[Lenore] Tome I - La Voie du Chant
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Ce genre d’histoire aurait dû commencer par un grand hall sous mille lumières, rempli d’importantes figures et de mondanités. A la place, elle commença dans une région froide et hivernale, là où la neige était omniprésente et pesante. Le froid dominait la région, on y voyait de lourds flocons se déposer lentement sur le manteau blanc au sol. Aucun vent, aucun soleil, juste cette lumière blanche, un brin bleutée par le ciel derrière toute cette brume. Et au centre de tout ce blanc, une silhouette s’y trouvait, immobile. Pieds nus et rapprochés, on percevait à peine la longue robe de nuit d’une couleur nacrée lui frôler les chevilles. La posture droite et stable, ses longs cheveux bruns, où des flocons mouraient peu à peu sur la surface, ruisselaient sur le dos délicat de la jeune femme. Ces derniers ne cachaient pas ses fines épaules dénudées, basses. Son visage d’un teint laiteux laissait place à des yeux d’un bleu intense, lui-même dessiné par de longs et sombres cils.
Alors que le temps paraissait s’éteindre et se figer, elle fit un pas dans cette neige, puis un autre. Elle se dirigeait sans but droit devant elle, les bras le long de son corps. Elle ne semblait pas craindre le froid, ni l’adorer. Au fur et à mesure de sa marche, une ombre au loin capta son regard. Il s’agissait d’un portail, grand et sombre, ouvert. Lorsqu’elle fut suffisamment proche de ce dernier, il semblait que le portail soit même cassé : les deux portes penchaient sur le côté, l’une plus que l’autre. Son regard se redressa vers l’enseigne puis, son coeur rata un battement. Elle crut voir un nom mais sa vue devint flou durant quelques instants ; assez pour qu’à la place, elle vit l’enseigne teintée de sang où une tête trônait au milieu. Ses muscles se tendirent et elle sentit sa gorge se nouer. Une envie irrésistible lui priait de hurler, mais elle ne put se résoudre à le faire. A la place, elle observait cette tête où de longs cheveux bruns cachaient le visage de la malheureuse. Une soudaine curiosité lui parcourait tout le corps, la faisant frissonner par la même occasion. Un déclic se fit et elle embraya le pas pour se mettre en dessous afin d’assouvir sa curiosité malsaine. En était-elle responsable ? Elle n’en savait rien, elle se devait d’y aller, à l’écoute d’une intuition bienfaitrice.
Ce qu’elle vit la fit tomber en arrière, emportée par la frayeur de sa sinistre découverte. La tête n’était autre que la sienne où le sang coulait de ses lèvres fendues et où l’horreur se lisait dans ses yeux éteints. A mesure qu’elle reculait, la panique lui étranglant le cou, elle finit par heurter quelque chose. Son regard horrifié constata son propre cadavre, couvert de sang. A cela, elle se redressa lamentablement dans la neige et découvrit d’autres cadavres à son effigie un peu partout dans la neige et derrière le portail. Cernée, la jeune femme n’exprimait plus que peur et terreur. Elle se tint les cheveux à mesure qu’elle se recroquevillait de plus en plus dans sa panique. Finalement, alors dans un cauchemar interminable, elle se mit à hurler à la mort, expirant tout air de ses poumons.
“Mademoiselle ! Mademoiselle !”
Une voix familière la tirait de sa torpeur alors qu’elle était en train de crier et s’agiter dans son lit comme si elle se battait pour vivre. Lorsqu’elle prit connaissance de l’endroit où elle se trouvait, elle comprit qu’elle venait à nouveau de subir une nuit difficile. Elle reprit son souffle aussi calmement que possible bien que ses muscles tendus témoignaient encore de la force qu’elle avait mis dans ce cri.
“Vous l’avez encore fait, n’est-ce pas…?”
La voix de la jeune fille ne tromperait personne, elle savait de quoi il s’agissait. Lenore ferma les yeux et expira une dernière fois. Elle tenta de rester simple et sage afin de ne pas affoler la jeune servante. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, un sourire se dessina sur son visage.
“Appelle Adeline s’il te plaît, Lorraine.
- Bien, mademoiselle.”
La jeune élézenne inclina la tête et partit en trottinant dans sa longue robe de petite gouvernante en devenir. Elle était dans l’adolescence mais jamais elle n’avait vu une jeune fille aussi mature pour son jeune âge. Quant à elle, elle se passa une main sur son visage, encore secouée par son rêve. Un rêve qu’elle ne faisait que trop souvent ces temps-ci. Elle expira de nouveau puis posa délicatement ses pieds sur le sol de sa chambre pour se relever. Sa robe de chambre traîna sur le sol, elle se dirigea vers le couloir. Adeline la suivit lorsqu’elles se croisèrent. Aujourd’hui allait être une autre journée à suivre.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Même quelques années après sa mort, elle découvrait encore des choses à son sujet. En face d'elle, un homme à la peau foncée et à l'allure uldien, visiblement aristocrate. Son visage était peiné à mesure qu'il racontait les derniers instants du frère de la concernée. Cette dernière écoutait l'homme, le visage dévoilant un tourment pudique.
"Toutes mes condoléances, mademoiselle Riverhood.
- Poursuivez, je vous prie."
Alors qu'elle mélangeait le contenu de son thé, son regard translucide fixa celui de son interlocuteur. Ce sujet la touchait, c'était indéniable. Mais elle faisait preuve d'un contrôle notable, digne de sa sagesse. L'uldien s'arrêta quelques instants, peu certain de continuer. Malgré tout, il poursuivit à sa demande. Il lui raconta les derniers instants de son frère, mort durant le combat au Nid du faucun, lors du retour du grand dragon noir.
Elle ferma enfin la porte, après avoir raccompagné l'uldien. Sa main resta sur la poignée du porte, le visage bas. Connaître les dernières volontés de son cher frère lui ravivait cette douleur au coeur, cette même douleur qu'elle avait tant cherché à éteindre durant ces deux années. Pourquoi fallait-il que cela soit maintenant ? Elle releva son regard sur le plafond de l'auberge, comme si elle attendait une réponse de Halone, la déesse de la guerre. Nul réponse ne vint, Lenore ferma les yeux.
"Tout va bien, mademoiselle ?
- Oui, tout va bien."
Danica s'inquiétait de la voir ainsi pétrifiée devant la porte d'entrée. Lenore se retourna, un sourire aimable sur le visage comme un voile dissimulant la réalité. Elle ne souhaitait pas que l'une de ses employés s'en fasse pour elle, surtout pas Danica. L'ishgardaise tourna ses talons et prit les escaliers pour le sous-sol en ordonnant de ne pas venir la déranger pour au moins une heure. Arrivée au sous-sol, elle tourna à gauche puis elle poussa un long rideau d'un rouge foncé. Alors, elle vit son espace de travail - un travail obscure et dangereux : la chasse aux créatures du Néant.
Son regard se posa sur une de ses plantes, sur le point de fleurir. D'un autre coup d'oeil, elle regarda des fioles au loin. Certaines étaient vide. Il fallait qu'elle les remplisse d'eau bénite. D'un pas assuré, elle regagna sa table de travail, après avoir mis ses gants. Il était temps de se changer les idées en travaillant.
"Mademoiselle Riverhood ?"
Une voix l'interrompit au bout d'une heure et demi, c'était celle de Danica. Lenore se redressa et expira, elle avait travaillé comme jamais. Elle s'était noyée dans le travail pour l'oublier. En enlevant ses gants, elle regarda vers le rideau.
"Oui, Danica ?
- Il ne faudrait pas que vous soyez en retard pour le bal..."
Le bal, elle l'avait oublié. Avec toutes ses pensées, cela lui était complètement sorti de la tête. Un rire s'échappa de ses lèvres, amusée de son étourderie. Sortant de son espace de travail, elle regagna la serveuse d'un sourire bienveillant, la remerciant de l'avoir prévenue. Après tout, il ne fallait pas qu'elle rate ce bal, l'unique occasion d'en apprendre plus sur le coeur d'Eorzéa et de toutes ses us et coutumes. Ce bal-ci, bien qu'il fasse l'éloge d'Ishgard, allait être le moment parfait pour en savoir plus sur le Thanalan. Alors, elle regagna sa chambre afin de se préparer.
"Toutes mes condoléances, mademoiselle Riverhood.
- Poursuivez, je vous prie."
Alors qu'elle mélangeait le contenu de son thé, son regard translucide fixa celui de son interlocuteur. Ce sujet la touchait, c'était indéniable. Mais elle faisait preuve d'un contrôle notable, digne de sa sagesse. L'uldien s'arrêta quelques instants, peu certain de continuer. Malgré tout, il poursuivit à sa demande. Il lui raconta les derniers instants de son frère, mort durant le combat au Nid du faucun, lors du retour du grand dragon noir.
Elle ferma enfin la porte, après avoir raccompagné l'uldien. Sa main resta sur la poignée du porte, le visage bas. Connaître les dernières volontés de son cher frère lui ravivait cette douleur au coeur, cette même douleur qu'elle avait tant cherché à éteindre durant ces deux années. Pourquoi fallait-il que cela soit maintenant ? Elle releva son regard sur le plafond de l'auberge, comme si elle attendait une réponse de Halone, la déesse de la guerre. Nul réponse ne vint, Lenore ferma les yeux.
"Tout va bien, mademoiselle ?
- Oui, tout va bien."
Danica s'inquiétait de la voir ainsi pétrifiée devant la porte d'entrée. Lenore se retourna, un sourire aimable sur le visage comme un voile dissimulant la réalité. Elle ne souhaitait pas que l'une de ses employés s'en fasse pour elle, surtout pas Danica. L'ishgardaise tourna ses talons et prit les escaliers pour le sous-sol en ordonnant de ne pas venir la déranger pour au moins une heure. Arrivée au sous-sol, elle tourna à gauche puis elle poussa un long rideau d'un rouge foncé. Alors, elle vit son espace de travail - un travail obscure et dangereux : la chasse aux créatures du Néant.
Son regard se posa sur une de ses plantes, sur le point de fleurir. D'un autre coup d'oeil, elle regarda des fioles au loin. Certaines étaient vide. Il fallait qu'elle les remplisse d'eau bénite. D'un pas assuré, elle regagna sa table de travail, après avoir mis ses gants. Il était temps de se changer les idées en travaillant.
"Mademoiselle Riverhood ?"
Une voix l'interrompit au bout d'une heure et demi, c'était celle de Danica. Lenore se redressa et expira, elle avait travaillé comme jamais. Elle s'était noyée dans le travail pour l'oublier. En enlevant ses gants, elle regarda vers le rideau.
"Oui, Danica ?
- Il ne faudrait pas que vous soyez en retard pour le bal..."
Le bal, elle l'avait oublié. Avec toutes ses pensées, cela lui était complètement sorti de la tête. Un rire s'échappa de ses lèvres, amusée de son étourderie. Sortant de son espace de travail, elle regagna la serveuse d'un sourire bienveillant, la remerciant de l'avoir prévenue. Après tout, il ne fallait pas qu'elle rate ce bal, l'unique occasion d'en apprendre plus sur le coeur d'Eorzéa et de toutes ses us et coutumes. Ce bal-ci, bien qu'il fasse l'éloge d'Ishgard, allait être le moment parfait pour en savoir plus sur le Thanalan. Alors, elle regagna sa chambre afin de se préparer.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Le regard ferme et intransigeant, elle avait été formée pour ce genre d'opérations. Derrière un mur, elle pouvait encore entendre leurs hurlements, leurs implorations. Ils demandaient de l'aide ? Parfait, elle allait exaucer leurs derniers souhaits. Avec elle, deux employés de sa maison, leurs armes en main, imbibées d'eau bénite. L'un des deux était nouveau dans le métier. Dans ce genre de moment là, il faudrait lui montrer que tout va bien...mais ce n'était pas sa manière de faire. Au contraire, Lenore gardait un regard concentré et vif, aux aguets. Un éventail en main, lui aussi imbibé d'eau bénite, elle hocha avec fermeté la tête, comme donnant un signal. Elle ferma les yeux et commença à canter un chant puissant et qui résonnait sur tous les murs. Les "malades" se retournèrent en entendant ce chant mais...ne purent bouger de leur place, paralysés.
"Maintenant !"
Le cri du plus habitué des employés réveilla le bleu. Ils chargèrent ensemble et tranchèrent tout ce qu'ils pouvaient purifier de leurs lames acérées. Le chant de Lenore continua, le rendant plus ferme pour maintenir ses ennemis sur place. Ces derniers se firent décimés, à mesure que leurs assaillants étaient parfaitement entraînés dans le maniement des armes et envers ces créatures du néant. Alors, le dernier tomba lorsque la chanteuse cessa de canter. Elle reprit son souffle, le regard combatif. Elle se retourna et put admirer le travail de ses co-équipiers. Elle s'approcha d'eux, l'éventail ouvert.
"Nous devons poursuivre et trouver cette Elline. C'est elle qui cause le malheur de cette demeure et de ses habitants.
- Oui, mademoiselle. Ils parlaient souvent d'elle...
-Où pensez-vous qu'elle se trouve ?
- En hauteur ?
- Non, dans un endroit confiné et caché. Les sous-sols..."
Cela ne serait pas une mince affaire. Le temps de s'y rendre, cela leur prendrait au moins cinq bonnes heures. Elline avait dû rassembler tous ses sbires... Elle était néanmoins heureuse de savoir la pauvre Rivienne en sécurité. Avec le sceau brisé, elle pourrait enfin vivre une vie normale, non enfermée dans sa cage dorée. Ce fut avec un pas assuré qu'elle entama la marche jusqu'aux sous-sols...
C'est elle qui porta le dernier coup sur la gorge de la doyenne des Glasideux. Cette dernière ne put crier, se noyant dans son propre sang. Elle tomba sur le sol, les mains contre sa plaie béante. Lenore ferma les yeux, d'une prière silencieuse vers celle qu'elle venait de mettre à terre. Elle venait de tuer un démon, lui privant de ses artefacts et de ses pouvoirs. Elle n'avait plus rien, elle n'était qu'une simple carcasse vide. Les deux employés expirèrent, l'un des deux, le bleu, avait été touché par une lame du néant. Avec un bon remède, sa plaie disparaîtrait en un rien de temps. Pour Lenore, elle était exténuée et ne jurait que par un bon temps de repos. L'affaire était classée...et elle devait se préparer à son concert qui allait se faire sous une semaine. Sortant de la demeure désormais libre et en ruine, on l'aida à revenir vers la demeure des Riverhood. Adeline, sa suivante, vint l'aider à s'asseoir sur son lit.
"Mademoiselle, vous vous êtes surpassée !
- Je n'ai fait qu'aider ces pauvres gens."
Humble, cela montrait un véritable cœur d'or et noble. La hyuroise eut à suivre un médecin pour s'assurer qu'elle n'avait aucune trace de corruption - tout allait bien. Alors dans ses quartiers, elle soupira, observant les allées et venues de passants devant sa fenêtre. Une couverture sur ses épaules et un chocolat chaud entre ses mains, elle profitait encore quelques temps du temps ishgardais avant de revenir dans une contée plus chaleureuse et rayonnante.
"Maintenant !"
Le cri du plus habitué des employés réveilla le bleu. Ils chargèrent ensemble et tranchèrent tout ce qu'ils pouvaient purifier de leurs lames acérées. Le chant de Lenore continua, le rendant plus ferme pour maintenir ses ennemis sur place. Ces derniers se firent décimés, à mesure que leurs assaillants étaient parfaitement entraînés dans le maniement des armes et envers ces créatures du néant. Alors, le dernier tomba lorsque la chanteuse cessa de canter. Elle reprit son souffle, le regard combatif. Elle se retourna et put admirer le travail de ses co-équipiers. Elle s'approcha d'eux, l'éventail ouvert.
"Nous devons poursuivre et trouver cette Elline. C'est elle qui cause le malheur de cette demeure et de ses habitants.
- Oui, mademoiselle. Ils parlaient souvent d'elle...
-Où pensez-vous qu'elle se trouve ?
- En hauteur ?
- Non, dans un endroit confiné et caché. Les sous-sols..."
Cela ne serait pas une mince affaire. Le temps de s'y rendre, cela leur prendrait au moins cinq bonnes heures. Elline avait dû rassembler tous ses sbires... Elle était néanmoins heureuse de savoir la pauvre Rivienne en sécurité. Avec le sceau brisé, elle pourrait enfin vivre une vie normale, non enfermée dans sa cage dorée. Ce fut avec un pas assuré qu'elle entama la marche jusqu'aux sous-sols...
C'est elle qui porta le dernier coup sur la gorge de la doyenne des Glasideux. Cette dernière ne put crier, se noyant dans son propre sang. Elle tomba sur le sol, les mains contre sa plaie béante. Lenore ferma les yeux, d'une prière silencieuse vers celle qu'elle venait de mettre à terre. Elle venait de tuer un démon, lui privant de ses artefacts et de ses pouvoirs. Elle n'avait plus rien, elle n'était qu'une simple carcasse vide. Les deux employés expirèrent, l'un des deux, le bleu, avait été touché par une lame du néant. Avec un bon remède, sa plaie disparaîtrait en un rien de temps. Pour Lenore, elle était exténuée et ne jurait que par un bon temps de repos. L'affaire était classée...et elle devait se préparer à son concert qui allait se faire sous une semaine. Sortant de la demeure désormais libre et en ruine, on l'aida à revenir vers la demeure des Riverhood. Adeline, sa suivante, vint l'aider à s'asseoir sur son lit.
"Mademoiselle, vous vous êtes surpassée !
- Je n'ai fait qu'aider ces pauvres gens."
Humble, cela montrait un véritable cœur d'or et noble. La hyuroise eut à suivre un médecin pour s'assurer qu'elle n'avait aucune trace de corruption - tout allait bien. Alors dans ses quartiers, elle soupira, observant les allées et venues de passants devant sa fenêtre. Une couverture sur ses épaules et un chocolat chaud entre ses mains, elle profitait encore quelques temps du temps ishgardais avant de revenir dans une contée plus chaleureuse et rayonnante.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Où suis-je ?
Elle ouvrit soudainement les yeux sur un lieu immaculé de blanc. Le sol était froid, glacial et les bois la menaçaient avec leurs branches arquées et tranchantes. Le froid lui mordait la peau, alors que la panique montait au fur et à mesure en elle. Il n'y avait pas quelques minutes, elle chantait devant toute une foule venue pour son récital. La soirée s'était bien passée, quoi qu'un mal de tête l'avait pris une fois arrivée à sa loge personnelle pour se changer. Une vive douleur survint à ses pieds - le froid commençait à l'atteindre avec violence ; ils devenaient bleutés.
Avec difficulté, elle avança dans la neige et observa les alentours. Ce n'était pas un rêve cette fois-ci, c'était belle et bien la vérité. Que faisait-elle ici ? Son souffle siffla à mesure que sa panique grandissait. Vêtue d'une simple chemise de nuit, elle s'était perdue dans les contrées enneigées du Coerthas, sans connaître la raison, ni comment elle avait pu atterrir ici. Sa tête lui fit mal, des flashs revinrent sans cesse dans sa tête. Un village, détruit, en ruine, recouvert d'un épais manteau blanc. Des corps jonchant le sol, partout... Des corps ? Ses yeux humides trahissaient son incompréhension. Choquée, elle ne comprenait toujours pas ce rêve, ni comment elle pouvait se trouver ici. Cette capacité...l'avait encore menée dans ce genre d'endroit. Elle avança, encore, se tenant les bras, frigorifiée...
"Mademoiselle Riverhood ! Qu'est-ce..."
La voix de Judal mit fin à ce silence glacial. Elle se tourna et vit le mighois courir à vive allure vers elle, atrocement surpris. Il s'arrêta face à elle, ne sachant comment réagir. La jeune dame avait les mains glacées, virant sur le violet. Son corps avait cessé de trembler, consommant le moins d'énergie avant l'hypothermie. Sans réfléchir une seconde plus, il enleva son grand manteau pour le mettre sur les épaules de la demoiselle égarée. Il ne comprenait pas, elle non plus... Ou du moins, elle ne voulait pas comprendre.
"Que faites-vous ici..?!
- Je.. Je ne sais..."
Sans plus attendre, il la porta dans ses bras. Elle ne pouvait plus bouger et pouvait à peine parler. Il fallait rapidement la ramener dans un endroit chaud ou elle mourrait de froid... Alors, il courut aussi vite qu'il pouvait. Il faisant de son mieux pour la réchauffer, Lenore n'avait jamais vu son employé aussi révolté que cela. Mais sa tête lui fit jouer des tours, sa fatigue égalait la détermination du mighois. Le récital de la soirée n'aidait pas... Elle y avait mis tant d'émotions.
Lorsqu'elle se réveilla une seconde fois, elle se trouvait dans son lit. Elle n'était pas complètement réchauffée mais l'idée de sentir une couverture chaude sur sa peau glaciale la rassura. Judal se tenait à ses côtés, un sourire navré et inquiet sur le visage. La dame s'était réveillée, encore un peu épuisée. Il lui avait apporté des habits chauds, ils se tenaient tout près d'elle. Néanmoins, une curiosité voilait le visage du mighois, tiraillé à l'idée de lui poser cette question.
"...Que vous a-t-il pris, dame Riverhood ?
- Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive..."
Le mighois fixa ses yeux de rapace sur la dame. Cette dernière avait le regard baissé, encore humide par une honte subtilement dissimulé. Les pieds encore écorchées, elle était souffrante et avait besoin de repos. Après lui avoir révélé ce fameux "don", il décida de ne pas la brusquer et de la laisser tranquille. Lenore ferma les yeux, encore secouée et atteinte par cette soirée... Le pire était encore à venir.
Elle ouvrit soudainement les yeux sur un lieu immaculé de blanc. Le sol était froid, glacial et les bois la menaçaient avec leurs branches arquées et tranchantes. Le froid lui mordait la peau, alors que la panique montait au fur et à mesure en elle. Il n'y avait pas quelques minutes, elle chantait devant toute une foule venue pour son récital. La soirée s'était bien passée, quoi qu'un mal de tête l'avait pris une fois arrivée à sa loge personnelle pour se changer. Une vive douleur survint à ses pieds - le froid commençait à l'atteindre avec violence ; ils devenaient bleutés.
Avec difficulté, elle avança dans la neige et observa les alentours. Ce n'était pas un rêve cette fois-ci, c'était belle et bien la vérité. Que faisait-elle ici ? Son souffle siffla à mesure que sa panique grandissait. Vêtue d'une simple chemise de nuit, elle s'était perdue dans les contrées enneigées du Coerthas, sans connaître la raison, ni comment elle avait pu atterrir ici. Sa tête lui fit mal, des flashs revinrent sans cesse dans sa tête. Un village, détruit, en ruine, recouvert d'un épais manteau blanc. Des corps jonchant le sol, partout... Des corps ? Ses yeux humides trahissaient son incompréhension. Choquée, elle ne comprenait toujours pas ce rêve, ni comment elle pouvait se trouver ici. Cette capacité...l'avait encore menée dans ce genre d'endroit. Elle avança, encore, se tenant les bras, frigorifiée...
"Mademoiselle Riverhood ! Qu'est-ce..."
La voix de Judal mit fin à ce silence glacial. Elle se tourna et vit le mighois courir à vive allure vers elle, atrocement surpris. Il s'arrêta face à elle, ne sachant comment réagir. La jeune dame avait les mains glacées, virant sur le violet. Son corps avait cessé de trembler, consommant le moins d'énergie avant l'hypothermie. Sans réfléchir une seconde plus, il enleva son grand manteau pour le mettre sur les épaules de la demoiselle égarée. Il ne comprenait pas, elle non plus... Ou du moins, elle ne voulait pas comprendre.
"Que faites-vous ici..?!
- Je.. Je ne sais..."
Sans plus attendre, il la porta dans ses bras. Elle ne pouvait plus bouger et pouvait à peine parler. Il fallait rapidement la ramener dans un endroit chaud ou elle mourrait de froid... Alors, il courut aussi vite qu'il pouvait. Il faisant de son mieux pour la réchauffer, Lenore n'avait jamais vu son employé aussi révolté que cela. Mais sa tête lui fit jouer des tours, sa fatigue égalait la détermination du mighois. Le récital de la soirée n'aidait pas... Elle y avait mis tant d'émotions.
Lorsqu'elle se réveilla une seconde fois, elle se trouvait dans son lit. Elle n'était pas complètement réchauffée mais l'idée de sentir une couverture chaude sur sa peau glaciale la rassura. Judal se tenait à ses côtés, un sourire navré et inquiet sur le visage. La dame s'était réveillée, encore un peu épuisée. Il lui avait apporté des habits chauds, ils se tenaient tout près d'elle. Néanmoins, une curiosité voilait le visage du mighois, tiraillé à l'idée de lui poser cette question.
"...Que vous a-t-il pris, dame Riverhood ?
- Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive..."
Le mighois fixa ses yeux de rapace sur la dame. Cette dernière avait le regard baissé, encore humide par une honte subtilement dissimulé. Les pieds encore écorchées, elle était souffrante et avait besoin de repos. Après lui avoir révélé ce fameux "don", il décida de ne pas la brusquer et de la laisser tranquille. Lenore ferma les yeux, encore secouée et atteinte par cette soirée... Le pire était encore à venir.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
"Mademoiselle, c'est à vous."
Lenore se plaça au centre de la scène, ses deux assistants déposant avec délicatesse sa longue robe scintillante sur le sol. Elle pouvait entendre les nombreux murmures de la foule qui patientaient l'arrivée de la cantatrice. Alors, les rideaux s'ouvrirent et laissèrent apercevoir la foule ishgardaise qui se tut petit à petit. Les lumière se braquèrent sur elle, cette dernière ferma les yeux pour se concentrer dans son prochain rôle... Ce soir-là, elle incarnait Lisbeth, une femme tourmentée par l'avenir d'un mariage...de son mariage pouvant faire éclater une guerre. Soudainement, elle éleva sa voix parmi les notes mélodieuses jouées dans le grand Conservatoire. On n'entendait plus que son chant.
Sa voix, aussi douce et harmonieuse qu'elle était, se mariait à la perfection à la mélodie. Une mélodie mélancolique et tourmentée, comme se devait d'être la cantatrice. Seule sur scène, elle fit quelques pas vers le public, les mains méticuleusement levées pour exprimer ses émotions. Délicate, elle laissa porter son chant sur son auditoire, un auditoire bercé par les vertus de sa voix. Ils étaient apaisés malgré l'air dramatique que prenait la chanson. Ses yeux translucides se firent éblouir par les lumières mais cela l'aida à ne plus penser à tous ses regards braqués sur elle. Oh bien sûr, cela était paradoxale pour la Dame. Toutefois, elle aimait bien se sentir seule avec sa musique et son chant. Elle se laissa emporter par sa passion, dans le rôle d'une Lisbeth, affligée par un destin désastreux. Allait-elle déserter ce destin ? Ou allait-elle finalement l'accepter afin que personne ne soit tué...? Le point culminant de la chanson arriva, Lenore leva ses bras en l'air, fronçant les sourcils. Sa voix porta d'une puissance notoire, à travers tout le Conservatoire. Ébahi devant une telle voix, les spectateurs laissèrent un calme remarquable dans la grande salle de concert. Une, deux secondes après, l'auditoire se leva pour venir applaudir la cantatrice. Cette dernière fixait un point quelconque au plafond, encore dans son rôle. Elle semblait épuisée, on pouvait voir qu'elle cherchait de l'air. Alors, elle baissa ses mains pour venir saisir son jupon, qu'elle décolla du sol, afin de tirer sa révérence vers un public qui l'acclamait. Quel agréable sentiment parcourant son être... Un sourire se dessina sur ses lèvres. La joie qu'elle ressentait n'avait aucun nom. Personne ne pouvait ressentir sa joie à ce moment précis. Après trois heures de récital intense, elle pouvait enfin se retirer dans sa loge, aidée de ses deux assistants qui ramassèrent l'arrière de sa longue robe.
Assise devant sa coiffeuse, son imprésario Joseph vint à sa rencontre, applaudissant doucement.
"Vous avez été parfaite."
Lenore, qui se voyait coiffée par l'une de ses assistantes, tourna son regard sur l'homme entrant dans sa loge. Elle sourit doucement, bien qu'elle dissimula une surprise lorsqu'elle aperçut deux hommes d'affaires derrière lui. Posée, elle ne montra aucune faiblesse dans son regard. Elle savait de quoi il allait s'agir.
"Asseyez-vous messieurs."
La jeune Dame savait parler. Ils ne tardèrent pas à s'exécuter tandis qu'elle laissa son regard fixer leur moindre faits et gestes. Ils allaient sûrement lui parler de son établissement à la Lavandière, malgré son titre. Et c'était ce qu'ils firent.
"Comprenez-vous bien, mademoiselle de Riverhood, que ceci n'est pas une mince affaire...
- Cela ne l'est guère, puisque cela en a été décidé ainsi."
Elle ne reculait devant rien ; pourquoi délaisserait-elle cet endroit alors qu'il s'agissait de son projet ? L'héritage de ses parents revint sur le tapis. Une maison, des responsabilités, une quête à poursuivre. C'était ce point précis qu'elle pointa soudainement dans ses mots. Elle allait poursuivre cet héritage, elle allait toujours continuer la tâche de ses parents et de sa lignée. Jamais elle ne laissera le Néant triompher, il lui fallait simplement un peu de temps. Toutefois, c'était ce temps que souhaitait raccourcir ces messieurs... Éventée de son éventail, elle ne tomba pas dans leur jeu. Elle n'en avait cure d'agir rapidement, ce qui comptait pour elle, c'était l'efficacité. La qualité primait à la rapidité à ses yeux. Lorsqu'un des hommes tenta à nouveau de la convaincre, elle rabattit promptement son éventail sur sa coiffeuse, voilant cloire la discussion. Elle était droite et mesurée, on pouvait ressentir toute la force Riverhood dans son regard. Un regard perçant, qui retranscrivait la rudesse et la perfection de son éducation. Les hommes soupiraient, se redressant. Joseph se redressa également, raccompagnant les hommes à la porte de la loge, avant de se retourner.
"Veuillez me pardonner, ma dame. Je n'ai pu les retenir. Néanmoins... J'aurais autre chose à vous proposer."
L'intérêt de la cantatrice la força à braquer son regard à son égard. Lorsque Joseph avait une idée en tête pour sa chanteuse... Elle n'était jamais déçue.
"Que dites-vous d'une nouvelle pièce d'opéra pour vous ? Ma chère Evelyn cherche à être incarnée..."
Un sourire se dessina à nouveau sur les lèvres de la cantatrice. Changer de registre ? Elle n'allait pas sûrement pas refuser.
Lenore se plaça au centre de la scène, ses deux assistants déposant avec délicatesse sa longue robe scintillante sur le sol. Elle pouvait entendre les nombreux murmures de la foule qui patientaient l'arrivée de la cantatrice. Alors, les rideaux s'ouvrirent et laissèrent apercevoir la foule ishgardaise qui se tut petit à petit. Les lumière se braquèrent sur elle, cette dernière ferma les yeux pour se concentrer dans son prochain rôle... Ce soir-là, elle incarnait Lisbeth, une femme tourmentée par l'avenir d'un mariage...de son mariage pouvant faire éclater une guerre. Soudainement, elle éleva sa voix parmi les notes mélodieuses jouées dans le grand Conservatoire. On n'entendait plus que son chant.
Sa voix, aussi douce et harmonieuse qu'elle était, se mariait à la perfection à la mélodie. Une mélodie mélancolique et tourmentée, comme se devait d'être la cantatrice. Seule sur scène, elle fit quelques pas vers le public, les mains méticuleusement levées pour exprimer ses émotions. Délicate, elle laissa porter son chant sur son auditoire, un auditoire bercé par les vertus de sa voix. Ils étaient apaisés malgré l'air dramatique que prenait la chanson. Ses yeux translucides se firent éblouir par les lumières mais cela l'aida à ne plus penser à tous ses regards braqués sur elle. Oh bien sûr, cela était paradoxale pour la Dame. Toutefois, elle aimait bien se sentir seule avec sa musique et son chant. Elle se laissa emporter par sa passion, dans le rôle d'une Lisbeth, affligée par un destin désastreux. Allait-elle déserter ce destin ? Ou allait-elle finalement l'accepter afin que personne ne soit tué...? Le point culminant de la chanson arriva, Lenore leva ses bras en l'air, fronçant les sourcils. Sa voix porta d'une puissance notoire, à travers tout le Conservatoire. Ébahi devant une telle voix, les spectateurs laissèrent un calme remarquable dans la grande salle de concert. Une, deux secondes après, l'auditoire se leva pour venir applaudir la cantatrice. Cette dernière fixait un point quelconque au plafond, encore dans son rôle. Elle semblait épuisée, on pouvait voir qu'elle cherchait de l'air. Alors, elle baissa ses mains pour venir saisir son jupon, qu'elle décolla du sol, afin de tirer sa révérence vers un public qui l'acclamait. Quel agréable sentiment parcourant son être... Un sourire se dessina sur ses lèvres. La joie qu'elle ressentait n'avait aucun nom. Personne ne pouvait ressentir sa joie à ce moment précis. Après trois heures de récital intense, elle pouvait enfin se retirer dans sa loge, aidée de ses deux assistants qui ramassèrent l'arrière de sa longue robe.
Assise devant sa coiffeuse, son imprésario Joseph vint à sa rencontre, applaudissant doucement.
"Vous avez été parfaite."
Lenore, qui se voyait coiffée par l'une de ses assistantes, tourna son regard sur l'homme entrant dans sa loge. Elle sourit doucement, bien qu'elle dissimula une surprise lorsqu'elle aperçut deux hommes d'affaires derrière lui. Posée, elle ne montra aucune faiblesse dans son regard. Elle savait de quoi il allait s'agir.
"Asseyez-vous messieurs."
La jeune Dame savait parler. Ils ne tardèrent pas à s'exécuter tandis qu'elle laissa son regard fixer leur moindre faits et gestes. Ils allaient sûrement lui parler de son établissement à la Lavandière, malgré son titre. Et c'était ce qu'ils firent.
"Comprenez-vous bien, mademoiselle de Riverhood, que ceci n'est pas une mince affaire...
- Cela ne l'est guère, puisque cela en a été décidé ainsi."
Elle ne reculait devant rien ; pourquoi délaisserait-elle cet endroit alors qu'il s'agissait de son projet ? L'héritage de ses parents revint sur le tapis. Une maison, des responsabilités, une quête à poursuivre. C'était ce point précis qu'elle pointa soudainement dans ses mots. Elle allait poursuivre cet héritage, elle allait toujours continuer la tâche de ses parents et de sa lignée. Jamais elle ne laissera le Néant triompher, il lui fallait simplement un peu de temps. Toutefois, c'était ce temps que souhaitait raccourcir ces messieurs... Éventée de son éventail, elle ne tomba pas dans leur jeu. Elle n'en avait cure d'agir rapidement, ce qui comptait pour elle, c'était l'efficacité. La qualité primait à la rapidité à ses yeux. Lorsqu'un des hommes tenta à nouveau de la convaincre, elle rabattit promptement son éventail sur sa coiffeuse, voilant cloire la discussion. Elle était droite et mesurée, on pouvait ressentir toute la force Riverhood dans son regard. Un regard perçant, qui retranscrivait la rudesse et la perfection de son éducation. Les hommes soupiraient, se redressant. Joseph se redressa également, raccompagnant les hommes à la porte de la loge, avant de se retourner.
"Veuillez me pardonner, ma dame. Je n'ai pu les retenir. Néanmoins... J'aurais autre chose à vous proposer."
L'intérêt de la cantatrice la força à braquer son regard à son égard. Lorsque Joseph avait une idée en tête pour sa chanteuse... Elle n'était jamais déçue.
"Que dites-vous d'une nouvelle pièce d'opéra pour vous ? Ma chère Evelyn cherche à être incarnée..."
Un sourire se dessina à nouveau sur les lèvres de la cantatrice. Changer de registre ? Elle n'allait pas sûrement pas refuser.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
"Je me doute que vous devez être beaucoup demandée, mais j'aimerai vous soliciter, vous et votre voix, pour mon établissement."
Lenore sortit du Palais Gourmand, une fois après avoir salué comme il se devait Madison. Un sourire bienveillant sur les lèvres, elle était particulièrement ravie et touchée d'avoir été conviée au Madness en tant que chanteuse. Eorzéa regorgeait de potentiel qu'elle n'était pas prête à de passer à côté. Un dernier regard sur le restaurant et la voilà partie rejoindre l'aérodrome d'Ul'dah afin de rejoindre la Forêt de Sombrelinceul. Le pas léger, sa longe robe ishgardaise virevolta au vent chaud de la région.
"Bienvenue à Gridania."
Les portes reliées bastingage s'ouvrirent et laissèrent passer la hyuroise à la crinière boisée. Sans plus attendre, elle poursuivit son chemin en lisant un livre. Elle connaissait le chemin sur le bout des doigts, elle faisait simplement attention de ne pas rentrer dans les gens. Quelques fois, certains la surprirent en train de chanter ou fredonner un air. Toutefois, alors qu'elle marchait sur de l'herbe, cette herbe se transforma en terre aride et dénuée de toutes végétations. Les arbres se transformèrent en parois rocheuses et les arbustes, en roches. L'air frais de la Forêt avait une brise chaude, tout était soudain.
Et pourtant, la belle était toujours plongée dans son livre. En réalité, elle lisait la pièce qu'elle allait incarner en scène d'opéra. Une artiste se devait de connaître son rôle et ses enjeux sur le bout des doigts et Lenore en faisait partie. L'atmosphère ne la dérangea pas, bien que la chaleur commençait à lui monter à la tête. D'un geste, elle ouvrit légèrement le haut de sa tenue afin de pouvoir mieux respirer. Ses yeux ne lâchaient pas son livre, qu'il était captivant ! Evelyn avait ce caractère si particulier qui faisait d'elle une femme de valeur, malgré qu'elle était tiraillée de devoir faire la guerre avec un ami d'enfance. Une triste destinée que Lenore comprit en une lecture.
Ce fut au détour d'un mur rocheux que la chaleur eut raison d'elle. Elle s'arrêta et arracha son regard du livre pour comprendre la raison d'une telle chaleur. Ce qu'elle vit lui glaça le sang. Alors qu'elle s'attendait à un pavillon boisé et fleuri, ce fut une entrée de grotte sombre et obscure qui l’accueilli. Elle ferma son livre et regarda autour d'elle. Derrière elle se trouvait un cimetière. L'obscurité régnait et transformait ce cadre en une véritable vision horrifique. Si elle voyait des morts sortir de leurs tombes, elle n'en serait pas plus étonnée que cela. Et pourtant, elle ne vit personne. Elle demeurait seule devant cette entrée où l'air paraissait plus frais. Pourquoi se retrouvait-elle ici ? Où se trouvait-elle dans tous les cas ? Le paysage lui faisait penser au Thanalan par ses terres arides et desséchées. Pourtant, des choses l'étonnaient. Elle y voyait au loin un immense palais. Se pourrait-il qu'elle soit à Gyr Abania...? Elle regarde le bas de sa robe. Cette dernière était particulièrement salie et décousue. Quels chemins avaient-elle pris pour arriver ici ? Aussi, ses jambes ne tardèrent pas à lui signaler une douleur sourde. Le temps de marche avait affecté ses muscles et ses chaussures à talons n'avaient pas aidé.
Elle ramena son regard sur l'entrée de la grotte. D'un air plus dur, elle comprit que si elle se trouvait ici, ce n'était pas pour rien. Quelque chose l'avait guidé... Son instinct l'avait mené ici. Il fallait qu'elle en trouve la raison. Alors, elle s'engagea dans l'obscurité de la grotte d'un pas hésitant. Malheureusement pour elle, elle n'avait guère de torche, ni une quelconque lumière. Seuls les quelques rayons de lunes allaient l'aider dans sa traversée. Tout d'abord, elle observa ce qu'elle put : la grotte se transformait en ruine petit à petit, tels des vestiges oubliés du passé. Puis, elle vit également des délabrements au sol, comment faisaient-elle pour survivre, ces ruines ? Plus elle s'enfonça dans la grotte, plus l'air paraissait frais. Elle bénissait sa fourrure ishgardaise, le froid ne la dérangeait pas. Quelques fois, elle passa par dessus des briques et des pierres effondrées et de ce qu'elle pouvait observer, ces ruines cachaient quelques cristaux d'éther ; un bon moyen de voir dans le noir.
A nouveau, elle contourna une roche sur le sol et passa dans un couloir à droite. La salle était sombre, elle n'y voyait rien à plus de deux yalms. Ce fut à pas de souris qu'elle s'y aventura, les mains posées sur son cœur. L'atmosphère était pesant, elle n'entendait que son propre souffle. Pourquoi son cœur lui criait de s'arrêter et de faire demi-tour ? Pourquoi un malaise lui noua la gorge ? Son pied percuta quelque chose. Étrangement, ce n'était pas de la pierre, le contact était trop mou. Elle plaça ses pupilles vers ses pieds avec lenteur mais elle n'y voyait trop rien. Elle choisit de se pencher vers l'avant, pour mieux identifier la chose. A cet instant, un rayon de lune dispersait sa lumière sur toute l'étendue de la pièce... Lenore découvrit le visage déchiqueté et défiguré d'un roegadyn gisant sur le sol. Le corps meurtri et des membres en moins, cette vision d'horreur terrifia la belle qui se redressa pour regarder les alentours. Cette vision ne cessa pas : plusieurs cadavres gisaient au sol dans des marres de sang, des sceptres en main ou parfois, des cristaux de foudre. Un malaise la prit, elle se souvint de cette prémonition où elle entendait des gens agonir face à une menace. C'était eux... Elle ne put s'empêcher davantage, la chanteuse usa de sa voix, non pas pour chanter...mais pour crier toute sa frayeur devant une telle peinture. Son cri, strident, résonnait sur les murs de la pièce. Une pièce ? Elle avait mal observé, les rayons lunaires démontraient qu'il s'agissait d'un grand couloir aux piliers soutenant le plafond. Le couloir était parsemé de cadavres aux membres manquant. Quel était donc ce maléfice ? Lenore tombait de bien haut. Elle manqua de s'agenouiller au sol face à tant de cruauté. Toutefois, elle n'eut le temps de le faire. Un bruit sourd et monstrueux s'entendit derrière elle... La bête était donc encore là ? Fichtre, elle n'était pas préparée à cela ! Sans plus attendre, elle pinça deux bouts de sa robe pour la relever et s'enfonça dans le couloir de la mort. Elle venait de réveiller la bête...
Lenore sortit du Palais Gourmand, une fois après avoir salué comme il se devait Madison. Un sourire bienveillant sur les lèvres, elle était particulièrement ravie et touchée d'avoir été conviée au Madness en tant que chanteuse. Eorzéa regorgeait de potentiel qu'elle n'était pas prête à de passer à côté. Un dernier regard sur le restaurant et la voilà partie rejoindre l'aérodrome d'Ul'dah afin de rejoindre la Forêt de Sombrelinceul. Le pas léger, sa longe robe ishgardaise virevolta au vent chaud de la région.
"Bienvenue à Gridania."
Les portes reliées bastingage s'ouvrirent et laissèrent passer la hyuroise à la crinière boisée. Sans plus attendre, elle poursuivit son chemin en lisant un livre. Elle connaissait le chemin sur le bout des doigts, elle faisait simplement attention de ne pas rentrer dans les gens. Quelques fois, certains la surprirent en train de chanter ou fredonner un air. Toutefois, alors qu'elle marchait sur de l'herbe, cette herbe se transforma en terre aride et dénuée de toutes végétations. Les arbres se transformèrent en parois rocheuses et les arbustes, en roches. L'air frais de la Forêt avait une brise chaude, tout était soudain.
Et pourtant, la belle était toujours plongée dans son livre. En réalité, elle lisait la pièce qu'elle allait incarner en scène d'opéra. Une artiste se devait de connaître son rôle et ses enjeux sur le bout des doigts et Lenore en faisait partie. L'atmosphère ne la dérangea pas, bien que la chaleur commençait à lui monter à la tête. D'un geste, elle ouvrit légèrement le haut de sa tenue afin de pouvoir mieux respirer. Ses yeux ne lâchaient pas son livre, qu'il était captivant ! Evelyn avait ce caractère si particulier qui faisait d'elle une femme de valeur, malgré qu'elle était tiraillée de devoir faire la guerre avec un ami d'enfance. Une triste destinée que Lenore comprit en une lecture.
Ce fut au détour d'un mur rocheux que la chaleur eut raison d'elle. Elle s'arrêta et arracha son regard du livre pour comprendre la raison d'une telle chaleur. Ce qu'elle vit lui glaça le sang. Alors qu'elle s'attendait à un pavillon boisé et fleuri, ce fut une entrée de grotte sombre et obscure qui l’accueilli. Elle ferma son livre et regarda autour d'elle. Derrière elle se trouvait un cimetière. L'obscurité régnait et transformait ce cadre en une véritable vision horrifique. Si elle voyait des morts sortir de leurs tombes, elle n'en serait pas plus étonnée que cela. Et pourtant, elle ne vit personne. Elle demeurait seule devant cette entrée où l'air paraissait plus frais. Pourquoi se retrouvait-elle ici ? Où se trouvait-elle dans tous les cas ? Le paysage lui faisait penser au Thanalan par ses terres arides et desséchées. Pourtant, des choses l'étonnaient. Elle y voyait au loin un immense palais. Se pourrait-il qu'elle soit à Gyr Abania...? Elle regarde le bas de sa robe. Cette dernière était particulièrement salie et décousue. Quels chemins avaient-elle pris pour arriver ici ? Aussi, ses jambes ne tardèrent pas à lui signaler une douleur sourde. Le temps de marche avait affecté ses muscles et ses chaussures à talons n'avaient pas aidé.
Elle ramena son regard sur l'entrée de la grotte. D'un air plus dur, elle comprit que si elle se trouvait ici, ce n'était pas pour rien. Quelque chose l'avait guidé... Son instinct l'avait mené ici. Il fallait qu'elle en trouve la raison. Alors, elle s'engagea dans l'obscurité de la grotte d'un pas hésitant. Malheureusement pour elle, elle n'avait guère de torche, ni une quelconque lumière. Seuls les quelques rayons de lunes allaient l'aider dans sa traversée. Tout d'abord, elle observa ce qu'elle put : la grotte se transformait en ruine petit à petit, tels des vestiges oubliés du passé. Puis, elle vit également des délabrements au sol, comment faisaient-elle pour survivre, ces ruines ? Plus elle s'enfonça dans la grotte, plus l'air paraissait frais. Elle bénissait sa fourrure ishgardaise, le froid ne la dérangeait pas. Quelques fois, elle passa par dessus des briques et des pierres effondrées et de ce qu'elle pouvait observer, ces ruines cachaient quelques cristaux d'éther ; un bon moyen de voir dans le noir.
A nouveau, elle contourna une roche sur le sol et passa dans un couloir à droite. La salle était sombre, elle n'y voyait rien à plus de deux yalms. Ce fut à pas de souris qu'elle s'y aventura, les mains posées sur son cœur. L'atmosphère était pesant, elle n'entendait que son propre souffle. Pourquoi son cœur lui criait de s'arrêter et de faire demi-tour ? Pourquoi un malaise lui noua la gorge ? Son pied percuta quelque chose. Étrangement, ce n'était pas de la pierre, le contact était trop mou. Elle plaça ses pupilles vers ses pieds avec lenteur mais elle n'y voyait trop rien. Elle choisit de se pencher vers l'avant, pour mieux identifier la chose. A cet instant, un rayon de lune dispersait sa lumière sur toute l'étendue de la pièce... Lenore découvrit le visage déchiqueté et défiguré d'un roegadyn gisant sur le sol. Le corps meurtri et des membres en moins, cette vision d'horreur terrifia la belle qui se redressa pour regarder les alentours. Cette vision ne cessa pas : plusieurs cadavres gisaient au sol dans des marres de sang, des sceptres en main ou parfois, des cristaux de foudre. Un malaise la prit, elle se souvint de cette prémonition où elle entendait des gens agonir face à une menace. C'était eux... Elle ne put s'empêcher davantage, la chanteuse usa de sa voix, non pas pour chanter...mais pour crier toute sa frayeur devant une telle peinture. Son cri, strident, résonnait sur les murs de la pièce. Une pièce ? Elle avait mal observé, les rayons lunaires démontraient qu'il s'agissait d'un grand couloir aux piliers soutenant le plafond. Le couloir était parsemé de cadavres aux membres manquant. Quel était donc ce maléfice ? Lenore tombait de bien haut. Elle manqua de s'agenouiller au sol face à tant de cruauté. Toutefois, elle n'eut le temps de le faire. Un bruit sourd et monstrueux s'entendit derrière elle... La bête était donc encore là ? Fichtre, elle n'était pas préparée à cela ! Sans plus attendre, elle pinça deux bouts de sa robe pour la relever et s'enfonça dans le couloir de la mort. Elle venait de réveiller la bête...
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
La pièce était silencieuse, l'on pouvait encore entendre le crépitement des flammes de la cheminée, les flammes dansant au gré de leur envie. Judal attendait patiemment derrière la cloison, laissant la Dame se préparer. Il avait été présent à son réveil, pour la rassurer et s'assurer que tout allait bien, le regard compatissant et meurtri à la fois. Mais que pouvait-il réellement penser, au fond de lui ? Lenore ne s'en doutait pas une seule seconde du dessein bien plus tragique qui se préparait. Sortant finalement de derrière la colonne sombreinçoise, elle se présentait à lui, vêtue d'une longue robe bleue et de son accessoire frontal, un sourire délicat sur les lèvres.
"Merci, Judal."
Ce dernier redressa le regard, tout aussi doux que le sien, non sans un sourire bienveillant. Néanmoins, alors qu'elle s'attendait à une réponse rapide et succincte, le voilà à s'approcher d'elle, peut-être même trop. Ils se touchaient presque, ce qui perturba un instant la jeune femme. Lorsqu'elle releva son regard, l'homme à la peau d'ébène déposa un baiser sur sa joue, tendre et délicat. Il regarda intensément l'ishgardaise de ses yeux ambrés, profitant pour lui murmurer quelques mots.
"Je suis heureux que tu sois de retour, Lenore."
La hyuroise n'y répondit rien aux premiers abords. Son regard translucide fixait sans relâche les prunelles du hyurois, brillant d'une lueur sincère. Elle lui sourit finalement en retour. L'homme qui se trouvait devant elle ne l'avait jamais abandonnée, qu'importe les raisons qui expliqueraient cela. Lorsqu'elle était partie dans le Coerthas, il avait été là pour venir la chercher. Lorsqu'elle était en manque d'inspiration, il n'avait de cesse de lui parler de ses projets, pour la guider et l'épauler. Et maintenant, il s'inquiétait à n'en pas dormir les nuits, jusqu'à veiller sur elle dans ses propres quartiers même. Touchée, elle venait de perdre sa garde... Une chose qu'elle allait regretter un jour. Finalement, une pensée happa toute cette magie. Elle fixa l'heure, puis Judal, terrifiée.
"Combien de temps suis-je partie..?!
- Eh bien... Une semaine, je dirais.
- Oh non...! Le directeur du Conservatoire doit être furieux !"
La hyuroise se détourna, plongeant dans ses affaires pour sortir une valise et quelques affaires chaudes. Sous l'oeil avisé et intrigué du mighois, la dame semblait presser et alerte. Ce rôle, elle le voulait...et elle souhaitait le garder ! Il était hors de question pour elle d'abandonner cette magnifique opportunité.
"Tant que tu me donnes une place pour venir te voir à cette pièce..!" dirait le jeune homme, d'un air amusé et taquin. La hyuroise se retourna, un sourire éclatant. Il ne lui avait fallu pas plus de trente minutes pour se préparer. Puis, elle sortit de ses quartiers avec Judal, saluant le personnel. Elle rentrerait sous peu, elle avait encore d'autres répétitions à faire, avec tout l'orchestre et les autres acteurs.
Tard le soir, la jeune chanteuse foulait le sol froid d'Ishgard, une petite valise en main. Elle releva le col de son manteau, affrontant le froid sans sourciller. Le plus dur était encore à venir, mais elle garderait cette place. D'un pas déterminé, elle engagea la marche vers le Conservatoire Royale.
"Merci, Judal."
Ce dernier redressa le regard, tout aussi doux que le sien, non sans un sourire bienveillant. Néanmoins, alors qu'elle s'attendait à une réponse rapide et succincte, le voilà à s'approcher d'elle, peut-être même trop. Ils se touchaient presque, ce qui perturba un instant la jeune femme. Lorsqu'elle releva son regard, l'homme à la peau d'ébène déposa un baiser sur sa joue, tendre et délicat. Il regarda intensément l'ishgardaise de ses yeux ambrés, profitant pour lui murmurer quelques mots.
"Je suis heureux que tu sois de retour, Lenore."
La hyuroise n'y répondit rien aux premiers abords. Son regard translucide fixait sans relâche les prunelles du hyurois, brillant d'une lueur sincère. Elle lui sourit finalement en retour. L'homme qui se trouvait devant elle ne l'avait jamais abandonnée, qu'importe les raisons qui expliqueraient cela. Lorsqu'elle était partie dans le Coerthas, il avait été là pour venir la chercher. Lorsqu'elle était en manque d'inspiration, il n'avait de cesse de lui parler de ses projets, pour la guider et l'épauler. Et maintenant, il s'inquiétait à n'en pas dormir les nuits, jusqu'à veiller sur elle dans ses propres quartiers même. Touchée, elle venait de perdre sa garde... Une chose qu'elle allait regretter un jour. Finalement, une pensée happa toute cette magie. Elle fixa l'heure, puis Judal, terrifiée.
"Combien de temps suis-je partie..?!
- Eh bien... Une semaine, je dirais.
- Oh non...! Le directeur du Conservatoire doit être furieux !"
La hyuroise se détourna, plongeant dans ses affaires pour sortir une valise et quelques affaires chaudes. Sous l'oeil avisé et intrigué du mighois, la dame semblait presser et alerte. Ce rôle, elle le voulait...et elle souhaitait le garder ! Il était hors de question pour elle d'abandonner cette magnifique opportunité.
"Tant que tu me donnes une place pour venir te voir à cette pièce..!" dirait le jeune homme, d'un air amusé et taquin. La hyuroise se retourna, un sourire éclatant. Il ne lui avait fallu pas plus de trente minutes pour se préparer. Puis, elle sortit de ses quartiers avec Judal, saluant le personnel. Elle rentrerait sous peu, elle avait encore d'autres répétitions à faire, avec tout l'orchestre et les autres acteurs.
Tard le soir, la jeune chanteuse foulait le sol froid d'Ishgard, une petite valise en main. Elle releva le col de son manteau, affrontant le froid sans sourciller. Le plus dur était encore à venir, mais elle garderait cette place. D'un pas déterminé, elle engagea la marche vers le Conservatoire Royale.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Une voix surplombait toute l'assemblée, les acteurs et l'orchestre, venus répéter cette soirée-là. Douce et angélique, on pouvait la reconnaître entre mille, c'était celle d'Evelyn, ou tout simplement Lenore, celle qui incarnait le rôle de cette dame aux mille tourments autour d'une guerre futile. La voilà qui entamait le bouquet finale, laissant élever sa voix aussi haute qu'elle le pouvait, les mains portant ce chant pur et si caractéristique. Sous les yeux ébahis de ses collègues, elle laissa finalement mourir sa voix dans une acclamation plus que raisonnable. Tous étaient heureux de la revoir après cette étrange absence. Même le directeur, pourtant sévère, applaudissait mollement.
"Parfait, c'est tout simplement excellent ! Soyez fiers de vous tous. On reprend la semaine prochaine !"
Tout le monde acquiesçait, touchés par les mots du directeur, dont la chanteuse principale. Ils quittèrent tous la scène et Lenore s'engouffra dans sa loge, seule. Elle s'assit devant sa coiffeuse, remarquant quelques bouquets de fleurs accompagnés de mots d'adulateurs timides. Elle en profita pour en lire quelques uns, tout en s'abreuvant de quelques gorgées d'eau. Elle était, en réalité, bien épuisée par cette répétition. Alors qu'elle finissait de lire l'une des lettres d'un admirateur, elle laissa divaguer son regard sur l'un des bouquets, perdue dans ses pensées. Cette vie, ce quotidien aurait pu s'arrêter si facilement, si vite. Son don pour prévoir des morts, des catastrophes futures... C'était une aubaine, comme un don qui la terrifiait chaque jour. Qu'est-ce qu'elle était, en fin de compte ? Une médium ? Quelque chose ? Cette question lui torturait l'esprit chaque jour. C'était sûrement un don de Halone la Guerrière, cela serait logique du moins. Après tout, dans certains livres de mythes et autres superstitions, une créature appelée "La Femme Hurlante" pleurait à chaque début de guerre pour annoncer les morts des prochains guerriers. Ou pire encore, elle lavait les chemises propres de ceux qui allaient périr au combat... Lenore sentit un poids sur son ventre, une pression soudaine. Était-elle une créature ? Impossible, elle les combattait même !
Calme-toi, reprends-toi... Ce n'est pas le moment d'y penser.
La jeune femme releva son regard sur son miroir, expirant longuement. Elle déposa avec délicatesse la lettre qu'elle lisait sur la table avant de commencer à se changer. Cette soirée-là n'était pas le bon pour y réfléchir. Mais un jour...elle saura.
Lorsqu'elle sortit du Conservatoire, nul doute, elle fit face à quelques admirateurs tous émerveillés de la voir. Ils lui tenaient des bouquets ou autres présents qui ravissaient la cantatrice, un sourire embellissant son visage enneigé. Bien sûr, elle accepta tous ce qu'on lui offrait, les remerciant mille fois pour une telle attention. Tous s'inclinèrent, elle y comprit, en signe d'au revoir. La lune surplombait la place ishgardaise, toute la ville dormait déjà. Pourtant, elle ne rentra pas tout de suite chez elle. Par un détour qu'elle connaissait par cœur, elle emprunta quelques chemins sinueux tout en chantant. Le chant, c'était toute sa vie, elle n'aurait d'yeux que pour la musique et l'art musicale si elle n'avait pas tant à supporter sur ses épaules. Alors, quand elle le pouvait, elle chantait, sans cesse. Un chant délicat et gracieux qui pouvait sembler à une berceuse pour certains, une douce mélodie mélancolique pour d'autres. Et qu'importe l'endroit où elle pouvait se trouver, elle ne s'arrêtait pas de chanter, comme un quotidien d'entrain. Néanmoins, elle n'entendait pas les deux silhouettes la suivant depuis au moins vingt yalms maintenant...
Au détour d'une ruelle, les deux silhouettes foncèrent vers la chanteuse pour la devancer et lui barrer la route en criant. D'une vive surprise, la jeune dame cria, une main devant ses lèvres et son corps en signe de protection. Mais... Les rayons de la lune dévoilèrent finalement deux enfants, aux tenues d'une école prestigieuse de la Cité. Elles voulaient, visiblement, faire peur à la chanteuse.
"Voyons...! Mais que faites-vous là, à cette heure-ci, mesdemoiselles ?
- Nous habitons à côté, il n'y a rien à craindre !
- Savez-vous l'heure qu'il est ? Il est bien tard.
- Oh non... Chante encore une fois, Lenore !"
En regardant d'un peu plus près, Lenore s'aperçut de leurs visages familiers. Ameline et Aude, deux jeunes filles qui aimaient bien échapper aux précepteurs, mais nullement méchantes dans le fond. Un besoin de liberté, voilà tout. La jeune dame soupirait un rire, amusée de leurs approches et de leurs "bêtises".
"Allons nous asseoir sur un banc.
- Oui !
- Mais juste un court instant ! Après, vous rentrez chez vous !"
Alors qu'elle menait la voie, les deux enfants la suivirent, le sourire au rendez-vous, presque impatientes. Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes les trois assises sur la grande place, à côté de l'école d'astromancie. Il n'y avait pas un chat, seulement elles. Alors que les deux jeune demoiselles observaient Lenore avec une admiration sans faille, cette dernière inspirait pour se concentrer prochainement. Puis, une voix s'éleva à nouveau. Doux et charmant, on lui reconnaissait bien là son professionnalisme. Les deux demoiselles relevèrent la tête vers les étoiles, appréciant ce chant à sa juste valeur. Elles étaient rêveuses et le bien-être qu'elles ressentaient tout d'un coup n'était que le fruit de la magie de la barde à leurs côtés. Chanter, un moyen d'apaiser les esprits les plus nerveux comme de ressentir de fortes émotions. Lenore appréciait chanter, comme on appréciait l'écouter. Cette nuit-là, un chant se fit entendre dans les environs de l'école d'astromancie. Un chant mémorable, telle une mère à son enfant. Ceux qui dormaient passaient une nuit des plus agréables.
"Parfait, c'est tout simplement excellent ! Soyez fiers de vous tous. On reprend la semaine prochaine !"
Tout le monde acquiesçait, touchés par les mots du directeur, dont la chanteuse principale. Ils quittèrent tous la scène et Lenore s'engouffra dans sa loge, seule. Elle s'assit devant sa coiffeuse, remarquant quelques bouquets de fleurs accompagnés de mots d'adulateurs timides. Elle en profita pour en lire quelques uns, tout en s'abreuvant de quelques gorgées d'eau. Elle était, en réalité, bien épuisée par cette répétition. Alors qu'elle finissait de lire l'une des lettres d'un admirateur, elle laissa divaguer son regard sur l'un des bouquets, perdue dans ses pensées. Cette vie, ce quotidien aurait pu s'arrêter si facilement, si vite. Son don pour prévoir des morts, des catastrophes futures... C'était une aubaine, comme un don qui la terrifiait chaque jour. Qu'est-ce qu'elle était, en fin de compte ? Une médium ? Quelque chose ? Cette question lui torturait l'esprit chaque jour. C'était sûrement un don de Halone la Guerrière, cela serait logique du moins. Après tout, dans certains livres de mythes et autres superstitions, une créature appelée "La Femme Hurlante" pleurait à chaque début de guerre pour annoncer les morts des prochains guerriers. Ou pire encore, elle lavait les chemises propres de ceux qui allaient périr au combat... Lenore sentit un poids sur son ventre, une pression soudaine. Était-elle une créature ? Impossible, elle les combattait même !
Calme-toi, reprends-toi... Ce n'est pas le moment d'y penser.
La jeune femme releva son regard sur son miroir, expirant longuement. Elle déposa avec délicatesse la lettre qu'elle lisait sur la table avant de commencer à se changer. Cette soirée-là n'était pas le bon pour y réfléchir. Mais un jour...elle saura.
Lorsqu'elle sortit du Conservatoire, nul doute, elle fit face à quelques admirateurs tous émerveillés de la voir. Ils lui tenaient des bouquets ou autres présents qui ravissaient la cantatrice, un sourire embellissant son visage enneigé. Bien sûr, elle accepta tous ce qu'on lui offrait, les remerciant mille fois pour une telle attention. Tous s'inclinèrent, elle y comprit, en signe d'au revoir. La lune surplombait la place ishgardaise, toute la ville dormait déjà. Pourtant, elle ne rentra pas tout de suite chez elle. Par un détour qu'elle connaissait par cœur, elle emprunta quelques chemins sinueux tout en chantant. Le chant, c'était toute sa vie, elle n'aurait d'yeux que pour la musique et l'art musicale si elle n'avait pas tant à supporter sur ses épaules. Alors, quand elle le pouvait, elle chantait, sans cesse. Un chant délicat et gracieux qui pouvait sembler à une berceuse pour certains, une douce mélodie mélancolique pour d'autres. Et qu'importe l'endroit où elle pouvait se trouver, elle ne s'arrêtait pas de chanter, comme un quotidien d'entrain. Néanmoins, elle n'entendait pas les deux silhouettes la suivant depuis au moins vingt yalms maintenant...
Au détour d'une ruelle, les deux silhouettes foncèrent vers la chanteuse pour la devancer et lui barrer la route en criant. D'une vive surprise, la jeune dame cria, une main devant ses lèvres et son corps en signe de protection. Mais... Les rayons de la lune dévoilèrent finalement deux enfants, aux tenues d'une école prestigieuse de la Cité. Elles voulaient, visiblement, faire peur à la chanteuse.
"Voyons...! Mais que faites-vous là, à cette heure-ci, mesdemoiselles ?
- Nous habitons à côté, il n'y a rien à craindre !
- Savez-vous l'heure qu'il est ? Il est bien tard.
- Oh non... Chante encore une fois, Lenore !"
En regardant d'un peu plus près, Lenore s'aperçut de leurs visages familiers. Ameline et Aude, deux jeunes filles qui aimaient bien échapper aux précepteurs, mais nullement méchantes dans le fond. Un besoin de liberté, voilà tout. La jeune dame soupirait un rire, amusée de leurs approches et de leurs "bêtises".
"Allons nous asseoir sur un banc.
- Oui !
- Mais juste un court instant ! Après, vous rentrez chez vous !"
Alors qu'elle menait la voie, les deux enfants la suivirent, le sourire au rendez-vous, presque impatientes. Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes les trois assises sur la grande place, à côté de l'école d'astromancie. Il n'y avait pas un chat, seulement elles. Alors que les deux jeune demoiselles observaient Lenore avec une admiration sans faille, cette dernière inspirait pour se concentrer prochainement. Puis, une voix s'éleva à nouveau. Doux et charmant, on lui reconnaissait bien là son professionnalisme. Les deux demoiselles relevèrent la tête vers les étoiles, appréciant ce chant à sa juste valeur. Elles étaient rêveuses et le bien-être qu'elles ressentaient tout d'un coup n'était que le fruit de la magie de la barde à leurs côtés. Chanter, un moyen d'apaiser les esprits les plus nerveux comme de ressentir de fortes émotions. Lenore appréciait chanter, comme on appréciait l'écouter. Cette nuit-là, un chant se fit entendre dans les environs de l'école d'astromancie. Un chant mémorable, telle une mère à son enfant. Ceux qui dormaient passaient une nuit des plus agréables.
Chante encore une fois, Lenore...
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
Elle avait cessé de répéter, son esprit était bien trop ailleurs pour pouvoir pleinement se concentrer sur sa musique. Elle pouvait encore entendre les clients discuter au rez-de-chaussée ; c'était bien là le seul bruit qu'elle pouvait entendre. Le passage de N'yahmi l'avait laissé perplexe quant au sujet de Judal. Pourquoi avait-il eu des suspicions sur lui ? Elle se tint le front, une migraine la prenant soudainement.
"Qu'as-tu vu, Lenore ?!"
Elle le revit encore une fois la prendre violemment par les épaules. Son regard transpirait le besoin de savoir ce qu'elle avait vu de lui. Un danger imminent contre sa personne ? Bien sûr. Était-ce toutefois sa mort ? Elle aimerait bien le comprendre. Elle avait en effet vu la mort de quelqu'un, de tout un groupe même. Le groupe de Marcus, ceux qui l'avaient secouru dans ses ruines. Mais pourquoi lui, et pas Judal ? Et surtout, pourquoi dans ce village enneigé, celui hantant ses pensées depuis son enfance ? Tant de questions pour si peu de réponse.
En moins d'une semaine, elle venait d'apprendre beaucoup de chose. L'intention de l'Ordre du Cygne, l'explosion, l'éboulement... Mais surtout, le fait que Judal soit au courant de beaucoup trop de chose à son goût. Etait-elle si ignorante à ce point ? Elle n'aimait pas ce sentiment d'impuissance. Cette organisation était ce pourquoi elle se battait chaque jour avec sa famille : un groupe de mage noir souhaitant semer le chaos au travers d'Eorzéa. Le blason des mages noirs venait d'être redorer, il ne fallait pas qu'il se détériore avant même de s'être relevé.
"Ma Dame, il y a une lettre pour vous, d'un certain Beaumière."
La nouvelle serveuse de la Luciole Ambrée, W'sharanya, vint lui tendre la missive. Lenore la gratifia d'un sourire en guise de remerciement et prit la lettre. Elle avait beau sourire, elle savait de quoi il s'agissait. Les avances de cet élezen avait fini par gagner, il serait un jour son époux. Endosser son titre ishgardais ne la dérangeait pas, néanmoins, tout passait après le travail, pour lui. Elle déposa la missive sur le couvercle du piano, reprenant son regard sur le clavier de ce dernier.
Ses doigts pianotèrent à nouveau de délicates notes dans un rythme valsant. La cantatrice inspira longuement, se laissant porter par la musique. Bientôt, elle allait se rendre en Orient pour la soirée privée à l'Akaibara. Un nouvel établissement pour elle, de nouvelles personnes, une nouvelle culture, de nouveaux horizons. Souffler, elle en avait besoin de temps à autre et si ce n'était pas le voyage qui lui permettait de penser à autre chose, c'était bien entendu la musique. Sa voix s'éleva à mesure qu'elle se fit emporter par sa propre mélodie. Par la même occasion, elle repensa à Judal. Les hommes, pouvaient-ils devenir égoïste si leur vie en dépendait ? Ce regard dans les yeux du mighois l'avait tout autant perturbée que sa vision. Que lui cachait-il ? Quelque chose lui échappait, comme à ce miqo'te. Tourner autant autour du mighois... Les mensonges du hyurois avaient déjà été démasqué un jour, habilement esquiver par ce dernier. Était-il simplement lui-même avec elle ? Trop de question, pour si peu de réponse, encore une fois.
Cette vision, à nouveau. Un endroit froid, un village abandonné sous un épais manteau blanc. Le rêve... La vision de toute une enfance ? Un rêve précisé la veille, lorsqu'elle avait touché la main du mighois. Ses sourcils se froncèrent à cette pensée. Il y avait beaucoup trop d'informations, elle n'arrivait pas à organiser ses idées à nouveau. Arrivera-t-elle un jour à saisir toute l'ampleur de ces visions ? Elle cessa brutalement son chant et sa mélodie, fermant ses yeux. Les quelques personnes l'ayant écoutée sursautèrent à cet arrêt soudain. Elle ne pouvait pas rester là. Elle se devait de se renseigner. Qu'était-ce la Calamité ? Où se trouvait Rivesthern ? Elle se redressa de son banc après avoir fermer le couvercle du clavier. Se dirigeant vers le sol, elle croisa Y'toshan et W'sharanya au service.
"J'aimerais que l'on ne me dérange à aucun moment."
Les deux miqo'tes acquiescèrent de la tête, l'une intriguée, l'autre mou et las. La jeune Dame descendit les escaliers, son regard se voilant d'un tourment certain mais strict. Elle devait bien avoir des documents sur cet endroit... Elle se devait de le trouver.
Lyssie
Il y a 10 mois et 3 jours
"Il faut bien faire quelque chose avant qu'ils n'arrivent.
- Vous êtes fou, n'entrez pas dans ce village ! Vous allez vous faire tuer !"
Après tant d'années à faire le même rêve, la voilà confronter à un véritable cauchemar. Ce dernier n'était autre que sa vision, une vision qu'elle faisait depuis son enfance. Tout prenait sens désormais. Ou presque ? Son regard fixait ce village abandonné et lugubre, au sol jonché de cadavres. Avait-elle attendu toute une vie rien que pour ce moment ? Les Dieux étaient capricieux à ne jamais répondre à ses questions. Elle était leur messagère, elle délivrait leurs messages de mort afin qu'elle puisse, sans doute, y faire quelque chose. Mais avait-elle véritablement les épaules pour supporter tout cela ? Une seule question restait en suspens : maintenant qu'elle avait compris que ce rêve n'était qu'une prémonition d'un malheur prochain, pourquoi cela ressemble-t-il beaucoup à un souvenir lointain ?
"N'y allez pas.... Qui sait ce qu'elle peut vous faire subir ?"
Leurs regards glissèrent jusqu'à la silhouette d'une femme errant dans le village. D'une marche posée et calme, elle allait d'un point à un autre, restant pourtant dans le centre du village dévasté. Une longue chevelure noire, des poignets attachés avec des cordes... Son éthéromètre s'était agité, la présence d'éther du néant était un fait. N'yahmi plissa les yeux, elle n'avait pas tort. C'était du suicide d'y aller, surtout seul. Qu'avait-il réellement en tête...?
Ils firent demi-tour, pour le plus grand des soulagements de la dame. Le miqo'te paraissait sceptique, partagé entre l'idée d'y aller ou d'attendre ses collègues. D'une main sur le cœur, Lenore remercia Halone pour les avoir épargner de cette bataille qui n'était pas encore la leur.
"Si je n'y vais pas, c'est bien parce que c'est vous, Dame de Riverhood.
- Et j'en suis ravie. Vous me soulagez le cœur."
Les deux s'échangèrent un léger sourire après toute cette pression accumulée devant le village. Ils prirent leurs chocobos et retournèrent jusqu'au Nid du Faucon, loin de cette entité. S'il fallait, elle préviendrait les autorités locales...mais pour le moment, cela ne s'exporterait pas. Du moins, c'est ce qu'elle aimait croire. Désormais auc chaud dans la petite auberge du coin, les deux collègues impromptus passèrent un moment agréable, qui pourtant fit réaliser à la dame ô combien elle demeurait seule. Elle n'avait ni ami, ni compagnon, seul son travail avait compté pour elle, jusqu'à se fermer les portes pour d'autres relations. A Ishgard, il était dur de s'y trouver des amis, surtout dans les hautes sphères. Entre jeux de masque et d'apparence, ce n'était qu'une mascarade pour s'allier entre familles, rien de plus.
Autour d'un chocolat chaud, l'enquêteur discutait de tout et de rien avec la dame, dans des élans de curiosité. Mais, fallait-il pourtant qu'ils perdent leur garde ? Aucunement, surtout pas après avoir vu que ce rêve n'était autre qu'une prémonition. Son regard bleuté regarda un instant le plafond.
"Que dois-je faire...?"
Perdue dans ses pensées, elle l'était tout autant dans la réalité. Que déchiffrer désormais dans sa prémonition ? L'équipe de Marcus n'était pas là, mais, et s'il venait ? A cette pensée, ses sourcils se froncèrent, contrarié d'être, comme toujours, perdue. Qu'était-elle à la fin ? Une messagère ? Une médium ? Quelque chose ? Ses doigts serrèrent davantage sa tasse en verre. Seul un appel à sa linkperle la tira de ses pensées. Alors qu'elle répondit à cet appel, ses yeux s'écarquillèrent.
- Vous êtes fou, n'entrez pas dans ce village ! Vous allez vous faire tuer !"
Après tant d'années à faire le même rêve, la voilà confronter à un véritable cauchemar. Ce dernier n'était autre que sa vision, une vision qu'elle faisait depuis son enfance. Tout prenait sens désormais. Ou presque ? Son regard fixait ce village abandonné et lugubre, au sol jonché de cadavres. Avait-elle attendu toute une vie rien que pour ce moment ? Les Dieux étaient capricieux à ne jamais répondre à ses questions. Elle était leur messagère, elle délivrait leurs messages de mort afin qu'elle puisse, sans doute, y faire quelque chose. Mais avait-elle véritablement les épaules pour supporter tout cela ? Une seule question restait en suspens : maintenant qu'elle avait compris que ce rêve n'était qu'une prémonition d'un malheur prochain, pourquoi cela ressemble-t-il beaucoup à un souvenir lointain ?
"N'y allez pas.... Qui sait ce qu'elle peut vous faire subir ?"
Leurs regards glissèrent jusqu'à la silhouette d'une femme errant dans le village. D'une marche posée et calme, elle allait d'un point à un autre, restant pourtant dans le centre du village dévasté. Une longue chevelure noire, des poignets attachés avec des cordes... Son éthéromètre s'était agité, la présence d'éther du néant était un fait. N'yahmi plissa les yeux, elle n'avait pas tort. C'était du suicide d'y aller, surtout seul. Qu'avait-il réellement en tête...?
Ils firent demi-tour, pour le plus grand des soulagements de la dame. Le miqo'te paraissait sceptique, partagé entre l'idée d'y aller ou d'attendre ses collègues. D'une main sur le cœur, Lenore remercia Halone pour les avoir épargner de cette bataille qui n'était pas encore la leur.
"Si je n'y vais pas, c'est bien parce que c'est vous, Dame de Riverhood.
- Et j'en suis ravie. Vous me soulagez le cœur."
Les deux s'échangèrent un léger sourire après toute cette pression accumulée devant le village. Ils prirent leurs chocobos et retournèrent jusqu'au Nid du Faucon, loin de cette entité. S'il fallait, elle préviendrait les autorités locales...mais pour le moment, cela ne s'exporterait pas. Du moins, c'est ce qu'elle aimait croire. Désormais auc chaud dans la petite auberge du coin, les deux collègues impromptus passèrent un moment agréable, qui pourtant fit réaliser à la dame ô combien elle demeurait seule. Elle n'avait ni ami, ni compagnon, seul son travail avait compté pour elle, jusqu'à se fermer les portes pour d'autres relations. A Ishgard, il était dur de s'y trouver des amis, surtout dans les hautes sphères. Entre jeux de masque et d'apparence, ce n'était qu'une mascarade pour s'allier entre familles, rien de plus.
Autour d'un chocolat chaud, l'enquêteur discutait de tout et de rien avec la dame, dans des élans de curiosité. Mais, fallait-il pourtant qu'ils perdent leur garde ? Aucunement, surtout pas après avoir vu que ce rêve n'était autre qu'une prémonition. Son regard bleuté regarda un instant le plafond.
"Que dois-je faire...?"
Perdue dans ses pensées, elle l'était tout autant dans la réalité. Que déchiffrer désormais dans sa prémonition ? L'équipe de Marcus n'était pas là, mais, et s'il venait ? A cette pensée, ses sourcils se froncèrent, contrarié d'être, comme toujours, perdue. Qu'était-elle à la fin ? Une messagère ? Une médium ? Quelque chose ? Ses doigts serrèrent davantage sa tasse en verre. Seul un appel à sa linkperle la tira de ses pensées. Alors qu'elle répondit à cet appel, ses yeux s'écarquillèrent.
"Madame de Riverhood, nous arrivons dans quelques heures. Où vous trouvez-vous ?"
C'était Marcus.