne saisisse que la cible de son ire n'était autre que son propre père et Naguiri, ainsi que l'héritier du Lys. Ses grands bras avides plantaient leurs lames démesurées tout autour de lui, visant sans viser dans une fièvre hystérique.
" Ô DAME DU GEL ! ACCORDE CETTE CLEMENCE A TON ENFANT ! PANSE LES BLESSURES DE SA CHAIR, QU’IL PUISSE S’EN RELEVER ! DONNE LUI FORCE DE POURSUIVRE LE COMBAT !" Hurla encore le Capitaine de Bertin, accourant aussitôt pour soigner Lucien.
Avait-elle peur ? Ou étais-ce la haine ? Etais-ce la Discorde ? Son esprit était envahi.
Ses émotions n'étaient plus siennes, elles se mêlaient à l'artefact à l'extrémité de ses doigts. Ce sentiment qui l'avait possédée la veille lui revenait plus fort. Elle sentait presque pulser le sang de la Légion dans ses propres veines. Et cette rage. Cette rage contre Morgoth. Cet éclat malsain, destructeur, contre celui qui ne faisait pas partie de leurs rangs. L'ennemi de la Légion. Qui devait donc mourir.
Face à elle à sa hauteur, l'éclat fin de l'arme d'Adalheid. Les étoiles de ses grenades, lancées sur cette menace grotesque et cruelle. En contrebas, le feu au bout des doigts de son géniteur. La lame Hautchemin qui voulait se frayer un chemin dans la chair épaisse. Elle voyait sans voir. Elle entendait sans entendre. Elle ne sentait même plus le sol de pierre sous ses pieds. Son regard était voilé d'un rouge profond, et à ses oreilles le coulis régulier de la vie des alliés impies des Valsonge était assourdissant.
"Salve, / Salut
o puer, / O enfant
ave Legioni, / Gloire à la Legion
vivant liberi, / Vive les enfants
domoni nostri. / De notre maison "
La Discorde chantait, galvanisant Akasha et Naguiri. Les deux démons, bien que blessés, ne cessaient désormais de revenir à la charge. Morgoth encaissa. Mais peu de temps. Il savait désormais que les menaces se trouvaient hors de sa portée. Deux visages pâles sur les ramparts du pont, oeuvrant chacun à abattre le feu du ciel sur lui.
Une lame fusa, mais la chasseuse n'était plus consciente de ce qui l'entourait. Quelque chose de froid, un craquement dans son dos. Elle aurait voulu bouger une jambe, mais n'y parvint pas. Elle était épinglée au mur, papillon sanglant sur ce tableau d'apocalypse. Mais sa voix continuait ce cantique furieux.
Morgoth fit finalement un choix entre ses deux cibles de prédilection.
La cadette Bertin.
Son corps colossal se tourna tout entier jusqu'à elle. Quelques pas, rendus difficile par la lame de Lucien, les griffes d'Akasha, et la gueule de Naguiri, et il était ventre contre toute la hauteur du rempart du pont. Sa main qui se referma autour de la taille de la rousse, la jetant comme une poupée de chiffon sur la pierre.
Son sourire tordu pour la jeune femme exprimait les tortures qu'il voulait lui faire subir. Cette petite chose qui osait le percer, qui jetait sur lui ces explosifs corrosifs. Cette si petite chose qui baignait dans le creux d'une seule de ses mains. Mais il en avait huit, abattant autour de la silhouette qui rampait sur ce rampart étroit ses sept lames, jusqu'à ce que l'une d'elle ne lui arrache la peau du dos dans un hurlement strident. La petite souris tentait de survivre.
Un frère hurla dans la cohue, perdant de vue celle qu'il avait elevé. Rugissant, il voulu envoyer à l'aveugle quelques soins qui ne purent l'atteindre, mais réussit à protéger d'un bouclier la Valsonge faute de mieux. Une chose restait : Adalheid était seule face à la gueule ouverte de l'horreur, là haut.
Mais d'autres profitèrent du critique de la situation. Une épée s'enfonçait dans les tendons du monstre, infatiguable. Une gueule dévorait la chair affaiblie par l'artificière. Le feu, toujours, le dévorait sur un flanc, accompagné par les morsures furieuses de ce serpent dantesque. L'opportunité détourna encore une fois l'attention du démon, qui, trop agacé, se décida à se débarasser de l'une des tiques les plus sauvages.
Akasha se trouva écrasée contre le mur, puis envoyée sur Adalheid sans ménagement. Cette dernière n'eut que le temps de rouler sur le côté, évitant la panthère hilare qui plongea dans le vide vertigineux de l'autre côté du rampart trop étroit.
Seluna peinait à saisir ce qui se passait, sa vision de plus en plus brouillée par les veines sanguignolantes qui marbraient sa rétine. Dans le petit point étréci de ses iris qui la tenait encore à la réalité, elle comprit que son père avait été attaqué de plein fouet l'instant suivant. Quant à la jeune Bertin, elle venait de la voir être engloutie par une nuée de flammes sorties de la bouche de Morgoth.
Une explosion. Le chaos.
Une fumée noire remontait lourdement, et un trou étourdissant avait fait son apparition au beau milieu du pont, là où se tenait le baron Valsonge une seconde plus tôt. Son coeur lui parut se vider, tombant lourdement dans sa poitrine. Puis le silence. Quelque chose avait commençé à bouillir en elle, alors que Discorde rappelait aux côtés des combattants son alliée la plus fidèle, l'épaisse fumée noire reformant chaque membre d'Akasha en contrebas.
Une chute lourde. Et une corps décharné, sombre, qui se déplia une fois au sol pour dévoiler sa hauteur équivalente à celui d'un manoir. Une immondice connue. Morgoth. Le nom marqué au fer rouge dans son esprit écarquilla un bref instant ses yeux pâles. Morgoth, la mort au bout de ses huits mains armées de dagues rougeoyantes. Morgoth, que même les trois meilleurs chasseurs Valsonge avaient tant peiné à sceller.
Son instinct l'avait gagnée. Il n'avait fallu qu'une fraction de seconde, et elle avait déjà envoyé Akasha en contrebas aux côtés du baron. Elle ne sut si elle avait vraiment concentré sa magie, ou si celle ci s'était proprement échappée d'elle-même, mue par le sentiment d'urgence. Cet éther vicié qui voulait l'affaiblir avant même qu'il ne puisse agir s'était reposé sur lui.
"Tu vas finir là où tu m'as envoyé"
Furent ses seuls mots. Avant que ses longues extremités armées de dagues ne s'abattent comme la mort elle-même sur ceux qui étaient sur le pont, autour de lui.
Les hurlements lui parvinrent avant qu'elle ne saisisse que la cible de son ire n'était autre que son propre père et Naguiri, ainsi que l'héritier du Lys. Ses grands bras avides plantaient leurs lames démesurées tout autour de lui, visant sans viser dans une fièvre hystérique.
" Ô DAME DU GEL ! ACCORDE CETTE CLEMENCE A TON ENFANT ! PANSE LES BLESSURES DE SA CHAIR, QU’IL PUISSE S’EN RELEVER ! DONNE LUI FORCE DE POURSUIVRE LE COMBAT !" Hurla encore le Capitaine de Bertin, accourant aussitôt pour soigner Lucien.
Avait-elle peur ? Ou étais-ce la haine ? Etais-ce la Discorde ? Son esprit était envahi.
Ses émotions n'étaient plus siennes, elles se mêlaient à l'artefact à l'extrémité de ses doigts. Ce sentiment qui l'avait possédée la veille lui revenait plus fort. Elle sentait presque pulser le sang de la Légion dans ses propres veines. Et cette rage. Cette rage contre Morgoth. Cet éclat malsain, destructeur, contre celui qui ne faisait pas partie de leurs rangs. L'ennemi de la Légion. Qui devait donc mourir.
Face à elle à sa hauteur, l'éclat fin de l'arme d'Adalheid. Les étoiles de ses grenades, lancées sur cette menace grotesque et cruelle. En contrebas, le feu au bout des doigts de son géniteur. La lame Hautchemin qui voulait se frayer un chemin dans la chair épaisse. Elle voyait sans voir. Elle entendait sans entendre. Elle ne sentait même plus le sol de pierre sous ses pieds. Son regard était voilé d'un rouge profond, et à ses oreilles le coulis régulier de la vie des alliés impies des Valsonge était assourdissant.
"Salve, / Salut
o puer, / O enfant
ave Legioni, / Gloire à la Legion
vivant liberi, / Vive les enfants
domoni nostri. / De notre maison "
La Discorde chantait, galvanisant Akasha et Naguiri. Les deux démons, bien que blessés, ne cessaient désormais de revenir à la charge. Morgoth encaissa. Mais peu de temps. Il savait désormais que les menaces se trouvaient hors de sa portée. Deux visages pâles sur les ramparts du pont, oeuvrant chacun à abattre le feu du ciel sur lui.
Une lame fusa, mais la chasseuse n'était plus consciente de ce qui l'entourait. Quelque chose de froid, un craquement dans son dos. Elle aurait voulu bouger une jambe, mais n'y parvint pas. Elle était épinglée au mur, papillon sanglant sur ce tableau d'apocalypse. Mais sa voix continuait ce cantique furieux.
Morgoth fit finalement un choix entre ses deux cibles de prédilection.
La cadette Bertin.
Son corps colossal se tourna tout entier jusqu'à elle. Quelques pas, rendus difficile par la lame de Lucien, les griffes d'Akasha, et la gueule de Naguiri, et il était ventre contre toute la hauteur du rempart du pont. Sa main qui se referma autour de la taille de la rousse, la jetant comme une poupée de chiffon sur la pierre.
Son sourire tordu pour la jeune femme exprimait les tortures qu'il voulait lui faire subir. Cette petite chose qui osait le percer, qui jetait sur lui ces explosifs corrosifs. Cette si petite chose qui baignait dans le creux d'une seule de ses mains. Mais il en avait huit, abattant autour de la silhouette qui rampait sur ce rampart étroit ses sept lames, jusqu'à ce que l'une d'elle ne lui arrache la peau du dos dans un hurlement strident. La petite souris tentait de survivre.
Un frère hurla dans la cohue, perdant de vue celle qu'il avait elevé. Rugissant, il voulu envoyer à l'aveugle quelques soins qui ne purent l'atteindre, mais réussit à protéger d'un bouclier la Valsonge faute de mieux. Une chose restait : Adalheid était seule face à la gueule ouverte de l'horreur, là haut.
Mais d'autres profitèrent du critique de la situation. Une épée s'enfonçait dans les tendons du monstre, infatiguable. Une gueule dévorait la chair affaiblie par l'artificière. Le feu, toujours, le dévorait sur un flanc, accompagné par les morsures furieuses de ce serpent dantesque. L'opportunité détourna encore une fois l'attention du démon, qui, trop agacé, se décida à se débarasser de l'une des tiques les plus sauvages.
Akasha se trouva écrasée contre le mur, puis envoyée sur Adalheid sans ménagement. Cette dernière n'eut que le temps de rouler sur le côté, évitant la panthère hilare qui plongea dans le vide vertigineux de l'autre côté du rampart trop étroit.
Seluna peinait à saisir ce qui se passait, sa vision de plus en plus brouillée par les veines sanguignolantes qui marbraient sa rétine. Dans le petit point étréci de ses iris qui la tenait encore à la réalité, elle comprit que son père avait été attaqué de plein fouet l'instant suivant. Quant à la jeune Bertin, elle venait de la voir être engloutie par une nuée de flammes sorties de la bouche de Morgoth.
Une explosion. Le chaos.
Une fumée noire remontait lourdement, et un trou étourdissant avait fait son apparition au beau milieu du pont, là où se tenait le baron Valsonge une seconde plus tôt. Son coeur lui parut se vider, tombant lourdement dans sa poitrine. Puis le silence. Quelque chose avait commençé à bouillir en elle, alors que Discorde rappelait aux côtés des combattants son alliée la plus fidèle, l'épaisse fumée noire reformant chaque membre d'Akasha en contrebas.
https://youtu.be/aR-KAldshAE?si=Gr_sCeTi1k8sNPeA
[ Dans un grain de sable voir un monde, et dans chaque fleur des champs le Paradis. Faire tenir l'infini dans la paume de sa main et l'Eternité dans une heure. ]
[ Dans un grain de sable voir un monde, et dans chaque fleur des champs le Paradis. Faire tenir l'infini dans la paume de sa main et l'Eternité dans une heure. ]
L'éclat d'une armure qui se jette en avant, avalant la distance en enjambées désespérées.
Elle s'arrête au bord du gouffre créee par le monstre.
De son bras droit jaillit alors une chaîne aussi lumineuse que la flamme des cierges de la cathédrale, coulant dans le vide.
L'armure recule alors, tirant de toutes ses forces sur la chaîne d'éther qu'elle tient fermement.
Au bout de cette dernière, le corps meurtri de son père et Seigneur.
En vie.
Ermengard venait de le sauver.
Le soulagement se mêla à ce qui couvait en son sein. L'éther qu'elle avait accumulé pendant de longues secondes se rua aussitôt jusqu'aux deux démons Valsonge, en un flot sombre et tumultueux. Les deux légionnaires galvanisés rejoignirent aussitôt les flancs du paladin qui s'acharnait avec sauvagerie sur les flancs de Morgoth. Le sang qui s'écoulait déjà de sa chair devint cascade, le démon retombant d'un genoux au sol, disparaissant enfin du champs de vision d'une Adalheid qui, brûlée, blessée, voyait sa fin arriver.
Griffé, croqué, étouffé, tailladé, tranché, transpercé.
Telle fut la fin de Morgoth, sur laquelle une rage presque divine s'abattit soudainement, emportant avec elle les restes du monstre qu'il avait été.
Puis le retour d'un semblant de calme. Autour d'eux, le contigent avait repoussé les derniers assauts des morts-vivants qui avaient voulu les atteindre. Le vombrissement qui tenait Seluna à la gorge et aux tempes s'apaisa alors. Le cadavre de leur ennemi était enfin inanimé, et une chaleur l'envahit à la poitrine. Ils avaient gagné cette bataille, la première. Son champs de vision devenait plus clair de seconde en seconde. Le rouge laissa la place à la pâleur du blizzard familier. Ses lèvres se souvinrent du goût mettalique de son propre sang, qui avait coulé de son nez. Sa main glissa sous son oreille, la sensation poisseuse lui confirma ce qu'elle soupçonnait, elle saignait aussi des oreilles. Quant à sa jambe, elle se rappelait également à elle. La douleur remontait par vagues de plus en plus fortes, rappelant la chasseuse à la réalité.
Alors qu'Ermengard hurlait le nom de sa cadette en escaladain le pont pour la rejoindre, ce fut son père qui se présenta à ses yeux. Vivant. Son air s'échappa de ses poumons. Il était bien vivant. Ils échangèrent quelques mots sans consistance, leurs esprits déjà tournés vers l'Oeil du loup.
La barrière éthérée qui protégeait les lieux venait de céder. Ils n'avaient pas le temps de savourer cette victoire, de célébrer les vivants ou de pleurer les morts. Seulement celui d'appeller les soigneurs du contigent à leurs côtés pour les remettre d'aplomb, et de marcher vers la tour.
Elle s'arrête au bord du gouffre créee par le monstre.
De son bras droit jaillit alors une chaîne aussi lumineuse que la flamme des cierges de la cathédrale, coulant dans le vide.
L'armure recule alors, tirant de toutes ses forces sur la chaîne d'éther qu'elle tient fermement.
Au bout de cette dernière, le corps meurtri de son père et Seigneur.
En vie.
Ermengard venait de le sauver.
Le soulagement se mêla à ce qui couvait en son sein. L'éther qu'elle avait accumulé pendant de longues secondes se rua aussitôt jusqu'aux deux démons Valsonge, en un flot sombre et tumultueux. Les deux légionnaires galvanisés rejoignirent aussitôt les flancs du paladin qui s'acharnait avec sauvagerie sur les flancs de Morgoth. Le sang qui s'écoulait déjà de sa chair devint cascade, le démon retombant d'un genoux au sol, disparaissant enfin du champs de vision d'une Adalheid qui, brûlée, blessée, voyait sa fin arriver.
Griffé, croqué, étouffé, tailladé, tranché, transpercé.
Telle fut la fin de Morgoth, sur laquelle une rage presque divine s'abattit soudainement, emportant avec elle les restes du monstre qu'il avait été.
Puis le retour d'un semblant de calme. Autour d'eux, le contigent avait repoussé les derniers assauts des morts-vivants qui avaient voulu les atteindre. Le vombrissement qui tenait Seluna à la gorge et aux tempes s'apaisa alors. Le cadavre de leur ennemi était enfin inanimé, et une chaleur l'envahit à la poitrine. Ils avaient gagné cette bataille, la première. Son champs de vision devenait plus clair de seconde en seconde. Le rouge laissa la place à la pâleur du blizzard familier. Ses lèvres se souvinrent du goût mettalique de son propre sang, qui avait coulé de son nez. Sa main glissa sous son oreille, la sensation poisseuse lui confirma ce qu'elle soupçonnait, elle saignait aussi des oreilles. Quant à sa jambe, elle se rappelait également à elle. La douleur remontait par vagues de plus en plus fortes, rappelant la chasseuse à la réalité.
Alors qu'Ermengard hurlait le nom de sa cadette en escaladain le pont pour la rejoindre, ce fut son père qui se présenta à ses yeux. Vivant. Son air s'échappa de ses poumons. Il était bien vivant. Ils échangèrent quelques mots sans consistance, leurs esprits déjà tournés vers l'Oeil du loup.
La barrière éthérée qui protégeait les lieux venait de céder. Ils n'avaient pas le temps de savourer cette victoire, de célébrer les vivants ou de pleurer les morts. Seulement celui d'appeller les soigneurs du contigent à leurs côtés pour les remettre d'aplomb, et de marcher vers la tour.
Lyssie
Il y a 4 mois et 3 semaines
"Seluna, Lucien, Ermengard, Adalheid !"
Ils étaient finalement parvenus à se rejoindre au centre de Gévaudan, entourés par les flammes qui avaient déjà ravagé une bonne partie du fief Riverhood. D'un rapide coup d'œil, Lenore constata que l'autre groupe n'était pas en meilleur état qu'eux : Seluna avait la cuisse gauche ensanglantée, Adalheid présentait des traces de brûlures sur son armure, Ermengard avait une épaulière tombante, dévoilant sa côte de maille en dessous, et Lucien ne possédait plus son bouclier, sans parler de l'ouverture sur son flanc qui laissait voir une blessure récemment traitée.
Quant à elle, son nez saignait encore à cause de la magie de contrôle utilisée tantôt. Si elle venait à l'utiliser une nouvelle fois, elle ne tiendrait pas longtemps ; Fleur de Lys, à sa ceinture, allait devoir être utilisée bien plus souvent.
"Le baron est sauf, déclara Seluna en reprenant son souffle.
- Le vicomte consort également." lui répondit Lenore d'un ton entendu.
Elles échangèrent un regard et opinèrent de concert : plus de peur que de mal, la prophétie avait été déjouée pour ces deux-là. Il ne restait alors qu'à sauver Célestin des griffes de la mort. Après s'être assuré de l'état du groupe entier, ils débattirent quelques longues secondes sur les événements à venir. La baliste, située en haut de l'Œil du Loup, était la cible directe du dragon. Aulène de Riverhood s'assurait de sa fonctionnalité, épaulée par ses élèves les plus brillants. Sur le conseil de messire Delavigne, Lenore suggéra à Adalheid de se poster au niveau du manoir Riverhood ; ce n'était pas l'endroit le plus haut du village, mais cela ferait l'affaire pour ses capacités de tireuse d'élite.
Ils étaient finalement parvenus à se rejoindre au centre de Gévaudan, entourés par les flammes qui avaient déjà ravagé une bonne partie du fief Riverhood. D'un rapide coup d'œil, Lenore constata que l'autre groupe n'était pas en meilleur état qu'eux : Seluna avait la cuisse gauche ensanglantée, Adalheid présentait des traces de brûlures sur son armure, Ermengard avait une épaulière tombante, dévoilant sa côte de maille en dessous, et Lucien ne possédait plus son bouclier, sans parler de l'ouverture sur son flanc qui laissait voir une blessure récemment traitée.
Quant à elle, son nez saignait encore à cause de la magie de contrôle utilisée tantôt. Si elle venait à l'utiliser une nouvelle fois, elle ne tiendrait pas longtemps ; Fleur de Lys, à sa ceinture, allait devoir être utilisée bien plus souvent.
"Le baron est sauf, déclara Seluna en reprenant son souffle.
- Le vicomte consort également." lui répondit Lenore d'un ton entendu.
Elles échangèrent un regard et opinèrent de concert : plus de peur que de mal, la prophétie avait été déjouée pour ces deux-là. Il ne restait alors qu'à sauver Célestin des griffes de la mort. Après s'être assuré de l'état du groupe entier, ils débattirent quelques longues secondes sur les événements à venir. La baliste, située en haut de l'Œil du Loup, était la cible directe du dragon. Aulène de Riverhood s'assurait de sa fonctionnalité, épaulée par ses élèves les plus brillants. Sur le conseil de messire Delavigne, Lenore suggéra à Adalheid de se poster au niveau du manoir Riverhood ; ce n'était pas l'endroit le plus haut du village, mais cela ferait l'affaire pour ses capacités de tireuse d'élite.
Quelques longues minutes plus tard, Célestin ne se fit pas attendre et marcha auprès du groupe, lance à la main et muni d'une armure d'un noir de jais abyssal. "Nous n'avons que peu de répit, le dragon se prépare à frapper de nouveau. Je dois retourner à la baliste, mais je suis rassuré de vous voir entiers... Nous avons besoin de renfort au sud. - Je ne te laisse pas seul là-haut, fit Seluna d'un ton autoritaire. - Je ne suis pas seul là-haut, il y a la directrice de l'institut et des gardes. - Mais plus de dôme. Vous êtes les plus exposés ! - Nous sommes ishgardais, nous avons l'habitude !" Les querelles entre frère et sœur avaient toujours tendance à faire soupirer Lenore, qui se revoyait avec son propre frère par le passé. D'un regard vers le sud, elle vit une concentration de gardes menant un combat perdu d'avance s'ils ne venaient pas les aider au plus tôt. Néanmoins, à peine eut-elle le temps d'entrouvrir ses lèvres qu'un membre de la Garde Blanche hurla à gorge déployée : "LE DRAGON !!" |
Il y eut un impact, puis une explosion. L'un des murs vola en éclats, retombant en une pluie de ruines mortelles. Pendant plusieurs minutes, le silence régna, tandis que les flammes continuaient de ravager le village. Puis soudain, un hurlement bestial s'éleva dans les airs, et tous reprirent leurs esprits ; le dragon était tombé à terre. La baliste avait visé juste, mais pas assez pour toucher le cœur.
"QU’HALONE CONSTATE LA FOI ET LA VAILLANCE QUI EST LA NOTRE ! QUE NOS LAME POURFENDENT POUR SA GLOIRE !"
Le cri d'Ermengard vibra dans l'air à mesure qu'il frappa sa masse sur son écu.
"Touchez sa gorge et ses ailes !"
L'ordre donné par la vicomtesse les poussa à agir. De la peur naquit la bravoure nécessaire pour attaquer le dragon et chacun se saisit de ses armes pour foncer.
"QU’HALONE CONSTATE LA FOI ET LA VAILLANCE QUI EST LA NOTRE ! QUE NOS LAME POURFENDENT POUR SA GLOIRE !"
Le cri d'Ermengard vibra dans l'air à mesure qu'il frappa sa masse sur son écu.
"Touchez sa gorge et ses ailes !"
L'ordre donné par la vicomtesse les poussa à agir. De la peur naquit la bravoure nécessaire pour attaquer le dragon et chacun se saisit de ses armes pour foncer.
"QUE TOUT LE MONDE REGAGNE L'ECURIE, DES CHOCOBOS NOUS ATTENDENT POUR SUIVRE LEUR TRACE !"
Le blizzard était insupportable. Le froid mordait chaque bout de peau apparent, on ne voyait rien à plus de cinq yalms, et leur combat les avait menés jusque dans le ciel, tandis que Célestin était le premier parti à pourchasser le dragon ayant fui par les airs. Mais comment toucher un dragon aussi rapide que l'éclair avec une météo aussi peu clémente ? Les tentatives d'intimidation de Seluna n'avaient aucun effet sur le démon draconique, Adalheid n'arrivait guère à toucher la bête avec son sniper, et les hommes tentaient le tout pour le tout afin de la rattraper - en vain. Il fallut attendre que la bête et Célestin s'écrasent plus bas pour qu'une partie de l'équipe trace la route et observe le pire arriver.
Lenore chuta de son chocobo, courant comme elle put vers Célestin qui faisait face au dragon. Ce dernier, la gueule ouverte, cracha ses flammes en plein sur le métis qui disparut sous ces dernières. Du coin de l'œil, elle vit Seluna se jeter de sa monture directement sur la créature, folle de rage. De l'autre côté, Karzale referma sa main sur sa lance et se jeta à son tour sur l'ennemi. Pour Lenore, ce fut le coup de trop. Elle sentit l'énergie s'accumuler dans son torse et d'un regard sombre, un chant enragé s'éleva. Toute l'énergie accumulée explosa en une poussière éthérée sur ses alliés, tandis que le reste du groupe vint enfin les rejoindre. Il était trop tard.
Le blizzard était insupportable. Le froid mordait chaque bout de peau apparent, on ne voyait rien à plus de cinq yalms, et leur combat les avait menés jusque dans le ciel, tandis que Célestin était le premier parti à pourchasser le dragon ayant fui par les airs. Mais comment toucher un dragon aussi rapide que l'éclair avec une météo aussi peu clémente ? Les tentatives d'intimidation de Seluna n'avaient aucun effet sur le démon draconique, Adalheid n'arrivait guère à toucher la bête avec son sniper, et les hommes tentaient le tout pour le tout afin de la rattraper - en vain. Il fallut attendre que la bête et Célestin s'écrasent plus bas pour qu'une partie de l'équipe trace la route et observe le pire arriver.
Lenore chuta de son chocobo, courant comme elle put vers Célestin qui faisait face au dragon. Ce dernier, la gueule ouverte, cracha ses flammes en plein sur le métis qui disparut sous ces dernières. Du coin de l'œil, elle vit Seluna se jeter de sa monture directement sur la créature, folle de rage. De l'autre côté, Karzale referma sa main sur sa lance et se jeta à son tour sur l'ennemi. Pour Lenore, ce fut le coup de trop. Elle sentit l'énergie s'accumuler dans son torse et d'un regard sombre, un chant enragé s'éleva. Toute l'énergie accumulée explosa en une poussière éthérée sur ses alliés, tandis que le reste du groupe vint enfin les rejoindre. Il était trop tard.
Les derniers flocons tombèrent sur l'œil du dragon encore ouvert. Seluna retira sa lame ; elle qui avait porté le coup de grâce était désormais tachée de sang de la tête aux pieds. Tout était fini et les larmes montèrent. S'échouant dans les bras d'Ermengard, elle se laissa aller.
"Célestin est mort."
Lenore l'avait dit sans réellement y croire. Au fond d'elle, quelque chose clochait. Pourquoi n'avait-elle pas ressenti ce déchirement, comme à chaque fois qu'une mort se réalisait dans ses visions, lorsqu'elle vit les flammes se déferler sur Célestin ? Chacun était épuisé, à bout de souffle, mais même épuisée, Adalheid se rapprocha de l'amas de neige où se tenait plus tôt le métis. Rapidement suivie par Karzale, ils enlevèrent à deux la neige pour trouver de la fourrure noire. Alors... Son Loup Noir l'avait protégé ?
Allongé à terre, Célestin respirait encore, brûlé ici et là par les quelques flammes que son démon n'avait pu bloquer de son corps. D'un regard sur celui-ci, Lenore resta muette pendant de longues secondes. Si quelques soleils plus tôt, elle lui avait enlevé le contrôle de son Loup Noir, il semblerait que Halone le voulait tout autant qu'elle.
"Célestin est mort."
Lenore l'avait dit sans réellement y croire. Au fond d'elle, quelque chose clochait. Pourquoi n'avait-elle pas ressenti ce déchirement, comme à chaque fois qu'une mort se réalisait dans ses visions, lorsqu'elle vit les flammes se déferler sur Célestin ? Chacun était épuisé, à bout de souffle, mais même épuisée, Adalheid se rapprocha de l'amas de neige où se tenait plus tôt le métis. Rapidement suivie par Karzale, ils enlevèrent à deux la neige pour trouver de la fourrure noire. Alors... Son Loup Noir l'avait protégé ?
Allongé à terre, Célestin respirait encore, brûlé ici et là par les quelques flammes que son démon n'avait pu bloquer de son corps. D'un regard sur celui-ci, Lenore resta muette pendant de longues secondes. Si quelques soleils plus tôt, elle lui avait enlevé le contrôle de son Loup Noir, il semblerait que Halone le voulait tout autant qu'elle.
"Marie-Ange peut reposer en paix."
Seluna Valsonge
Il y a 4 mois et 3 semaines
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Tandis que la lune a repris ses couleurs, et qu'on murmure dans la Cité que la menace du tueur du quartier de la Suie a été ecartée, la famille Valsonge établit un sordide et triste bilan.
La tragédie a frappé plus tôt cette lune au Val des Songes au Monastère abritant l'Ordre formateur de la famille. Fierté du cerbère, il abritait à la fois une bibliothèque fournie par les siècles ainsi que nombre d'hommes et femmes. Des vies consacrées à Halone, et à la chasse de l'impie, de l'hérésie et des magies interdites. Autrefois reconnu pour la discipline qu'on y appliquait et la qualité des enseignements qui y étaient offerts - en particulier concernant la partie martiale de la chasse, il n'en reste désormais que cendres fumantes et désolation.
Le nombre de morts n'a pas encore été rendu public, la famille retournant encore les décombres enfumés à l'aide de volontaires pour retrouver peu à peu les portés disparus, malheureusement souvent trop tard.
Mais là ne sont pas les seules pertes que les rouges et noir auront à déplorer. Suite à une bataille ardue auprès de leurs Seigneurs Riverhood, ce seront le reste de leurs hommes qui seront tombés au combat. Ne restent debout désormais que les civils dont le cerbère a devoir de protection, ainsi que le coeur de la famille, qui lui, n'a pas été affecté par cette cette sombre destinée.
L'ordre de succession désormais retrouvé, il incombera bientôt à Célestin de Valsonge la lourde tâche de relever sa famille des cendres dans laquelle elle baigne. Heureusement, il semblerait que le Loup Blanc des Riverhood n'ait pas décidé d'abandonner son vassal, laissant une main tendue vers ceux qui, murmure t-on, auraient provoqué leur propre chute il y a de cela bien longtemps.
Lyssie
Il y a 4 mois et 2 semaines
(bandeau à venir)
Au lendemain de la bataille, le temps se montrait plus clément que la veille, baignant Gévaudan dans la douce étreinte d'un soleil timide, caché derrière quelques nuages. Dehors, des hommes tiraient sur les cordes avec la force du dernier effort, soulevant l'un des murs d'une maison détruite par l'assaut du dragon. La fatigue se lisait sur leurs visages, mais il en fallait plus pour inquiéter la vicomtesse qui avançait, l'œil avisé, au milieu des survivants tenaces.
Elle avait peu dormi, trop occupée à orchestrer le sauvetage des quelques survivants restants, et à prendre soin de ses alliés venus panser leurs plaies à son manoir perché sur les hauteurs de la colline. Ils avaient tous combattu avec bravoure, elle en était bien consciente. Sans leur intervention, Gévaudan aurait probablement traversé une période bien plus difficile. Peut-être était-il temps de forger des alliances avec toutes les maisonnées ayant vaillamment combattu pour la gloire du Loup Blanc. En passant sous une arche de pierre fendue, son regard se posa sur une maison complètement détruite, noircie par les flammes. Avec un peu de chance, l'union avec les Bertin permettrait une reconstruction rapide du village, et elle n'aurait plus à se soucier de rien lors de son départ pour le Nouveau Monde.
Dans un dernier cri d'effort, le mur se dressa sous les yeux satisfaits des villageois. L'un d'eux apporta une bouteille de vin, assurant que demain, ils dégageraient bien plus de ruines. Ce n'était pourtant que les décombres d'une maison parmi tant d'autres, mais quel enthousiasme chez ces Ishgardais épuisés. Lenore ferma les yeux.
"Un pas après l'autre."
Elle regagna son manoir, consciente que le repos était désormais de mise.
Tout était enfin terminé. Marie-Ange reposait désormais en paix, le dragon n'était plus, et Gévaudan pouvait enfin se relever et penser à l'avenir. Célestin allait maintenant quitter la capitale pour le Val des Songes, comme ils l'avaient convenu. La sentence de Lenore n'avait été ni dure, ni trop souple, mais juste. Pour avoir attenté à sa vie, quels que fussent les sentiments qui l'avaient poussé à agir ainsi, il s'en sortait avec la révocation de son démon, l'incapacité à manier la Discorde, l'interdiction de mettre un pied à la Sainte Cité sauf une fois par semaine pendant deux ans, et un sceau dont les conditions ne seraient connues que de la famille Riverhood.
Le condamner à mort n'avait jamais été la solution, et Seluna l'avait parfaitement compris. Désormais, les deux familles allaient pouvoir se relever, main dans la main, et avancer vers un avenir plus radieux. Dans quelques jours, Lenore réduirait les taxes chez ses vassaux et après son voyage à Tural, elle organiserait un banquet pour marquer la fin de trente ans de conflit.
Elle avait peu dormi, trop occupée à orchestrer le sauvetage des quelques survivants restants, et à prendre soin de ses alliés venus panser leurs plaies à son manoir perché sur les hauteurs de la colline. Ils avaient tous combattu avec bravoure, elle en était bien consciente. Sans leur intervention, Gévaudan aurait probablement traversé une période bien plus difficile. Peut-être était-il temps de forger des alliances avec toutes les maisonnées ayant vaillamment combattu pour la gloire du Loup Blanc. En passant sous une arche de pierre fendue, son regard se posa sur une maison complètement détruite, noircie par les flammes. Avec un peu de chance, l'union avec les Bertin permettrait une reconstruction rapide du village, et elle n'aurait plus à se soucier de rien lors de son départ pour le Nouveau Monde.
Dans un dernier cri d'effort, le mur se dressa sous les yeux satisfaits des villageois. L'un d'eux apporta une bouteille de vin, assurant que demain, ils dégageraient bien plus de ruines. Ce n'était pourtant que les décombres d'une maison parmi tant d'autres, mais quel enthousiasme chez ces Ishgardais épuisés. Lenore ferma les yeux.
"Un pas après l'autre."
Elle regagna son manoir, consciente que le repos était désormais de mise.
Tout était enfin terminé. Marie-Ange reposait désormais en paix, le dragon n'était plus, et Gévaudan pouvait enfin se relever et penser à l'avenir. Célestin allait maintenant quitter la capitale pour le Val des Songes, comme ils l'avaient convenu. La sentence de Lenore n'avait été ni dure, ni trop souple, mais juste. Pour avoir attenté à sa vie, quels que fussent les sentiments qui l'avaient poussé à agir ainsi, il s'en sortait avec la révocation de son démon, l'incapacité à manier la Discorde, l'interdiction de mettre un pied à la Sainte Cité sauf une fois par semaine pendant deux ans, et un sceau dont les conditions ne seraient connues que de la famille Riverhood.
Le condamner à mort n'avait jamais été la solution, et Seluna l'avait parfaitement compris. Désormais, les deux familles allaient pouvoir se relever, main dans la main, et avancer vers un avenir plus radieux. Dans quelques jours, Lenore réduirait les taxes chez ses vassaux et après son voyage à Tural, elle organiserait un banquet pour marquer la fin de trente ans de conflit.
"Soyons plus intelligent que nos aïeux."
Kin
Il y a 4 mois et 2 semaines
Epilogue
Des préparatifs encore en cours, des troupes séparées, pensant que plus d'un soleil les séparaient encore de l'assaut, et un village loin de s'attendre à ce que cette nuit soit bercée par les flammes. Voilà dans quel état d'esprit se trouvait l'Oeil du Loup et Gévaudan. C'est alors qu'Azeyma se couchait et que Menphina s'éveillait que l'assaut commença. Le vicomte, encore dans une ferme voisine de la zone urbanisée, fut pris de cours et aisément encerclé. Le baron Valsonge, présent depuis déjà quelques temps, tenta de sécuriser le pont, mais devint également une cible de choix pour les assaillants. L'ordre fut donné par Aulène de Riverhood, la doyenne de l'institut, à chaque patrouille, chaque soldat : "l'ennemi a attaqué, le bouclier de l'enceinte ne tiendra pas éternellement".
Halone ne saurait rester sans rien faire lorsque ses enfants étaient menacés, et sûrement par sa grâce et sa force, le groupuscule en amont des renforts encore en marche arriva juste à temps pour se mêler au combat, évitant alors au vicomte consort et au baron vassal un triste au sort, au prix hélas de nombreuses blessures contre des adversaires plus dangereux les uns que les autres. Pourtant, le conflit n'était pas terminé, et à peine avaient-ils pu rejoindre les défenses du village que la barrière magique entourant le manoir, la tour, et l'institut, se brisa sous les flammes dévastatrices du dragon du néant. Mais il n'était pas Riverhood de se rendre, et la baliste frappa en échange, abattant la créature temporairement. L'affrontement qui s'en suivit fut violent, mais suffisant pour forcer le monstre à fuir, mais un homme n'était pas de cet avis. Célestin de Valsonge, sautant sur la créature reptilienne, comptait bien finir ce combat ici et maintenant.
L'affrontement continua dans les airs, puis sur terre. Pris de vitesse, les fiers héros de cette nuit tentèrent de rattraper la silhouette draconnique dans le blizzard, mais ne purent briser la distance qu'au moment où l'héritier Valsonge fut consumé par les flammes de sa propre mère. Et pourtant, par la grâce de sa déesse, et le sacrifice de son propre monstre qui n'aspirait qu'à trouver la paix dans la mort, Célestin survécu à ses blessures. Marie-Ange, la dragone enragée, fut finalement libérée et autorisée à reposer en paix, le coup fatal ayant été porté par nul autre que sa nièce. La paix revenu, la victoire acquise au prix d'une nuit de bravoure, de sang, et de l'arrivée à temps des alliés de la maison des Loups, il reste pourtant un sujet que les Valsonges doivent aborder, avant qu'ils ne puissent définitivement clore ce chapitre de leur histoire. Que faire de leur pacte ?