Calendrier de l'Avent 2025
Ganelon de Mainzanet
Il y a 1 jour et 6 heures
Depuis l'assassinat des époux Mainzanet il y a une dizaine d'années, les fêtes des étoiles du Chevalier Noir avaient tendance à se passer en solitaire avec quelques bouteilles de whiskey. Cette année, c'est différent, la restauration du sinistre manoir situé dans les profondeurs de la ville l'a rendu habitable, et le propriétaire des lieux décida d'y inviter tout les gamins des rues et les orphelins des profondeurs afin qu'ils puissent être seuls ensemble pour les fêtes.
Thalio
Il y a 19 heures et 14 minutes
C’était bien loin de l’agitation des servants, qui s’efforçaient d’enguirlander, de décorer et de nettoyer l’ensemble de la demeure du Loup Blanc, que Victoria choisissait de passer ses moments de repos. Là, dans le calme et le confort offerts par sa chambre, la jeune femme se permettait de s’adonner à la lecture… Une lecture un peu secrète, qu’une noble dame de son rang n’était certainement pas censée posséder.
Car oui, en cette période hivernale, l’appel du doux péché s’était fait plus insistant que jamais. Pourtant, jamais Victoria n’aurait pu s’y abandonner sans l’intervention d’une présence discrète. Une ombre bien réelle, mais dont le nom restera à jamais étouffé par le silence. Cette tierce personne, invisible aux yeux du monde, se fit le passage secret entre le désir et l’interdit. C’est par son entremise que l’ouvrage défendu changea de mains, glissé jusque dans celles de Victoria avec une prudence telle que nul ne put soupçonner l’échange.
Ainsi, un livre mettant en scène la romance proscrite entre un homme sans nom et une femme de noble lignée, bravant dangers et interdits, fut déposé entre ses mains, lui offrant le plaisir d’une lecture honteusement secrète. Après tout, pourquoi les jeunes femmes devraient elles se contenter de simplement rêver, lorsqu’elles peuvent littéralement lire leurs fantasmes ?
Le reste de la journée, elle le passa surtout en compagnie de Lenore, flânant à son tour dans les rues commerçantes de l’oeil du Loup, à la recherche de quelque chose. Un cadeau, peut-être ?
Car oui, en cette période hivernale, l’appel du doux péché s’était fait plus insistant que jamais. Pourtant, jamais Victoria n’aurait pu s’y abandonner sans l’intervention d’une présence discrète. Une ombre bien réelle, mais dont le nom restera à jamais étouffé par le silence. Cette tierce personne, invisible aux yeux du monde, se fit le passage secret entre le désir et l’interdit. C’est par son entremise que l’ouvrage défendu changea de mains, glissé jusque dans celles de Victoria avec une prudence telle que nul ne put soupçonner l’échange.
Ainsi, un livre mettant en scène la romance proscrite entre un homme sans nom et une femme de noble lignée, bravant dangers et interdits, fut déposé entre ses mains, lui offrant le plaisir d’une lecture honteusement secrète. Après tout, pourquoi les jeunes femmes devraient elles se contenter de simplement rêver, lorsqu’elles peuvent littéralement lire leurs fantasmes ?
Le reste de la journée, elle le passa surtout en compagnie de Lenore, flânant à son tour dans les rues commerçantes de l’oeil du Loup, à la recherche de quelque chose. Un cadeau, peut-être ?
Augustine, dix ans, écrira sur une feuille blanche en suivant les traits tracés à la règle.
Très cher Saint Nimeya,
Je vous écris avec toute la politesse qu’on m’a enseignée, et j’espère que ma lettre vous parviendra avec les premières neiges. J’ai été très sage cette année, ou presque. J’ai seulement renversé un encrier sur les registres de père, mais c’était par mégarde, et j’ai vraiment essayé d’aider. Alors peut-être que cela ne comptera pas trop.
Si vous le permettez, j’aimerais recevoir pour les Saints quelques présents que j’ai vus et qui m’ont fait battre le cœur très vite et que j'ai très envie d'acquérir :
– une poupée habillée en rouge et or comme celles de la vitrine de monsieur Vaillancourt, qui bougent les bras quand on presse doucement leur dos ;
– un coffret avec un ruban bleu comme ceux que vend madame Liseronne, celui qui brille quand la lumière de la chandelle passe dessus ;
– et, si ce n’est pas trop demander, un très petit flacon de parfum doux comme ceux de l'échoppe de maître Florival, qui sent les fleurs du printemps même en plein hiver.
Je promets d’être encore plus sage l’an prochain, de partager mes jouets, même ceux que je préfère, et de ranger mes affaires sans qu’on me le répète. De faire la vaisselle. De ne pas mentir. De me coucher tôt. Et de ne pas lire en cachette au beau milieu de la nuit.
Très gentiment,
Augustine
A quelques encablures, l'écriture grossière et de traviole d'une Madeline Hardougne âgée de huit ans.
À Saint Nimeya,
Je vous écris parce qu’on m’a dit que si j’ai été très sage, vous pouvez m’apporter des cadeaux. Donc je vous le dis tout de suite : j’ai été très sage. Et quand je ne l’ai pas été, c’était pas ma faute. C’étaient les autres qui avaient commencé, parce qu’ils sont nuls et qu’ils savent pas jouer sans tricher ou sans pousser.
Moi j’ai juste répondu comme il fallait.
Pour les cadeaux, j’aimerais :
– une vraie épée, une grande avec la lame comme des flammes. Pas une épée de bébé cadum.
– des bottes qui glissent pas.
– et un grand chapeau rouge comme ceux des capitaines.
Ne donnez rien à mes sœurs. Elles ne le méritent pas parce qu’elles passent leur temps à faire semblant d’être gentilles pour que les adultes les regardent. Moi au moins, je fais pas semblant.
Si jamais vous hésitez, vous pouvez demander à mon père : il dira que je fais beaucoup d’efforts. Je finis TOUJOURS mon assiette de légumes ! Je dis tout le temps la vérité.
Voilà. J’espère que vous viendrez avec tout les cadeaux que j'ai demandé !
Madeline Hardougne

