[Lenore] Tome IV - Au travers des ténèbres
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
"Alors, vous êtes prête à perdre de nouveau ?
- Nous le verrons bien, mon "Roi"."
C'était un après-midi comme un autre, à l'exception que cet entraînement était cette fois-ci donné par son propre époux sur les plages de la Noscéa orientale, et non son mentor qui s'était octroyé quelques jours de vacances bien mérités. Dans deux jours, ils allaient profité d'une île privée loin des tracas et des rumeurs quotidiens, d'ici-là il fallait encore qu'ils s'occupent de leurs dernières affaires, comme celle de son nouveau contrat mensuel à l'Auberge des Deux Renards. Avec le temps, ses contrats étaient devenus plus sporadiques -les étés n'aidant pas- pour se concentrer sur ses cours et ses projets, mais son retour n'en était que plus fort avec de nouvelles chansons et de nouvelles compositions dans son répertoire qu'elle s'était fait un plaisir d'écrire lors de ses derniers voyages. Elle avait hâte de revenir à la source.
Pour l'heure, c'était le regard de son mari, arrogant et amusé, qui se dressait devant elle. Loin d'être un sage lui-même, il préférait dans l'usage des nouliths leur manipulation plus propice aux mouvements - de quoi entraîner sa femme à la protection tout en le mélangeant à un jeu de gages.
"Prête ? C'est parti !"
Le couple Riverhood fléchirent tous deux leurs jambes de concert, l'un brandissant ses nouliths contre son adversaire, tandis que l'autre forma rapidement un Haima autour d'elle. L'éther violacé entourait Lenore dans des motifs géométriques, c'était comme si elle s'était enfermée dans un compartiment insonorisé. En un instant, des lasers rouges percutèrent de plein fouet le bouclier jusqu'à le fissurer, encore et encore, et l'exploser en une nuée d'étoiles éthérées qui rejoignirent le ciel. Contre toute attente, les lasers finirent dans le sable, aux pieds de Lenore qui n'en croyait pas ses yeux. Elle avait encore perdu, cela faisait la troisième fois d'affilé.
Elle soupira longuement en rangeant ses nouliths dans son dos, les yeux fermés.
"Je pense que me mesurer à vous est encore trop tôt.
- Ayez confiance en vous, Lenore. Je sais de quoi vous êtes capable."
Derek se rapprocha d'elle, son sourire joueur troqué par un air plus soucieux. Loin des regards, il pouvait être plus tendre, comme lorsqu'il releva le menton de sa femme tout en lui prenant la main.
"Vous commencez cette magie, mais la magie en général vit en vous depuis déjà des années. Vous l'avez côtoyée sous de multiples formes, vous avez été exposée à ses caprices. Rappelez-vous ces moments où vous vous y êtes exposée. Ces instants où vous l'avez vue, ressentie. Ses mouvements. S'il y a un conseil que je peux vous donner à son sujet... C'est qu'elle aura beau être académique, ou anarchique, protectrice ou destructrice, la magie obéit à un principe fondamental : notre capacité à la ressentir. Et cela, vous le maitrisez depuis bien avant que vous maniez les nouliths."
A ces mots, il lui semblait se remémorer ces dernières années depuis qu'elle avait quitté Ishgard. La découverte des pouvoirs de son don, sa capacité à ressentir les morts prochaines et maintenant, les mystères de sa voix qui bientôt se révéleraient. Depuis toujours, elle était entourée par la magie et elle le ressentait à chaque instant, elle n'avait seulement pas appris à tisser des liens avec elle et l'utiliser comme une véritable magie à part entière. Même avec le Pr. Glaciemcorde, ses sorts même bien réalisés restaient rudimentaires et pourtant, il était un excellent mentor qui lui ne lésinait pas sur les moyens pour parfaire son apprentissage.
Sa main fermée sur la sienne, le regard glacial de Lenore se fissura pour laisser place à une ambition dépassant toute espérance.
"Vous avez raison, je la côtoie depuis longtemps. Pourtant, elle m'échappe toujours pour le moment. Comment peut-on la ressentir ?
- L'éther sommeille dans chaque chose qui est. Commencez par ressentir ce qui est en vous, l'énergie qui vous fait vivre, celle qui nourrit votre être. Voyez ça comme le froid qui caresse votre joue au Coerthas, mais dans votre corps. C'est un entraînement de chaque instant pour un mage."
Les heures défilèrent sans qu'ils ne s'aperçoivent du crépuscule avenant. Au final, autant les moqueries de son époux que ses encouragements avaient mené à la défaite de ce dernier qui n'était pas sans un sourire satisfait au coin des lèvres. Lenore était dans la bonne voie ; elle progressait à vue d'oeil et avec le manque de personnel médical à la Rose des Vents, elle ne devait pas se ménager. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne puisse réellement accompagné les siens sur le terrain, heureusement la lune de repos lui était prolifique. Entre les rénovations toujours en cours, le prochain mandat en collaboration avec les loups d'ébènes, la Rose olympique, la préparation de ses concerts et ses cours, cet été était loin de ressembler à celui de l'année passée.
"Encore à planifier votre avenir ? souffla son époux d'un rire amusé.
- Seulement mon concert ce soir."
Chaque chose en son temps, il ne fallait pas pour autant presser les choses.
- Nous le verrons bien, mon "Roi"."
C'était un après-midi comme un autre, à l'exception que cet entraînement était cette fois-ci donné par son propre époux sur les plages de la Noscéa orientale, et non son mentor qui s'était octroyé quelques jours de vacances bien mérités. Dans deux jours, ils allaient profité d'une île privée loin des tracas et des rumeurs quotidiens, d'ici-là il fallait encore qu'ils s'occupent de leurs dernières affaires, comme celle de son nouveau contrat mensuel à l'Auberge des Deux Renards. Avec le temps, ses contrats étaient devenus plus sporadiques -les étés n'aidant pas- pour se concentrer sur ses cours et ses projets, mais son retour n'en était que plus fort avec de nouvelles chansons et de nouvelles compositions dans son répertoire qu'elle s'était fait un plaisir d'écrire lors de ses derniers voyages. Elle avait hâte de revenir à la source.
Pour l'heure, c'était le regard de son mari, arrogant et amusé, qui se dressait devant elle. Loin d'être un sage lui-même, il préférait dans l'usage des nouliths leur manipulation plus propice aux mouvements - de quoi entraîner sa femme à la protection tout en le mélangeant à un jeu de gages.
"Prête ? C'est parti !"
Le couple Riverhood fléchirent tous deux leurs jambes de concert, l'un brandissant ses nouliths contre son adversaire, tandis que l'autre forma rapidement un Haima autour d'elle. L'éther violacé entourait Lenore dans des motifs géométriques, c'était comme si elle s'était enfermée dans un compartiment insonorisé. En un instant, des lasers rouges percutèrent de plein fouet le bouclier jusqu'à le fissurer, encore et encore, et l'exploser en une nuée d'étoiles éthérées qui rejoignirent le ciel. Contre toute attente, les lasers finirent dans le sable, aux pieds de Lenore qui n'en croyait pas ses yeux. Elle avait encore perdu, cela faisait la troisième fois d'affilé.
Elle soupira longuement en rangeant ses nouliths dans son dos, les yeux fermés.
"Je pense que me mesurer à vous est encore trop tôt.
- Ayez confiance en vous, Lenore. Je sais de quoi vous êtes capable."
Derek se rapprocha d'elle, son sourire joueur troqué par un air plus soucieux. Loin des regards, il pouvait être plus tendre, comme lorsqu'il releva le menton de sa femme tout en lui prenant la main.
"Vous commencez cette magie, mais la magie en général vit en vous depuis déjà des années. Vous l'avez côtoyée sous de multiples formes, vous avez été exposée à ses caprices. Rappelez-vous ces moments où vous vous y êtes exposée. Ces instants où vous l'avez vue, ressentie. Ses mouvements. S'il y a un conseil que je peux vous donner à son sujet... C'est qu'elle aura beau être académique, ou anarchique, protectrice ou destructrice, la magie obéit à un principe fondamental : notre capacité à la ressentir. Et cela, vous le maitrisez depuis bien avant que vous maniez les nouliths."
A ces mots, il lui semblait se remémorer ces dernières années depuis qu'elle avait quitté Ishgard. La découverte des pouvoirs de son don, sa capacité à ressentir les morts prochaines et maintenant, les mystères de sa voix qui bientôt se révéleraient. Depuis toujours, elle était entourée par la magie et elle le ressentait à chaque instant, elle n'avait seulement pas appris à tisser des liens avec elle et l'utiliser comme une véritable magie à part entière. Même avec le Pr. Glaciemcorde, ses sorts même bien réalisés restaient rudimentaires et pourtant, il était un excellent mentor qui lui ne lésinait pas sur les moyens pour parfaire son apprentissage.
Sa main fermée sur la sienne, le regard glacial de Lenore se fissura pour laisser place à une ambition dépassant toute espérance.
"Vous avez raison, je la côtoie depuis longtemps. Pourtant, elle m'échappe toujours pour le moment. Comment peut-on la ressentir ?
- L'éther sommeille dans chaque chose qui est. Commencez par ressentir ce qui est en vous, l'énergie qui vous fait vivre, celle qui nourrit votre être. Voyez ça comme le froid qui caresse votre joue au Coerthas, mais dans votre corps. C'est un entraînement de chaque instant pour un mage."
Les heures défilèrent sans qu'ils ne s'aperçoivent du crépuscule avenant. Au final, autant les moqueries de son époux que ses encouragements avaient mené à la défaite de ce dernier qui n'était pas sans un sourire satisfait au coin des lèvres. Lenore était dans la bonne voie ; elle progressait à vue d'oeil et avec le manque de personnel médical à la Rose des Vents, elle ne devait pas se ménager. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne puisse réellement accompagné les siens sur le terrain, heureusement la lune de repos lui était prolifique. Entre les rénovations toujours en cours, le prochain mandat en collaboration avec les loups d'ébènes, la Rose olympique, la préparation de ses concerts et ses cours, cet été était loin de ressembler à celui de l'année passée.
"Encore à planifier votre avenir ? souffla son époux d'un rire amusé.
- Seulement mon concert ce soir."
Chaque chose en son temps, il ne fallait pas pour autant presser les choses.
Cet été se finissait bien.
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
Brumée, un quartier résidentiel pittoresque s'il en est un. Quartier balnéaire regroupant férus d'aventuriers et de vacanciers mais également d'énergumènes particuliers ; quoi qu'on pouvait dire sur lui, il n'en restait pas moins un secteur résidentiel fort apprécié et très demandé sur le marché. Lenore n'y faisait pas exception, elle avait toujours préféré Brumée aux autres secteurs depuis sa première villégiature, cela faisait maintenant tout juste deux ans. Bien sûr, cela n'égalait pas Empyrée pour lequel elle gardait une place spéciale dans son coeur, mais ici, c'était comme un temps-mort, une zone neutre avec son époux. Et pour cause, pas d'Ul'dah, pas d'Ishgard, ils s'étaient mis d'accord pour un terrain d'entente et jusque-là, ils n'avaient rien à y redire. Ils avaient pu se rapprocher de leurs alliés dont le Jackdaw quand ce n'était pas la Bulle et avec l'Auberge des Deux Renards à quelques pas seulement, il n'y avait pas à dire, c'était une plaque tournante du commerce et du divertissement dont ils pouvaient jouir des bénéfices depuis leur implantation au secteur 6 avec la Rose des Mers.
"Il faut que je vous dise quelque chose.
- Mh ?"
Ils montèrent les grands escaliers de marbre pour surplomber le quartier depuis la colline, le soleil brillait haut dans le ciel ce jour-là. Comme à son habitude, l'Aigle d'Or avait profité de son temps de repos pour amener sa femme dans une balade sur les pavés noscéens, mais cette fois-ci ce n'était pas ceux du quatrième quartier, encore moins ceux du sixième...mais bien ceux du septième.
"J'ai vendu le terrain de la Rose des Vents."
Ils s'arrêtèrent à bonne hauteur, au loin on pouvait voir sur le quai quelques barques accostées. Sans pression, il l'avait annoncé comme un cheveux sur la soupe, sans introduction, ni rien. Le quartier 7 ne connaissait ni compagnies libres, ni maisons personnelles qu'ils pouvaient connaître, c'était un quartier bien plus tranquille que le sixième...jusqu'à ce que la voix de Lenore ne vienne perturber cette paix encore intacte.
"VOUS AVEZ QUOI ?!"
Pour toute réponse, Derek étira un sourire narquois, un de ceux qui avaient pour habitude d'irriter sa femme qui venait seulement d'apprendre que son propre époux et second avait vendu dans son dos la propriété de la Rose des Vents, SA propriété. Elle avait voulu l'étrangler, le lapider, pour ne pas dire le trainer à la justice elle-même pour l'affront qu'il venait de lui faire. Pour une blague, elle n'était pas drôle et les Douze savaient que pour faire rire Lenore, ce n'était clairement pas le chemin qu'il fallait prendre.
Mais tout ça, c'était avant qu'il ne l'invite à se retourner pour faire face à ce grand manoir noscéen dont le marbre blanc n'était pas sans lui rappeler celui du Repos du Loup. L'emblème de la Rose des Vents trônait fièrement au centre du panneau d'affichage, ce n'était que maintenant qu'elle voyait les roegadyns avec leurs bras chargés déposer les caisses en bois devant la façade.
"J'ai cru comprendre que ceci vous plairait plus." murmura-t-il doucement au creux de son oreille en la voyant le souffle coupé.
"Il faut que je vous dise quelque chose.
- Mh ?"
Ils montèrent les grands escaliers de marbre pour surplomber le quartier depuis la colline, le soleil brillait haut dans le ciel ce jour-là. Comme à son habitude, l'Aigle d'Or avait profité de son temps de repos pour amener sa femme dans une balade sur les pavés noscéens, mais cette fois-ci ce n'était pas ceux du quatrième quartier, encore moins ceux du sixième...mais bien ceux du septième.
"J'ai vendu le terrain de la Rose des Vents."
Ils s'arrêtèrent à bonne hauteur, au loin on pouvait voir sur le quai quelques barques accostées. Sans pression, il l'avait annoncé comme un cheveux sur la soupe, sans introduction, ni rien. Le quartier 7 ne connaissait ni compagnies libres, ni maisons personnelles qu'ils pouvaient connaître, c'était un quartier bien plus tranquille que le sixième...jusqu'à ce que la voix de Lenore ne vienne perturber cette paix encore intacte.
"VOUS AVEZ QUOI ?!"
Pour toute réponse, Derek étira un sourire narquois, un de ceux qui avaient pour habitude d'irriter sa femme qui venait seulement d'apprendre que son propre époux et second avait vendu dans son dos la propriété de la Rose des Vents, SA propriété. Elle avait voulu l'étrangler, le lapider, pour ne pas dire le trainer à la justice elle-même pour l'affront qu'il venait de lui faire. Pour une blague, elle n'était pas drôle et les Douze savaient que pour faire rire Lenore, ce n'était clairement pas le chemin qu'il fallait prendre.
Mais tout ça, c'était avant qu'il ne l'invite à se retourner pour faire face à ce grand manoir noscéen dont le marbre blanc n'était pas sans lui rappeler celui du Repos du Loup. L'emblème de la Rose des Vents trônait fièrement au centre du panneau d'affichage, ce n'était que maintenant qu'elle voyait les roegadyns avec leurs bras chargés déposer les caisses en bois devant la façade.
"J'ai cru comprendre que ceci vous plairait plus." murmura-t-il doucement au creux de son oreille en la voyant le souffle coupé.
Et au lendemain de son concert, malgré un succès pharamineux qui lui avait valu beaucoup d'autographes et d'opportunités, on la trouvait encore à superviser les travaux à peine commencés de la villa, notamment au niveau du jardin. A défaut de décorer l'intérieur, il fallait avant tout avoir une façade présentable quitte à repousser l'échéance des architectes. Adieu les structures uldiennes, désormais elle pouvait enfin profité du décor de Brumée qui n'était pas pour lui déplaire. Les palmiers et les glycines embellissaient l'établissement à côté des kiosques et des grands bassins ; Lhei, Ruuj et Mako'ta avaient pour une fois exprimé l'envie de voir un côté plus boisé et aventurier - la balancelle et l'arbre à cabane répondraient à tous les coups à leurs demandes quand ce ne serait pas une autre silhouette noire qui profiterait de ces hauteurs sylvestres.
"On en fait quoi des plantes, Madame ?
- Faites-les rentrer à l'intérieur, Lhei se chargera de faire le tri avec celles rapportées de Myrendhil et Tut'raa."
Elle regardait les ouvriers rentrer un à un les cartons et autres boîtes regorgeant de plantes en tout genre, direction le hall principal. Bientôt, ce serait les nouveaux canapés qu'elle avait commandé qui arriveraient, et la nouvelle scène qu'elle s'était résignée à devoir rapetisser si elle voulait donner une autre image à son établissement. Loin d'être le lieu de divertissement qu'elle était autrefois à la Coupe, cela ne voulait pas dire qu'elle disparaitrait, pas tant qu'elle resterait à la tête de l'organisation.
"Madame ! On a eu un petit problème de transport, les revêtements muraux prendront un peu plus de temps que prévu."
Lenore soupira, il fallait bien qu'il y ait également des imprévus. Le regard sévère sur l'ouvrier, elle s'apaisa aussitôt lorsqu'elle observa depuis les jardins la grande salle vide qui ne demandait qu'à être remplie par de nouvelles histoires. C'était une belle journée, nul besoin de se presser. Au milieu des cartons et des caisses en bois, elle se surprit à apprécier l'agitation qu'instaurait le déménagement.
Il n'y avait pas un instant où elle n'était pas sollicitée, heureusement elle pouvait compter sur Anaëlle pour l'aider à mener à bien ces travaux ainsi que son époux qui gardait un oeil sur les enfants venus exceptionnellement pour l'occasion. Alexander suivait Aline partout où qu'elle aille sans jamais rien lui dire, le regard ferme il semblait vouloir l'accompagner pour la protéger de potentielles menaces. A côté, Victoria restait sur les jambes de son père assis sur un fauteuil posé à la va-vite, absorbée par le changement qui s'opérait autour d'elle. Il n'y avait pas à dire, elle était le contraire de son frère, toujours énergique. Quatre lunes à peine et elle rayonnait comme un soleil.
"Cela devrait être terminé dans une semaine environ.
- Madame est satisfaite ?
- On ne peut plus."
Anaëlle rejoignit Lenore depuis l'intérieur de la bâtisse, son carnet de rendez-vous entre les mains.
"Père a su se dégager du temps pour vous recevoir. Il vous attend ce vendredi en fin d'après-midi.
- Il n'était pas trop tôt. J'ignore toujours les raisons de son appel."
Elle resta muette, elle-même mise à défaut des agissements de son père et baron. Depuis quelques soleils, Lenore avait arrêté de voir la noblesse au travers du prisme qu'incarnait sa suivante au profit de nouvelles relations. Son entourage changeait et n'arrêterait pas de changer, à l'image de la Rose des Vents qui désormais surplombait tout le quartier de Brumée et comptait poursuivre son chemin. "Vous étiez un peu l'image de la Coupe" lui avait avoué Kyuuji à la dernière soirée à la Rose des Mers. Elle souffla un rire ; avec la fermeture du Voile Doré et leur déménagement, la Coupe redeviendrait peut-être bel et bien le coupe-gorge d'autrefois.
"On en fait quoi des plantes, Madame ?
- Faites-les rentrer à l'intérieur, Lhei se chargera de faire le tri avec celles rapportées de Myrendhil et Tut'raa."
Elle regardait les ouvriers rentrer un à un les cartons et autres boîtes regorgeant de plantes en tout genre, direction le hall principal. Bientôt, ce serait les nouveaux canapés qu'elle avait commandé qui arriveraient, et la nouvelle scène qu'elle s'était résignée à devoir rapetisser si elle voulait donner une autre image à son établissement. Loin d'être le lieu de divertissement qu'elle était autrefois à la Coupe, cela ne voulait pas dire qu'elle disparaitrait, pas tant qu'elle resterait à la tête de l'organisation.
"Madame ! On a eu un petit problème de transport, les revêtements muraux prendront un peu plus de temps que prévu."
Lenore soupira, il fallait bien qu'il y ait également des imprévus. Le regard sévère sur l'ouvrier, elle s'apaisa aussitôt lorsqu'elle observa depuis les jardins la grande salle vide qui ne demandait qu'à être remplie par de nouvelles histoires. C'était une belle journée, nul besoin de se presser. Au milieu des cartons et des caisses en bois, elle se surprit à apprécier l'agitation qu'instaurait le déménagement.
Il n'y avait pas un instant où elle n'était pas sollicitée, heureusement elle pouvait compter sur Anaëlle pour l'aider à mener à bien ces travaux ainsi que son époux qui gardait un oeil sur les enfants venus exceptionnellement pour l'occasion. Alexander suivait Aline partout où qu'elle aille sans jamais rien lui dire, le regard ferme il semblait vouloir l'accompagner pour la protéger de potentielles menaces. A côté, Victoria restait sur les jambes de son père assis sur un fauteuil posé à la va-vite, absorbée par le changement qui s'opérait autour d'elle. Il n'y avait pas à dire, elle était le contraire de son frère, toujours énergique. Quatre lunes à peine et elle rayonnait comme un soleil.
"Cela devrait être terminé dans une semaine environ.
- Madame est satisfaite ?
- On ne peut plus."
Anaëlle rejoignit Lenore depuis l'intérieur de la bâtisse, son carnet de rendez-vous entre les mains.
"Père a su se dégager du temps pour vous recevoir. Il vous attend ce vendredi en fin d'après-midi.
- Il n'était pas trop tôt. J'ignore toujours les raisons de son appel."
Elle resta muette, elle-même mise à défaut des agissements de son père et baron. Depuis quelques soleils, Lenore avait arrêté de voir la noblesse au travers du prisme qu'incarnait sa suivante au profit de nouvelles relations. Son entourage changeait et n'arrêterait pas de changer, à l'image de la Rose des Vents qui désormais surplombait tout le quartier de Brumée et comptait poursuivre son chemin. "Vous étiez un peu l'image de la Coupe" lui avait avoué Kyuuji à la dernière soirée à la Rose des Mers. Elle souffla un rire ; avec la fermeture du Voile Doré et leur déménagement, la Coupe redeviendrait peut-être bel et bien le coupe-gorge d'autrefois.
Ce Renouveau ne commençait pas si mal.
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
"Maintenant !"
Le coup d'envoi du Pr.Glaciemcorde provoqua dans les jardins de la Rose des Vents une lumière si aveuglante qu'on voyait les têtes de M'ily, Todoroki et B'rume s'agglutiner aux vitres du bâtiment pour assouvir leur curiosité. Sans surprise, c'était encore Lenore qui, depuis dix heures du matin, enchaînait les Diagnosis et les Diagnosis eucrasique jusqu'à atteindre la perfection, ce qui finit par décrocher un sourire satisfait des lèvres de son professeur. Il applaudit doucement en s'approchant d'elle.
"Parfait, arrêtons-nous là pour aujourd'hui. Demain matin, même heure, un autre exercice."
Ils se donnèrent un regard entendu avant qu'elle ne s’éclipse à l'intérieur du bâtiment pour rejoindre ses quartiers où l'attendaient encore de nombreux documents à signer. Décidément, quoi qu'on pouvait en dire, le Maelstrom pouvait s'avérer plus ennuyeux que les Immortels lorsqu'il s'agissait de paperasse.
Le coup d'envoi du Pr.Glaciemcorde provoqua dans les jardins de la Rose des Vents une lumière si aveuglante qu'on voyait les têtes de M'ily, Todoroki et B'rume s'agglutiner aux vitres du bâtiment pour assouvir leur curiosité. Sans surprise, c'était encore Lenore qui, depuis dix heures du matin, enchaînait les Diagnosis et les Diagnosis eucrasique jusqu'à atteindre la perfection, ce qui finit par décrocher un sourire satisfait des lèvres de son professeur. Il applaudit doucement en s'approchant d'elle.
"Parfait, arrêtons-nous là pour aujourd'hui. Demain matin, même heure, un autre exercice."
Ils se donnèrent un regard entendu avant qu'elle ne s’éclipse à l'intérieur du bâtiment pour rejoindre ses quartiers où l'attendaient encore de nombreux documents à signer. Décidément, quoi qu'on pouvait en dire, le Maelstrom pouvait s'avérer plus ennuyeux que les Immortels lorsqu'il s'agissait de paperasse.
Brumée, un nouveau jour, de nouvelles histoires. Dans ses rares moments de pause, elle aimait se tirer de son bureau et se poster devant la fenêtre qui donnait vue sur l'horizon bleutée. C'était pratiquement la meilleure peinture qui lui était donnée de voir lorsqu'elle voulait arrêter le temps et observer son parcours ou encore réfléchir à ses prochaines manœuvres, à commencer par celle de ses études.
Rigueur.
Elle repensait à la veille, à la cérémonie d'entrée de l'académie de magie et au discours de Montichaigne à propos de ses attentes qu'il avait sur cette année, pleine de réussites en perspective. Contrairement aux plus jeunes qui allaient connaître les bancs de l'école, Lenore faisait partie de cette élite qui progresserait auprès d'un mentor particulier et Bertefant Glaciemcorde tenait bien son titre. Peu apprécié par les hautes instances académiques, former une ishgardaise aux arts de la noologie était un défi plus abordable maintenant que les étrangers étaient acceptés, pour ne pas dire choyés, dans la Cité du Savoir. Le second cycle venait de commencer, plus intense que le premier qui ne lui avait fait connaître que les bases et elle n'avait qu'à bien se tenir. Chaque jour, elle progressait à vue d'oeil car qu'elle le veuille ou non, Derek avait raison. Il y a longtemps que la magie coule dans ses veines, il ne tenait qu'à elle de les ouvrir, les connaître et les exploiter à sa guise.
Audace.
Il y avait eu également cette frayeur qu'elle se serait bien gardé de connaître, celle de la fermeture du Jackdaw. Elle l'avait appris de la bouche de son amie Sorentes qui connaissait désormais un nouvel essor en son statut de capitaine. Un titre durement acquis et qui faisait sens, loin de ce qu'elle pouvait entendre d'autres aventuriers de pacotille qui se voyaient offrir un rang aussi grand sans connaître les véritables enjeux de ce qu'impliquait être une figure de proue. Fort heureusement, cela ne signait pas la fin de leur contrat qui, au contraire, allait se voir étoffer au fur et à mesure de son voyage sur les flots. Maintenant qu'ils étaient à Brumée, leur attention pouvait se tourner vers la mer et ses intérêts commerciaux plus que jamais. Ne restait plus qu'à célébrer ce changement, elle demeurait neutre et pragmatique, mais ne brûlait pas moins d'envie de connaître les coutumes des marins noscéens.
Passion.
Au cœur de ces histoires, comme une interlude, seule la musique parvenait à grimer son coeur d'un sentiment de sérénité. Elle attendait avec impatience ses prochains concerts, notamment ceux de la Veillée des Saints qui, comme pour la Valention, était l'un de ses thèmes préférés pour la créativité qu'il demandait. Les contrats n'étaient pas en reste, elle n'avait qu'à ouvrir le courrier du jour pour voir qu'on l'avait encore invité sur scène ; elle avait même dû refuser de chanter pour l'inauguration du Paon d'Or afin de laisser de la place pour les petits artistes. Les Bard's Lament avait fait appel à ses talents de chanteuse une nouvelle fois - oui, il n'y avait pas à dire, sa musique vivait de beaux jours.
Doute.
Enfin, l'ultimatum du Baron de Lacourteil occupait son esprit la majorité du temps. Trois jours, elle avait tenu trois jours seulement avant d'ouvrir la missive qui contenait sa demande et qu'il lui avait prestement demandé de ne pas le faire pour des raisons obscures. Qu'importe, ce qu'elle avait lu dépassait tout entendement. Elle était restée calme devant sa dame de compagnie, elle était restée digne et mesurée comme on pouvait s'y attendre d'elle. Seulement, savoir que son propre père n'avait jamais imaginé voir sa seule et dernière progéniture à la tête de la baronnie faisait naître en elle une colère froide. Il était tout ce qu'elle n'était pas ; "puriste" et conservateur jusqu'à la moelle, Étienne de Lacourteil avait en horreur la transformation de la Sainte Cité provoquée par la paix, là où elle était plus que bienvenue pour la Vicomtesse qui admirait derrière ses murs les nouveaux enjeux qu'elle apportait avec elle. Deux générations, deux visions, elle ne s'attendait pas à grand chose venant de sa part, mais elle était tout de même déçue par ses choix qui venait condamner le nom des Lacourteil à jamais si rien n'était fait avant.
L'adoption de sa fille ou la vendre à un autre homme que Dorian de Belmont. Elle avait toujours organisé des jeux de la cour pour elle auxquels elle avait aimé la chaperonner, mais hélas, la plupart aimait l'interdit ou n'était pas bon parti. La première option signifiait plusieurs choses : sa dame de compagnie deviendrait non seulement sa soeur, mais les propriétés liés à feu son nom seront immédiatement sous l'administration des Riverhood. Plus qu'une vassalité, c'était une absorption.
"Maîtresse ?"
Il avait fallu qu'Anaëlle s'y reprenne à trois fois pour la sortir de ses pensées.
"C'est au sujet de la veille, à la Rose des Mers...
- Eh bien, qu'il y a-t-il ?
- Nous avons fait plus de profits qu'escompté."
Elle n'avait pas fini de se tourner en direction de son bureau qu'une flopée de gils se déversa sur sa paperasse ; une pièce roula jusqu'à Lenore qui la bloqua sous son talon. Anaëlle était maladroite mais pleine de volonté, elle rougit en essayant de reprendre tous les gils un à un dans sa sacoche mais il était bien audacieux de sa part d'en faire autant. Lenore se pencha pour récupérer la pièce entre ses doigts et la contempla sous la lumière du grand lustre.
Rigueur.
Elle repensait à la veille, à la cérémonie d'entrée de l'académie de magie et au discours de Montichaigne à propos de ses attentes qu'il avait sur cette année, pleine de réussites en perspective. Contrairement aux plus jeunes qui allaient connaître les bancs de l'école, Lenore faisait partie de cette élite qui progresserait auprès d'un mentor particulier et Bertefant Glaciemcorde tenait bien son titre. Peu apprécié par les hautes instances académiques, former une ishgardaise aux arts de la noologie était un défi plus abordable maintenant que les étrangers étaient acceptés, pour ne pas dire choyés, dans la Cité du Savoir. Le second cycle venait de commencer, plus intense que le premier qui ne lui avait fait connaître que les bases et elle n'avait qu'à bien se tenir. Chaque jour, elle progressait à vue d'oeil car qu'elle le veuille ou non, Derek avait raison. Il y a longtemps que la magie coule dans ses veines, il ne tenait qu'à elle de les ouvrir, les connaître et les exploiter à sa guise.
Audace.
Il y avait eu également cette frayeur qu'elle se serait bien gardé de connaître, celle de la fermeture du Jackdaw. Elle l'avait appris de la bouche de son amie Sorentes qui connaissait désormais un nouvel essor en son statut de capitaine. Un titre durement acquis et qui faisait sens, loin de ce qu'elle pouvait entendre d'autres aventuriers de pacotille qui se voyaient offrir un rang aussi grand sans connaître les véritables enjeux de ce qu'impliquait être une figure de proue. Fort heureusement, cela ne signait pas la fin de leur contrat qui, au contraire, allait se voir étoffer au fur et à mesure de son voyage sur les flots. Maintenant qu'ils étaient à Brumée, leur attention pouvait se tourner vers la mer et ses intérêts commerciaux plus que jamais. Ne restait plus qu'à célébrer ce changement, elle demeurait neutre et pragmatique, mais ne brûlait pas moins d'envie de connaître les coutumes des marins noscéens.
Passion.
Au cœur de ces histoires, comme une interlude, seule la musique parvenait à grimer son coeur d'un sentiment de sérénité. Elle attendait avec impatience ses prochains concerts, notamment ceux de la Veillée des Saints qui, comme pour la Valention, était l'un de ses thèmes préférés pour la créativité qu'il demandait. Les contrats n'étaient pas en reste, elle n'avait qu'à ouvrir le courrier du jour pour voir qu'on l'avait encore invité sur scène ; elle avait même dû refuser de chanter pour l'inauguration du Paon d'Or afin de laisser de la place pour les petits artistes. Les Bard's Lament avait fait appel à ses talents de chanteuse une nouvelle fois - oui, il n'y avait pas à dire, sa musique vivait de beaux jours.
Doute.
Enfin, l'ultimatum du Baron de Lacourteil occupait son esprit la majorité du temps. Trois jours, elle avait tenu trois jours seulement avant d'ouvrir la missive qui contenait sa demande et qu'il lui avait prestement demandé de ne pas le faire pour des raisons obscures. Qu'importe, ce qu'elle avait lu dépassait tout entendement. Elle était restée calme devant sa dame de compagnie, elle était restée digne et mesurée comme on pouvait s'y attendre d'elle. Seulement, savoir que son propre père n'avait jamais imaginé voir sa seule et dernière progéniture à la tête de la baronnie faisait naître en elle une colère froide. Il était tout ce qu'elle n'était pas ; "puriste" et conservateur jusqu'à la moelle, Étienne de Lacourteil avait en horreur la transformation de la Sainte Cité provoquée par la paix, là où elle était plus que bienvenue pour la Vicomtesse qui admirait derrière ses murs les nouveaux enjeux qu'elle apportait avec elle. Deux générations, deux visions, elle ne s'attendait pas à grand chose venant de sa part, mais elle était tout de même déçue par ses choix qui venait condamner le nom des Lacourteil à jamais si rien n'était fait avant.
L'adoption de sa fille ou la vendre à un autre homme que Dorian de Belmont. Elle avait toujours organisé des jeux de la cour pour elle auxquels elle avait aimé la chaperonner, mais hélas, la plupart aimait l'interdit ou n'était pas bon parti. La première option signifiait plusieurs choses : sa dame de compagnie deviendrait non seulement sa soeur, mais les propriétés liés à feu son nom seront immédiatement sous l'administration des Riverhood. Plus qu'une vassalité, c'était une absorption.
"Maîtresse ?"
Il avait fallu qu'Anaëlle s'y reprenne à trois fois pour la sortir de ses pensées.
"C'est au sujet de la veille, à la Rose des Mers...
- Eh bien, qu'il y a-t-il ?
- Nous avons fait plus de profits qu'escompté."
Elle n'avait pas fini de se tourner en direction de son bureau qu'une flopée de gils se déversa sur sa paperasse ; une pièce roula jusqu'à Lenore qui la bloqua sous son talon. Anaëlle était maladroite mais pleine de volonté, elle rougit en essayant de reprendre tous les gils un à un dans sa sacoche mais il était bien audacieux de sa part d'en faire autant. Lenore se pencha pour récupérer la pièce entre ses doigts et la contempla sous la lumière du grand lustre.
"Même au pied du mur, il y a toujours des opportunités."
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
Cette île n'avait rien d'ordinaire, tout au plus elle paraissait excentrique, mais cela lui importait peu. Les paysages violacés noyés dans la lumière des fées ainsi que le brouillard lui semblaient à la fois mystiques et inquiétants. Si ce n'était pas pour l'exadamentium qu'elle renfermait, elle comprenait que les sharlayanais puissent la garder jalousement pour eux et leurs soifs de connaissance. Non seulement les fées de la forêt se révélaient être de parfaites gardiennes tant leurs pouvoirs étaient puissants, mais l'Île des Songes avait tout de ce que l'on s'imagine d'un sanctuaire impénétrable.
Cette nuit-là, elle était accompagnée des derniers héritiers du Pacte, hormis Elias qui se portait seulement volontaire pour les protéger "au cas où", mais la présence des véritables gardiens de Serena remit en doute toute la nature de sa venue.
À chaque pas qu'ils firent, une nouvelle rencontre. Personne ne fut étonné à l'approche d'un grand loup blanc auprès de Lenore, pas plus qu'une espèce de centaure aux cornes de cerfs entrelacés de fleurs et de feuilles auprès de sa suivante. Ce fut surtout l'arrivée des nymphes de la nuit et du vent, Daphnée et Ceres, aux côtés d'Elias et de Derek qui n'étaient pas sans créer la confusion au sein de l'équipe. C'était tous les quatre des gardiens de la "déesse des mirages", et d'après eux, cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas vu le visage de leurs descendants. Oh bien sûr, ce n'était pas leurs capacités magiques bien plus que suffisantes qui les surprirent, mais plus l'histoire qu'ils gardaient en chacun d'entre eux. C'était une véritable découverte que Lenore savourait plus qu'elle ne voudrait l'admettre. Elle avait tant de questions, depuis si longtemps...
"Il vous reste une dernière épreuve avant de rencontrer Serena.
- Une dernière épreuve ? s'interrogea Derek, le premier dubitatif.
- Il consiste à passer... cette grande porte !"
Mélusine se retourna et ouvrit les bras face à une gigantesque porte qui ne laissait sur rien. Au loin, Lenore apercevait le sanctuaire qu'ils cherchaient. Il était aussi beau et mystique qu'elle s'y attendait, ce qui la poussa à faire le premier pas vers l'arche sous le regard hébété des siens.
"Maîtresse... N'est-ce pas trop dangereux ?
- Avons-nous fait tout ce chemin pour faire demi-tour ?"
Un silence significatif lui répondit.
"Tout le monde doit y passer, n'est-ce pas ? demanda Elias à la petite fée pipelette.
- Tous, oui ! Et, pas besoin d'attendre. Dès lors que vous rentrerez dedans, vous serez complètement dans un autre monde. Alors, hop hop hop, en rang !
- Tss, ça complique les choses..."
Elle croisa le regard de son époux, inquisiteur, qui traduisit une pointe de crainte en lui. Tout cela restait vague et dangereux sans plus d'informations, mais cela n'arrêta pas l'Ordonnatrice qui pénétra la grande porte. Dès lors, l'obscurité la fit disparaître, l'engloutit de parts et d'autres. Lenore n'entendait ni ne voyait plus rien. Elle était seule dans le néant de ses propres pensées et pire encore, ou du moins, c'était ce qu'elle croyait.
Appuyée sur un rocher attenant, elle attendait depuis une heure déjà le réveil de ses camarades de voyage encore en pleine transe. Par moment, Anaëlle s'agitait dans tous les sens comme dans un mauvais rêve, quand ce n'était pas Elias qui convulsait à moitié. Seul Derek demeurait le plus calme des trois.
Lenore n'avait reçu aucune épreuve. Aucune défi, aucun rêve, aucun cauchemar, seulement l'obscurité et une simple fresque qui lui était donné de voir. Les ténèbres s'étaient mues en un sol recouvert de neige, saupoudrés de figures de glace ci et là. Le ciel toujours aussi obscur ne laissait entrevoir qu'une faible lueur sombre, juste assez pour observer la scène qui retraçait un ancien événement : l'affrontement entre Nyx et cinq élezens aux longues capes de couleur différentes. Elle avait vu chacun tendre leur main vers l'entité, leurs expressions de douleur se mêlant à leur bravoure. Elle avait vu les impacts de magie sur la neige, retournant arbres et rochers dans un combat quasi titanesque... En zigzaguant entre les figures, elle avait observé les insignes de leurs armoiries. Elle avait eu devant elle l'affrontement final contre Nyx, celui qui avait marqué l'histoire du Pacte à jamais. D'un regard sur Elias, Derek et Anaëlle encore endormis, elle ne savait pas réellement comment leur en faire part. Cette vision, qu'importe ce qu'elle pouvait être, pouvait être aussi bienveillante que néfaste.
Elle trouverait le bon moment pour leur annoncer.
Cette nuit-là, elle était accompagnée des derniers héritiers du Pacte, hormis Elias qui se portait seulement volontaire pour les protéger "au cas où", mais la présence des véritables gardiens de Serena remit en doute toute la nature de sa venue.
À chaque pas qu'ils firent, une nouvelle rencontre. Personne ne fut étonné à l'approche d'un grand loup blanc auprès de Lenore, pas plus qu'une espèce de centaure aux cornes de cerfs entrelacés de fleurs et de feuilles auprès de sa suivante. Ce fut surtout l'arrivée des nymphes de la nuit et du vent, Daphnée et Ceres, aux côtés d'Elias et de Derek qui n'étaient pas sans créer la confusion au sein de l'équipe. C'était tous les quatre des gardiens de la "déesse des mirages", et d'après eux, cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas vu le visage de leurs descendants. Oh bien sûr, ce n'était pas leurs capacités magiques bien plus que suffisantes qui les surprirent, mais plus l'histoire qu'ils gardaient en chacun d'entre eux. C'était une véritable découverte que Lenore savourait plus qu'elle ne voudrait l'admettre. Elle avait tant de questions, depuis si longtemps...
"Il vous reste une dernière épreuve avant de rencontrer Serena.
- Une dernière épreuve ? s'interrogea Derek, le premier dubitatif.
- Il consiste à passer... cette grande porte !"
Mélusine se retourna et ouvrit les bras face à une gigantesque porte qui ne laissait sur rien. Au loin, Lenore apercevait le sanctuaire qu'ils cherchaient. Il était aussi beau et mystique qu'elle s'y attendait, ce qui la poussa à faire le premier pas vers l'arche sous le regard hébété des siens.
"Maîtresse... N'est-ce pas trop dangereux ?
- Avons-nous fait tout ce chemin pour faire demi-tour ?"
Un silence significatif lui répondit.
"Tout le monde doit y passer, n'est-ce pas ? demanda Elias à la petite fée pipelette.
- Tous, oui ! Et, pas besoin d'attendre. Dès lors que vous rentrerez dedans, vous serez complètement dans un autre monde. Alors, hop hop hop, en rang !
- Tss, ça complique les choses..."
Elle croisa le regard de son époux, inquisiteur, qui traduisit une pointe de crainte en lui. Tout cela restait vague et dangereux sans plus d'informations, mais cela n'arrêta pas l'Ordonnatrice qui pénétra la grande porte. Dès lors, l'obscurité la fit disparaître, l'engloutit de parts et d'autres. Lenore n'entendait ni ne voyait plus rien. Elle était seule dans le néant de ses propres pensées et pire encore, ou du moins, c'était ce qu'elle croyait.
Appuyée sur un rocher attenant, elle attendait depuis une heure déjà le réveil de ses camarades de voyage encore en pleine transe. Par moment, Anaëlle s'agitait dans tous les sens comme dans un mauvais rêve, quand ce n'était pas Elias qui convulsait à moitié. Seul Derek demeurait le plus calme des trois.
Lenore n'avait reçu aucune épreuve. Aucune défi, aucun rêve, aucun cauchemar, seulement l'obscurité et une simple fresque qui lui était donné de voir. Les ténèbres s'étaient mues en un sol recouvert de neige, saupoudrés de figures de glace ci et là. Le ciel toujours aussi obscur ne laissait entrevoir qu'une faible lueur sombre, juste assez pour observer la scène qui retraçait un ancien événement : l'affrontement entre Nyx et cinq élezens aux longues capes de couleur différentes. Elle avait vu chacun tendre leur main vers l'entité, leurs expressions de douleur se mêlant à leur bravoure. Elle avait vu les impacts de magie sur la neige, retournant arbres et rochers dans un combat quasi titanesque... En zigzaguant entre les figures, elle avait observé les insignes de leurs armoiries. Elle avait eu devant elle l'affrontement final contre Nyx, celui qui avait marqué l'histoire du Pacte à jamais. D'un regard sur Elias, Derek et Anaëlle encore endormis, elle ne savait pas réellement comment leur en faire part. Cette vision, qu'importe ce qu'elle pouvait être, pouvait être aussi bienveillante que néfaste.
Elle trouverait le bon moment pour leur annoncer.
Pianotant quelques notes, elle avait demandé à être seule dans ses quartiers, congédiant par la même occasion Anaëlle et Martha afin qu'elles puissent profiter de la fin des festivités en l'honneur des demoiselles. Elle-même avait décidé de rester au manoir Riverhood pour les derniers jours de la fête de demoiselles, loin d'Eorzéa, de ses coutumes et de ses gens de plus en plus rustres.
Trois lunes. Voilà trois lunes depuis les derniers événements sur l'Île des Songes, depuis le jour où Derek avait définitivement tiré une croix sur cet héritage, jusqu'à priver leurs propres enfants de cette lignée. Sa détresse était louable, il avait peur pour eux et ne souhaitait que leur bien.
Mais cette détresse s'était transformée en paranoïa, obligeant même Anaëlle à se plier à cette règle si elle souhaitait se rapprocher des Riverhood. On parlait souvent de l'égo des hommes, mais ici, la peur était une force sous-estimée. En bonne épouse, et pour ne pas faire peur aux enfants, elle avait courbé l'échine, quitte à mentir. S'il était prêt à aller jusque là pour leurs enfants, elle en ferait de même pour les préserver d'une ambiance tendue - ses enfants méritaient des parents qui s'aiment et non pas l'inverse. Elle trouverait une solution tôt ou tard, mais pour elle, sa dame de compagnie ne devait pas subir les déboires d'un mari atrophié par la peur de sa famille. Pour ne rien arranger à la situation, la relation entre Anaëlle et Elias s'était dégradée. Voilà ce que pouvait causer un arrêt de trois lunes.
Trois lunes. Voilà trois lunes depuis les derniers événements sur l'Île des Songes, depuis le jour où Derek avait définitivement tiré une croix sur cet héritage, jusqu'à priver leurs propres enfants de cette lignée. Sa détresse était louable, il avait peur pour eux et ne souhaitait que leur bien.
Mais cette détresse s'était transformée en paranoïa, obligeant même Anaëlle à se plier à cette règle si elle souhaitait se rapprocher des Riverhood. On parlait souvent de l'égo des hommes, mais ici, la peur était une force sous-estimée. En bonne épouse, et pour ne pas faire peur aux enfants, elle avait courbé l'échine, quitte à mentir. S'il était prêt à aller jusque là pour leurs enfants, elle en ferait de même pour les préserver d'une ambiance tendue - ses enfants méritaient des parents qui s'aiment et non pas l'inverse. Elle trouverait une solution tôt ou tard, mais pour elle, sa dame de compagnie ne devait pas subir les déboires d'un mari atrophié par la peur de sa famille. Pour ne rien arranger à la situation, la relation entre Anaëlle et Elias s'était dégradée. Voilà ce que pouvait causer un arrêt de trois lunes.
"Je ne laisserai pas cela durer plus longtemps."
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
La pluie s'abattait violemment sur le quartier noscéen, au loin les nuages noires s'amoncelaient vers l'Est et on entendait le grondement d'un tonnerre prochain, signe d'une tempête à venir dans les prochains jours. D'après Derek, même s'il n'était pas vraiment enthousiaste à l'idée de la laisser partir là-bas, demain soir serait le bon moment, et toute la Rose comme les Loups d'Ébènes se préparaient au dernier combat qui les attendait.
Lenore tomba à genoux, essoufflée. Après s'être entraînée du matin jusqu'au soir pendant toute une semaine, enchaînant les manœuvres qu'elle connaissait depuis ses jeunes années en cours d'escrime, elle avait mal partout.
"Encore...
- Mais... Madame, vous êtes à bou-
- J'ai dit... ENCORE !"
Aline coucha les oreilles et recula d'un pas tandis qu'Asa soupira en silence, expulsant la fumée de sa pipe presque éteinte par la pluie. L'ishgardaise se redressa sur ses appuis, elle souffla une fois encore tout en s'essuyant le visage. Voyant l'inquiétude et l'hésitation des siennes, elle répéta :
"Je ne vous ai pas demandée ici pour me faire la causette, ENCORE !"
Après un sursaut, la miqo'te s'exécuta et mit un petit coup de tourne-vis dans le mannequin d'entraînement pour le remettre d'appoint. Asa rangea sa pipe pour lever son grand bâton. À son sommet, l'orbe crépita de légers éclairs qui se cristallisèrent en une nouvelle énergie éthérée avant de partir en direction du mannequin. Frappé par la foudre bleue, le mannequin ouvrit les yeux et il ne s'était passé qu'une seconde avant qu'il ne fuse en direction de l'Ordonnatrice, ses bras mécaniques tournoyant sur eux-mêmes. Il était rapide et particulièrement menaçant par ce temps pluvieux, mais Lenore s'élança une fois de plus en sa direction et brandit sa rapière pour toucher au plus vite son point faible. Habile, le mannequin changea sa trajectoire et menaçait la hyuroise de lui briser le bras si elle ne réagissait pas rapidement, ce à quoi elle fléchit les jambes et dans une pirouette abracadabrantesque, elle sauta au-dessus de lui tout en lui sectionnant ses deux bras dans un mouvement d'épée maîtrisé mais faible. À son atterrissage, elle ne vit la machine manchot la viser de son canon au niveau de son ventre et chargea son éther. Affaiblie, épuisée par ses nuits sans sommeil, Lenore manqua de le voir et s'écroula sur le pavé blanc. Cette fois, Aline et Asa secouèrent la tête de désapprobation et désactivèrent de concert la machine.
"Madame, c'en est trop. Vous êtes épuisée, fit Aline, la voix timide mais pas moins bienveillante.
- Vous avez beaucoup progressé en quelques semaines, surtout ces derniers jours... Il vous faut vous reposer." enchaîna Asa.
La raenne observa Aline s'approcher de leur cheffe pour la soutenir alors qu'elle se relevait.
"Il faut... que je sois à la hauteur. Sans magie... Je ne suis rien.
- Vous n'avez pas besoin de magie pour être quelqu'un, madame."
Avant que les mots d'Asa ne l'atteignent, ses propres paroles résonnèrent dans son esprit. Plus le temps passait et plus elle se demandait réellement si elle avait fait le bon choix. Sans rien laisser paraître, Lenore se résigna, mais sans s'adoucir. Elle hocha la tête et rengaina sa Fleur de Lys à sa ceinture.
"Cela suffira, merci à vous deux. Je vais consacrer les dernières heures avant la bataille au repos et à ma famille."
Lenore tomba à genoux, essoufflée. Après s'être entraînée du matin jusqu'au soir pendant toute une semaine, enchaînant les manœuvres qu'elle connaissait depuis ses jeunes années en cours d'escrime, elle avait mal partout.
"Encore...
- Mais... Madame, vous êtes à bou-
- J'ai dit... ENCORE !"
Aline coucha les oreilles et recula d'un pas tandis qu'Asa soupira en silence, expulsant la fumée de sa pipe presque éteinte par la pluie. L'ishgardaise se redressa sur ses appuis, elle souffla une fois encore tout en s'essuyant le visage. Voyant l'inquiétude et l'hésitation des siennes, elle répéta :
"Je ne vous ai pas demandée ici pour me faire la causette, ENCORE !"
Après un sursaut, la miqo'te s'exécuta et mit un petit coup de tourne-vis dans le mannequin d'entraînement pour le remettre d'appoint. Asa rangea sa pipe pour lever son grand bâton. À son sommet, l'orbe crépita de légers éclairs qui se cristallisèrent en une nouvelle énergie éthérée avant de partir en direction du mannequin. Frappé par la foudre bleue, le mannequin ouvrit les yeux et il ne s'était passé qu'une seconde avant qu'il ne fuse en direction de l'Ordonnatrice, ses bras mécaniques tournoyant sur eux-mêmes. Il était rapide et particulièrement menaçant par ce temps pluvieux, mais Lenore s'élança une fois de plus en sa direction et brandit sa rapière pour toucher au plus vite son point faible. Habile, le mannequin changea sa trajectoire et menaçait la hyuroise de lui briser le bras si elle ne réagissait pas rapidement, ce à quoi elle fléchit les jambes et dans une pirouette abracadabrantesque, elle sauta au-dessus de lui tout en lui sectionnant ses deux bras dans un mouvement d'épée maîtrisé mais faible. À son atterrissage, elle ne vit la machine manchot la viser de son canon au niveau de son ventre et chargea son éther. Affaiblie, épuisée par ses nuits sans sommeil, Lenore manqua de le voir et s'écroula sur le pavé blanc. Cette fois, Aline et Asa secouèrent la tête de désapprobation et désactivèrent de concert la machine.
"Madame, c'en est trop. Vous êtes épuisée, fit Aline, la voix timide mais pas moins bienveillante.
- Vous avez beaucoup progressé en quelques semaines, surtout ces derniers jours... Il vous faut vous reposer." enchaîna Asa.
La raenne observa Aline s'approcher de leur cheffe pour la soutenir alors qu'elle se relevait.
"Il faut... que je sois à la hauteur. Sans magie... Je ne suis rien.
- Vous n'avez pas besoin de magie pour être quelqu'un, madame."
Avant que les mots d'Asa ne l'atteignent, ses propres paroles résonnèrent dans son esprit. Plus le temps passait et plus elle se demandait réellement si elle avait fait le bon choix. Sans rien laisser paraître, Lenore se résigna, mais sans s'adoucir. Elle hocha la tête et rengaina sa Fleur de Lys à sa ceinture.
"Cela suffira, merci à vous deux. Je vais consacrer les dernières heures avant la bataille au repos et à ma famille."
La soirée s'achevait dans le calme et la tranquillité au Repos du Loup. Dans l'obscurité de la chambre aux rideaux tirés, à quelques heures à peine des premiers rayons de soleil, Lenore demeurait silencieuse dans les bras de l'Aigle qui la berçait de son souffle régulier. Elle n'avait pas dormi depuis une semaine et ce n'était pas à la veille de la bataille finale qu'elle allait trouver le repos. Ses angoisses la tenaient aux tripes.
Peut-être qu'il avait raison, peut-être que ce pacte ne devait plus exister. Peut-être qu'elle se battait pour un rien et qu'elle n'était que l'égoïste décrite par son propre époux lorsqu'ils faisaient mention du Pacte et des enfants. Qu'importe ce qu'elle pouvait montrer en public, elle ne pouvait ignorer la peur et le doute, elle ne pouvait refouler ses larmes et les laisser lui brouiller la vue quand le moment sera venu, elles devaient sortir dès à présent. À ces yeux, tout le monde pouvait bénéficier de ce pacte. Aussi controversé était-il, c'était principalement dû à une incompréhension et à l'égo des hommes qu'ils ne le voyaient pas à sa juste valeur. Et s'ils gagnaient, comment pourrait-t-il être redéfini ? Est-ce qu'ils regagneraient leur magie éthérée même ? Elle ferma fortement les yeux, prise de nausées. Si elle ne taisait pas rapidement ses pensées, elle ne pourrait jamais quitter ce lit.
Comme une réponse, elle sentit la main de Derek presser sa hanche contre lui, ce qui la força à le contempler dans son sommeil. La magie n'était pas une fin, mais un moyen comme un autre pour parvenir à ses fins et il en était le meilleur exemple. Né de rien, malgré une famille fortunée, il s'était élevé dans la société par la force de son caractère et non par un quelconque pouvoir. Son mari était un acharné, un de ceux que l'on respecte par sa force de caractère et non car il est l'élu d'un être divin. Ironique, puisqu'elle lui ait tout son contraire. Pour autant, il était à ce moment précis le meilleur exemple qu'elle pouvait avoir et dont elle avait besoin d'avoir.
Sa main chercha sa joue qu'elle caressa du pouce avant de poser ses lèvres sur les siennes. Il n'était pas tout à fait quatre heures du matin quand il se réveilla par surprise, mais il ne fut pas surpris bien longtemps. À travers ce baiser, il sentit sa quête de réconfort et cette chaleur, cette force propre à l'Aigle qu'il savait être son point de chute. Le draps de soie glissa de sa peau lorsqu'il la renversa sous sa masse corporelle. Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, après toutes ces années à marcher côte à côte, ils se connaissaient par cœur et n'avaient besoin de véritables mots pour se comprendre. Sous le chant silencieux de la nuit, les rayons de la lune passèrent difficilement la vitre de plus en plus embuée.
Peut-être qu'il avait raison, peut-être que ce pacte ne devait plus exister. Peut-être qu'elle se battait pour un rien et qu'elle n'était que l'égoïste décrite par son propre époux lorsqu'ils faisaient mention du Pacte et des enfants. Qu'importe ce qu'elle pouvait montrer en public, elle ne pouvait ignorer la peur et le doute, elle ne pouvait refouler ses larmes et les laisser lui brouiller la vue quand le moment sera venu, elles devaient sortir dès à présent. À ces yeux, tout le monde pouvait bénéficier de ce pacte. Aussi controversé était-il, c'était principalement dû à une incompréhension et à l'égo des hommes qu'ils ne le voyaient pas à sa juste valeur. Et s'ils gagnaient, comment pourrait-t-il être redéfini ? Est-ce qu'ils regagneraient leur magie éthérée même ? Elle ferma fortement les yeux, prise de nausées. Si elle ne taisait pas rapidement ses pensées, elle ne pourrait jamais quitter ce lit.
Comme une réponse, elle sentit la main de Derek presser sa hanche contre lui, ce qui la força à le contempler dans son sommeil. La magie n'était pas une fin, mais un moyen comme un autre pour parvenir à ses fins et il en était le meilleur exemple. Né de rien, malgré une famille fortunée, il s'était élevé dans la société par la force de son caractère et non par un quelconque pouvoir. Son mari était un acharné, un de ceux que l'on respecte par sa force de caractère et non car il est l'élu d'un être divin. Ironique, puisqu'elle lui ait tout son contraire. Pour autant, il était à ce moment précis le meilleur exemple qu'elle pouvait avoir et dont elle avait besoin d'avoir.
Sa main chercha sa joue qu'elle caressa du pouce avant de poser ses lèvres sur les siennes. Il n'était pas tout à fait quatre heures du matin quand il se réveilla par surprise, mais il ne fut pas surpris bien longtemps. À travers ce baiser, il sentit sa quête de réconfort et cette chaleur, cette force propre à l'Aigle qu'il savait être son point de chute. Le draps de soie glissa de sa peau lorsqu'il la renversa sous sa masse corporelle. Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, après toutes ces années à marcher côte à côte, ils se connaissaient par cœur et n'avaient besoin de véritables mots pour se comprendre. Sous le chant silencieux de la nuit, les rayons de la lune passèrent difficilement la vitre de plus en plus embuée.
Ils étaient tous là, ils étaient tous venus, tous volontaires, que ce soit les Loups d'Ébènes ou la Rose des Vents. Que ce soit pour les héritiers du Pacte, pour elle, pour Anaëlle, pour Elias, pour la Rose ou pour l'avenir, ils avaient répondu. Debout en ligne face à la forêt du désespoir de la Terre Sempiternelle, les nuages noirs s'étiraient à perte de vue au-dessus de l'île mais personne ne tremblait. Malgré l'orage qui grondait, chacun était venu prêt à affronter ce qui se dresserait devant eux. Si elle échouait, elle pouvait compter sur eux pour prendre la relève, même Elias le plus sceptique des trois avait trouvé la force de croire en son alliée de circonstance.
L'heure approchait et Lenore échangea un regard avec Junko avec qui elle avait demandé personnellement de la seconder dans ce voyage.
"Allons-y."
Lenore vit la première équipe partir en avant en reconnaissance, guidée par Junko. Rakan passa à côté d'elle et inclina sa tête, de reconnaissance, face à elle, suivi par Aishela et Beki. Elle avait confiance en eux, comme elle avait confiance en les siens qui partirent avec la raenne. Aucun d'eux ne faiblirait, elle le savait. Elle partait affronter la vérité, elle le ferait encore et encore et encore autant de fois qu'on lui imposera cette même bataille. Victorieuse ou non, qu'importe l'issue de la bataille attenante, elle leur devait plus que la reconnaissance ou la vie, mais...
L'heure approchait et Lenore échangea un regard avec Junko avec qui elle avait demandé personnellement de la seconder dans ce voyage.
"Allons-y."
Lenore vit la première équipe partir en avant en reconnaissance, guidée par Junko. Rakan passa à côté d'elle et inclina sa tête, de reconnaissance, face à elle, suivi par Aishela et Beki. Elle avait confiance en eux, comme elle avait confiance en les siens qui partirent avec la raenne. Aucun d'eux ne faiblirait, elle le savait. Elle partait affronter la vérité, elle le ferait encore et encore et encore autant de fois qu'on lui imposera cette même bataille. Victorieuse ou non, qu'importe l'issue de la bataille attenante, elle leur devait plus que la reconnaissance ou la vie, mais...
"L'avenir de cinq familles."
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
"Il paraît que tu assassines l'héritière de Riverhood."
Le combat faisait rage, même nombreux l'entité démesurée était difficilement atteignable. L'éther corrompu amassé autour d'elle était si fort qu'à son approche, elle brûlait tout ce qui se trouvait à proximité et Ruuj avait été la première à en faire les frais.
Pourtant, le véritable défi relevait de leur capacité à lui résister et dès le départ Lenore se doutait que sans ses pouvoirs, elle serait une cible facile, pire encore un poids pour l'équipe. Malgré tout, son esprit vif, couplé aux observations de sa dame de compagnie perchée dans les arbres sans feuillage, avait mené à la purification de sa rapière au travers de la magie d'Aline. Si elle était chargée d'éther corrompu, alors la purifier ne ferait que l'assainir, et au mieux, l'affaiblir. C'était du moins le plan initial lorsqu'elle se rua vers Nix pour lui infliger le tranchant de sa lame, mais elle était loin d'imaginer finir embrochée au bout de l'épée d'Elias, le regard bleuté et sans pupille, comme ces illuminés qu'ils avaient combattu dans le Coerthas quelques lunes avant l'apocalypse.
"E...lias..."
Comme si le simple fait de l'avoir appelé par son nom l'avait sorti de sa torpeur, le hyurois, terrifié par son acte, l'accompagna dans sa chute pour limiter les dégâts. Alors, Lenore peinait à entendre ce qu'il se passait autour d'elle tant le sang coulait de son ventre, tâchant son uniforme guède et brouillant son esprit.
Une succession de visages défilait devant ses yeux, quand ce n'était pas Elias, c'était Aline puis Ergun. Paradoxalement, la douleur dans son ventre la maintenait éveillée, elle ressentait la compression faite par le grand xaela et entendait dans un bruit sourd les cris de l'entité se confondre avec ceux de ses hommes et de ses alliés. La miqo'te faisait de son mieux pour la soigner, elle le savait, elle le ressentait dans sa magie et dans ses mouvements quand ce n'était pas le sol qu'elle sentait trembler sous les tirs et autres coups donnés.
De toute évidence, elle ne pouvait pas abandonner. Pas après ce qu'elle avait du faire, pas après avoir sué eau et sang pour en arriver jusque là. Elle avait essuyé les désaccords, les disputes et l'égo des siens, elle avait mis en lumière les zones d'ombre sur ce pacte et elle avait vu chacun des partis pour les rallier à sa cause ; de toute évidence Lenore était de ceux qui ne baissaient pas facilement les bras. Oui, Lenore était ce genre de femmes.
Plus le temps passait, plus elle revenait à elle. Au final, elle vit couchée au sol une Nix ridiculement jeune et petite, à la limite de l'anorexie tant son cou et ses bras étaient squelettiques. Marcus la tenait en joue et Lenore entendit les hurlements de Ruuj qui lui demandait ce qu'ils devaient faire.
"Scellez-la... Anaëlle ou Elias... Qu'ils la scellent."
Trop faible pour agir, elle laissa aux autres héritiers le soin d'activer le Dernier Rêve afin de sceller l'entité une bonne fois pour toutes. Le temps qu'Elias retrouve pleinement ses moyens, Anaëlle s'était emparée de l'artefact, mais hésita.
"ANAËLLE, ALLEZ ! UTILISEZ-LE ! QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ ?!"
L'éclat de la voix d'Elias maintenait Lenore consciente. D'ordinaire, Elias était quelqu'un de posé et pragmatique, mais elle pouvait sentir sa colère dans son rugissement qui lui montrait pour la première fois son impétuosité.
"ALLEZ, OU JE LE FAIS MOI-MÊME !"
Il avait fallu s'interposer entre sa dame de compagnie et le chevalier ishgardais furibond et à bout de nerf. Lenore voyait au travers de sa dame de compagnie la peur d'utiliser un tel objet ; après tout, elle tenait entre les mains l'artefact qui pouvait exhausser leur vœu. Sans plus tarder, elle se concentra et l'objet dans ses mains lévita au-dessus d'elle pour faire jaillir une lumière puissante pure. L'arche en marbre brilla de la même intensité et inspira petit à petit les restes de Nix qui essaya, tant bien que mal, de rester sur terre. Lorsqu'elle croisa le regard de l'entité, Lenore sentit tout son mépris du genre humain et sa détresse. Il fallait seulement qu'elle tienne quelques temps encore.
Il y avait eu un vide, puis le silence lorsque la porte se referma. Le Dernier Rêve utilisé descendit petit à petit dans les mains de sa porteuse qui la garda contre elle quelques instants. Tout le monde resta aux aguets, et ils avaient bien raison : alors qu'ils commencèrent tout juste à partir, la porte se manifesta de nouveau.
Cette fois-ci, elle généra une quantité d'éther si astronomique que beaucoup étaient prêts à incanter les boucliers et repartir de plus bel, mais il n'en était rien. Trois énergies éthérées sortirent en trombe de l'arche, virevoltant dans les airs, pour que chacune d'entre elles pénètrent le torse d'Elias, d'Anaëlle et de Lenore. Cette dernière sentit l'éther afflué dans son corps jusqu'au bout des doigts, éveillant ses sens et réchauffant sa gorge. Elle mit une main sur son cou, venait-elle de retrouver les vertus de sa voix ? Aucune chance de le savoir sans vérifier, mais pour le moment elle se contenterait des dires d'Anaëlle. On l'aida à se relever et on la soutint jusqu'au bateau de Toturi ; ils n'avaient plus rien à faire sur cette terre désolée. Un profond sentiment de soulagement remplaça l'appréhension précédant le combat.
Le combat faisait rage, même nombreux l'entité démesurée était difficilement atteignable. L'éther corrompu amassé autour d'elle était si fort qu'à son approche, elle brûlait tout ce qui se trouvait à proximité et Ruuj avait été la première à en faire les frais.
Pourtant, le véritable défi relevait de leur capacité à lui résister et dès le départ Lenore se doutait que sans ses pouvoirs, elle serait une cible facile, pire encore un poids pour l'équipe. Malgré tout, son esprit vif, couplé aux observations de sa dame de compagnie perchée dans les arbres sans feuillage, avait mené à la purification de sa rapière au travers de la magie d'Aline. Si elle était chargée d'éther corrompu, alors la purifier ne ferait que l'assainir, et au mieux, l'affaiblir. C'était du moins le plan initial lorsqu'elle se rua vers Nix pour lui infliger le tranchant de sa lame, mais elle était loin d'imaginer finir embrochée au bout de l'épée d'Elias, le regard bleuté et sans pupille, comme ces illuminés qu'ils avaient combattu dans le Coerthas quelques lunes avant l'apocalypse.
"E...lias..."
Comme si le simple fait de l'avoir appelé par son nom l'avait sorti de sa torpeur, le hyurois, terrifié par son acte, l'accompagna dans sa chute pour limiter les dégâts. Alors, Lenore peinait à entendre ce qu'il se passait autour d'elle tant le sang coulait de son ventre, tâchant son uniforme guède et brouillant son esprit.
Une succession de visages défilait devant ses yeux, quand ce n'était pas Elias, c'était Aline puis Ergun. Paradoxalement, la douleur dans son ventre la maintenait éveillée, elle ressentait la compression faite par le grand xaela et entendait dans un bruit sourd les cris de l'entité se confondre avec ceux de ses hommes et de ses alliés. La miqo'te faisait de son mieux pour la soigner, elle le savait, elle le ressentait dans sa magie et dans ses mouvements quand ce n'était pas le sol qu'elle sentait trembler sous les tirs et autres coups donnés.
De toute évidence, elle ne pouvait pas abandonner. Pas après ce qu'elle avait du faire, pas après avoir sué eau et sang pour en arriver jusque là. Elle avait essuyé les désaccords, les disputes et l'égo des siens, elle avait mis en lumière les zones d'ombre sur ce pacte et elle avait vu chacun des partis pour les rallier à sa cause ; de toute évidence Lenore était de ceux qui ne baissaient pas facilement les bras. Oui, Lenore était ce genre de femmes.
Plus le temps passait, plus elle revenait à elle. Au final, elle vit couchée au sol une Nix ridiculement jeune et petite, à la limite de l'anorexie tant son cou et ses bras étaient squelettiques. Marcus la tenait en joue et Lenore entendit les hurlements de Ruuj qui lui demandait ce qu'ils devaient faire.
"Scellez-la... Anaëlle ou Elias... Qu'ils la scellent."
Trop faible pour agir, elle laissa aux autres héritiers le soin d'activer le Dernier Rêve afin de sceller l'entité une bonne fois pour toutes. Le temps qu'Elias retrouve pleinement ses moyens, Anaëlle s'était emparée de l'artefact, mais hésita.
"ANAËLLE, ALLEZ ! UTILISEZ-LE ! QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ ?!"
L'éclat de la voix d'Elias maintenait Lenore consciente. D'ordinaire, Elias était quelqu'un de posé et pragmatique, mais elle pouvait sentir sa colère dans son rugissement qui lui montrait pour la première fois son impétuosité.
"ALLEZ, OU JE LE FAIS MOI-MÊME !"
Il avait fallu s'interposer entre sa dame de compagnie et le chevalier ishgardais furibond et à bout de nerf. Lenore voyait au travers de sa dame de compagnie la peur d'utiliser un tel objet ; après tout, elle tenait entre les mains l'artefact qui pouvait exhausser leur vœu. Sans plus tarder, elle se concentra et l'objet dans ses mains lévita au-dessus d'elle pour faire jaillir une lumière puissante pure. L'arche en marbre brilla de la même intensité et inspira petit à petit les restes de Nix qui essaya, tant bien que mal, de rester sur terre. Lorsqu'elle croisa le regard de l'entité, Lenore sentit tout son mépris du genre humain et sa détresse. Il fallait seulement qu'elle tienne quelques temps encore.
Il y avait eu un vide, puis le silence lorsque la porte se referma. Le Dernier Rêve utilisé descendit petit à petit dans les mains de sa porteuse qui la garda contre elle quelques instants. Tout le monde resta aux aguets, et ils avaient bien raison : alors qu'ils commencèrent tout juste à partir, la porte se manifesta de nouveau.
Cette fois-ci, elle généra une quantité d'éther si astronomique que beaucoup étaient prêts à incanter les boucliers et repartir de plus bel, mais il n'en était rien. Trois énergies éthérées sortirent en trombe de l'arche, virevoltant dans les airs, pour que chacune d'entre elles pénètrent le torse d'Elias, d'Anaëlle et de Lenore. Cette dernière sentit l'éther afflué dans son corps jusqu'au bout des doigts, éveillant ses sens et réchauffant sa gorge. Elle mit une main sur son cou, venait-elle de retrouver les vertus de sa voix ? Aucune chance de le savoir sans vérifier, mais pour le moment elle se contenterait des dires d'Anaëlle. On l'aida à se relever et on la soutint jusqu'au bateau de Toturi ; ils n'avaient plus rien à faire sur cette terre désolée. Un profond sentiment de soulagement remplaça l'appréhension précédant le combat.
C'était terminé.
"Madame, à quoi pensez-vous ?
- Mh..? Rien, ne vous en faites pas."
Appuyée sur le bastingage depuis plus d'une heure, la hyuroise contemplait l'obscurité de la Terre Sempiternelle reposant en silence. Tant que l'île garderait ces cristaux corrompus, Nix ne trouverait la paix, mais cela n'était qu'une question de temps. Dans les jours à venir, elle aura de quoi émoustiller les papilles des sages sharlayanais en quête de savoir en leur offrant une île remplie d'histoire, à défaut de continuer dans une voie qui ne lui correspondait pas.
- Mh..? Rien, ne vous en faites pas."
Appuyée sur le bastingage depuis plus d'une heure, la hyuroise contemplait l'obscurité de la Terre Sempiternelle reposant en silence. Tant que l'île garderait ces cristaux corrompus, Nix ne trouverait la paix, mais cela n'était qu'une question de temps. Dans les jours à venir, elle aura de quoi émoustiller les papilles des sages sharlayanais en quête de savoir en leur offrant une île remplie d'histoire, à défaut de continuer dans une voie qui ne lui correspondait pas.
"Je pense arrêter la noologie."
Lyssie
Il y a 10 mois et 1 jour
Spoiler : cliquez pour afficher
"L'acte de votre époux n'a pas été sans soulever de nombreuses questions."
Lenore sirota quelques gorgées de son thé, assise à écouter les analyses de sa dame de compagnie. Le visage impassible qu'elle affichait ne parvenait pas à dissimuler ses inquiétudes depuis leur escapade sur l'Île des Songes.
"Je suis moi-même étonnée de ce revirement de situation. Je soupçonne une autre de ses idées farfelues, mais il dit vouloir le faire pour nos enfants. Trop altruiste pour être vrai, je sais malgré tout qu'il ferait n'importe quoi pour Alexander et Victoria. Il me l'a déjà prouvé.
- Au moins, votre lit n'aura plus à subir les contrariétés que le pacte a pu soulever."
La dame afficha un demi-sourire derrière sa tasse à moitié pleine. Le foyer redevenu tranquille comme le lit d'une rivière se mélangeait à merveille avec le retour de leur don respectif, et pas seulement avec la venue des beaux jours. Depuis leur combat contre Nix, les héritiers du Pacte, devenus "Monarques" puisqu'ils occupent tous désormais chacun leur rôle, coulaient des jours heureux à essayer leur nouveau pouvoir, à découvrir ce sang aux propriétés magiques, en particulier Anaëlle qui n'attendait qu'une chose : partir loin de toute civilisation pour faire usage de sa Création sans remue-ménage. Mais le plus étonnant dans cette histoire fut la réintégration des de Lyscendre par le biais de celui qui leur avait coupé tout accès, Derek lui-même. "Je veux leur donner un héritage" disait-il, aussi simple que ça pouvait sembler, c'était là précisément l'acte le plus généreux et le moins égoïste qu'avait pu faire son époux depuis leur union.
Elle se surprit à savourer pour la toute première fois son thé vert, sans appel d'urgence, sans que l'anxiété ne la saisisse aux tripes et sans problème latent.
"Nous allons pouvoir penser à notre prochain voyage." fit remarquer Anaëlle en voyant sa maîtresse aussi sereine. L'ombre du cerisier en fleur bougeait au gré d'un vent marin, signe d'une grande aventure à venir.
"Oui... Mais nous avons également d'autres objectifs."
Lenore sirota quelques gorgées de son thé, assise à écouter les analyses de sa dame de compagnie. Le visage impassible qu'elle affichait ne parvenait pas à dissimuler ses inquiétudes depuis leur escapade sur l'Île des Songes.
"Je suis moi-même étonnée de ce revirement de situation. Je soupçonne une autre de ses idées farfelues, mais il dit vouloir le faire pour nos enfants. Trop altruiste pour être vrai, je sais malgré tout qu'il ferait n'importe quoi pour Alexander et Victoria. Il me l'a déjà prouvé.
- Au moins, votre lit n'aura plus à subir les contrariétés que le pacte a pu soulever."
La dame afficha un demi-sourire derrière sa tasse à moitié pleine. Le foyer redevenu tranquille comme le lit d'une rivière se mélangeait à merveille avec le retour de leur don respectif, et pas seulement avec la venue des beaux jours. Depuis leur combat contre Nix, les héritiers du Pacte, devenus "Monarques" puisqu'ils occupent tous désormais chacun leur rôle, coulaient des jours heureux à essayer leur nouveau pouvoir, à découvrir ce sang aux propriétés magiques, en particulier Anaëlle qui n'attendait qu'une chose : partir loin de toute civilisation pour faire usage de sa Création sans remue-ménage. Mais le plus étonnant dans cette histoire fut la réintégration des de Lyscendre par le biais de celui qui leur avait coupé tout accès, Derek lui-même. "Je veux leur donner un héritage" disait-il, aussi simple que ça pouvait sembler, c'était là précisément l'acte le plus généreux et le moins égoïste qu'avait pu faire son époux depuis leur union.
Elle se surprit à savourer pour la toute première fois son thé vert, sans appel d'urgence, sans que l'anxiété ne la saisisse aux tripes et sans problème latent.
"Nous allons pouvoir penser à notre prochain voyage." fit remarquer Anaëlle en voyant sa maîtresse aussi sereine. L'ombre du cerisier en fleur bougeait au gré d'un vent marin, signe d'une grande aventure à venir.
"Oui... Mais nous avons également d'autres objectifs."
En qualité de fille de bonne famille, jamais elle n'aurait songé un jour revenir sur ses pas et abandonner en cours un cursus d'une telle institution. Depuis toujours, lorsque Lenore entrait dans une école, elle en ressortait avec les honneurs et faisait tout pour mettre en pratique son apprentissage. La promesse faite à Dorian, bien qu'elle l'ait refoulé au plus profond d'elle-même, l'avait poussée à prendre une énième voie qui n'avait fait que lui prendre les quelques heures restantes dans son emploi du temps déjà bien chargé. Mais aujourd'hui, c'était d'un pas décidé qu'elle s'avança jusqu'au bureau de son professeur principal quelques minutes après la fin de son dernier cours. Il n'était pas encore dix-neuf heures.
"Professeur Qantilain...
- Vous daignez enfin vous présenter après autant de lunes d'absence." coupa l'élezen, la voix sévère. Il ne la regardait même pas, concentré à corriger les copies de ses élèves.
"J'avais de bonnes raisons.
- Je n'en ai cure, fit-il en acceptant enfin de la regarder. Il fit disparaître sa plume d'un claquement de doigt. Cette école n'est pas pour les plaisantins, elle est là pour ceux qui la méritent."
Lenore inspira doucement, le plus dur était à venir.
"Et justement, je suis ici pour vous remettre ma demande de radiation."
Sans attendre, elle lui tendit la lettre portant son propre cachet. Ce n'était pas tant de la demande qu'elle craignait, mais plus de la réception qui, elle le savait, allait soulever beaucoup de questions... mais ce ne serait pas la première fois qu'on parlerait d'elle dans son dos. L'élezen s'arrêta quelques instants avant de se pincer les lèvres. Il se saisit du papier pour le lire et le relire comme pour ne pas se méprendre sur la demande, mais finit par relever un regard encore plus tranchant qu'elle ne l'avait imaginé.
"Ainsi, vous débarquez à nos portes, vous passez haut la main nos examens d'entrée et vous êtes parmi les meilleurs élèves du département de noologie, pour finalement disparaître pendant trois lunes et, pire encore, demander votre radiation ?
- Vulgairement résumé, oui, répondit promptement Lenore, sans montrer une once de doute.
- Je ne comprends pas."
Bien sûr, elle pourrait prendre le temps de lui expliquer qu'elle avait perdu ses capacités magiques, son éther magique, à cause d'un esprit appelé par un pacte réunissant quelques familles ishgardaises qui date de quelques siècles, mais elle ne ferait que le perdre davantage et elle voyait déjà dans son regard fatigué l'absence de patience après une longue journée de cours. De même, elle ne pouvait pas réfuter ses arguments. Quand elle le voulait, Lenore était une femme assidue pour qui la fin mérite qu'on y mette toute notre âme. C'est pourquoi elle se sentait obligée de lui expliquer la véritable raison de son départ, bien loin d'un simple manque de capacités magiques. Oui... Cela prenait racine autre part, au cœur de la mer des étoiles.
"Lorsque je me suis présentée aux examens d'entrée, le monde venait de traverser l'enfer et, comme tout le monde, je venais d'en ressortir, presque indemne. J'étais enceinte lorsque le ciel nous ait tombé sur la tête, alors j'ai été la principale préoccupation des miens et de mes proches, jusqu'à ce que je perde deux d'entre eux, dont un sous mes yeux."
Lenore redressa sa dextre qu'elle observa longuement, les images de la catastrophe lui traversant l'esprit.
"Je me suis sentie si impuissante... si ridicule... Jamais je n'ai eu autant l'envie de protéger quelqu'un qu'à cet instant précis. Puis, la noologie s'est présentée devant moi comme la solution à mes maux. Elle liait cette volonté de protéger à cette puissance tirée de la magismologie dont je suis familière. En clair... C'était une voie faite pour moi à première vue, mais je ne faisais que me leurrer et me plonger dans mon mal-être que je cherchais à guérir. Mais je n'étais pas destinée à une telle discipline."
Elle la laissait avec plaisir aux plus téméraires comme celle qu'elle tenait autrefois en respect, Kikyo, ou à ceux qui la méritaient comme le disait si bien le professeur. Lenore avait d'autres desseins qui demandaient sa présence, et avec le retour des vertus de sa voix, plus puissantes qu'auparavant, il fallait se rendre à l'évidence. La noologie n'avait été qu'une réponse à son traumatisme, elle pensait pouvoir faire honneur à son meilleur ami en sauvant le plus de gens possibles... mais ce n'était pas à quoi elle aspirait, lui-même le disait de son vivant.
"Professeur Qantilain...
- Vous daignez enfin vous présenter après autant de lunes d'absence." coupa l'élezen, la voix sévère. Il ne la regardait même pas, concentré à corriger les copies de ses élèves.
"J'avais de bonnes raisons.
- Je n'en ai cure, fit-il en acceptant enfin de la regarder. Il fit disparaître sa plume d'un claquement de doigt. Cette école n'est pas pour les plaisantins, elle est là pour ceux qui la méritent."
Lenore inspira doucement, le plus dur était à venir.
"Et justement, je suis ici pour vous remettre ma demande de radiation."
Sans attendre, elle lui tendit la lettre portant son propre cachet. Ce n'était pas tant de la demande qu'elle craignait, mais plus de la réception qui, elle le savait, allait soulever beaucoup de questions... mais ce ne serait pas la première fois qu'on parlerait d'elle dans son dos. L'élezen s'arrêta quelques instants avant de se pincer les lèvres. Il se saisit du papier pour le lire et le relire comme pour ne pas se méprendre sur la demande, mais finit par relever un regard encore plus tranchant qu'elle ne l'avait imaginé.
"Ainsi, vous débarquez à nos portes, vous passez haut la main nos examens d'entrée et vous êtes parmi les meilleurs élèves du département de noologie, pour finalement disparaître pendant trois lunes et, pire encore, demander votre radiation ?
- Vulgairement résumé, oui, répondit promptement Lenore, sans montrer une once de doute.
- Je ne comprends pas."
Bien sûr, elle pourrait prendre le temps de lui expliquer qu'elle avait perdu ses capacités magiques, son éther magique, à cause d'un esprit appelé par un pacte réunissant quelques familles ishgardaises qui date de quelques siècles, mais elle ne ferait que le perdre davantage et elle voyait déjà dans son regard fatigué l'absence de patience après une longue journée de cours. De même, elle ne pouvait pas réfuter ses arguments. Quand elle le voulait, Lenore était une femme assidue pour qui la fin mérite qu'on y mette toute notre âme. C'est pourquoi elle se sentait obligée de lui expliquer la véritable raison de son départ, bien loin d'un simple manque de capacités magiques. Oui... Cela prenait racine autre part, au cœur de la mer des étoiles.
"Lorsque je me suis présentée aux examens d'entrée, le monde venait de traverser l'enfer et, comme tout le monde, je venais d'en ressortir, presque indemne. J'étais enceinte lorsque le ciel nous ait tombé sur la tête, alors j'ai été la principale préoccupation des miens et de mes proches, jusqu'à ce que je perde deux d'entre eux, dont un sous mes yeux."
Lenore redressa sa dextre qu'elle observa longuement, les images de la catastrophe lui traversant l'esprit.
"Je me suis sentie si impuissante... si ridicule... Jamais je n'ai eu autant l'envie de protéger quelqu'un qu'à cet instant précis. Puis, la noologie s'est présentée devant moi comme la solution à mes maux. Elle liait cette volonté de protéger à cette puissance tirée de la magismologie dont je suis familière. En clair... C'était une voie faite pour moi à première vue, mais je ne faisais que me leurrer et me plonger dans mon mal-être que je cherchais à guérir. Mais je n'étais pas destinée à une telle discipline."
Elle la laissait avec plaisir aux plus téméraires comme celle qu'elle tenait autrefois en respect, Kikyo, ou à ceux qui la méritaient comme le disait si bien le professeur. Lenore avait d'autres desseins qui demandaient sa présence, et avec le retour des vertus de sa voix, plus puissantes qu'auparavant, il fallait se rendre à l'évidence. La noologie n'avait été qu'une réponse à son traumatisme, elle pensait pouvoir faire honneur à son meilleur ami en sauvant le plus de gens possibles... mais ce n'était pas à quoi elle aspirait, lui-même le disait de son vivant.
"Vous êtes Ishgard."
Oui, elle lui ferait honneur autrement et cette fois-ci, c'était déjà dans ses cordes.
Le regard sévère du professeur Qantilain se mua en des traits plus apathiques et sérieux. Il appréciait les bons élèves, encore plus lorsqu'ils sont exceptionnels, mais ce qu'il appréciait par-dessus tout, c'était lorsque les élèves savaient reconnaître leur valeur. Combien de fois avait-il vu des élèves s'acharner dans une voie qui ne leur correspondait pas, seulement pour faire plaisir à leurs parents ou pour répondre aux standards de la société ? S'il perdait une élève, il gagnait une femme sensée.
"Soit, en ce cas. Toutefois, il n'y aura pas de retour en arrière possible.
- Mon choix est déjà fait."
Il glissa la demande dans son sac avant de le refermer dans un clic bruyant. Il ne lui restait plus qu'à restituer son uniforme et elle serait définitivement hors de la prestigieuse école, cette fois-ci sans honneur et sans diplôme. Mais Lenore n'abandonnait pas, elle ne faisait qu'avancer vers son véritable destin.
Le regard sévère du professeur Qantilain se mua en des traits plus apathiques et sérieux. Il appréciait les bons élèves, encore plus lorsqu'ils sont exceptionnels, mais ce qu'il appréciait par-dessus tout, c'était lorsque les élèves savaient reconnaître leur valeur. Combien de fois avait-il vu des élèves s'acharner dans une voie qui ne leur correspondait pas, seulement pour faire plaisir à leurs parents ou pour répondre aux standards de la société ? S'il perdait une élève, il gagnait une femme sensée.
"Soit, en ce cas. Toutefois, il n'y aura pas de retour en arrière possible.
- Mon choix est déjà fait."
Il glissa la demande dans son sac avant de le refermer dans un clic bruyant. Il ne lui restait plus qu'à restituer son uniforme et elle serait définitivement hors de la prestigieuse école, cette fois-ci sans honneur et sans diplôme. Mais Lenore n'abandonnait pas, elle ne faisait qu'avancer vers son véritable destin.
"Dois-je leur faire parvenir les missives de mes propres mains, Maîtresse ?"
Anaëlle rangea la tasse de Lenore juste à côté de la sienne, le regard plein d'enthousiasme.
"Si tu n'es pas déjà surchargée, oui. Cela pourrait marquer le coup dans notre retour à Ishgard. Et puis, cela pourrait mettre la lumière sur tes futurs prétendants...
- O-oui, hésita la jeune dame de compagnie les joues rouges. Ainsi, vous retrouvez sur votre bureau toutes les enveloppes qui n'attendront que votre approbation avant envoi.
- Et nous revoilà plongée dans la diplomatie ishgardaise."
Le soleil de l'après-midi qui baignait le quartier de Brumée de son éclat déclinait timidement derrière les montagnes noscéennes, offrant une nouvelle vue sur les rues pavées, les toits et le quai du quartier résidentiel toujours aussi animé en cette heure tardive. Cette première journée dans ce nouvel arc promettait de belles choses et pour une fois, la Volonté Divine et la Messagère avançaient main dans la main.
Anaëlle rangea la tasse de Lenore juste à côté de la sienne, le regard plein d'enthousiasme.
"Si tu n'es pas déjà surchargée, oui. Cela pourrait marquer le coup dans notre retour à Ishgard. Et puis, cela pourrait mettre la lumière sur tes futurs prétendants...
- O-oui, hésita la jeune dame de compagnie les joues rouges. Ainsi, vous retrouvez sur votre bureau toutes les enveloppes qui n'attendront que votre approbation avant envoi.
- Et nous revoilà plongée dans la diplomatie ishgardaise."
Le soleil de l'après-midi qui baignait le quartier de Brumée de son éclat déclinait timidement derrière les montagnes noscéennes, offrant une nouvelle vue sur les rues pavées, les toits et le quai du quartier résidentiel toujours aussi animé en cette heure tardive. Cette première journée dans ce nouvel arc promettait de belles choses et pour une fois, la Volonté Divine et la Messagère avançaient main dans la main.
"J'ai hâte de ce prochain chapitre."
[size=6]TOME IV - Au travers des ténèbres
FIN[/size]
FIN[/size]