[Été 2024] Le Cœur de Tlazolt

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Anaëlle de Lacourteil Il y a 3 mois et 3 semaines

Un Matin Pluvieux


L'aube s'était levée sur un ciel gris et lourd, promettant une journée de pluie incessante. Le bataillon d'exploration et ses alliés, encore marqués par les découvertes et les périls de la veille, se préparaient à une nouvelle expédition. La fine bruine qui tombait depuis le petit matin avait déjà transformé le camp en un terrain boueux, les gouttes d'eau glissant sur les toiles de tente et s'accumulant en petites flaques. La jungle environnante, dense et mystérieuse, semblait s'éveiller sous cette douche rafraîchissante, ses couleurs vives atténuées par le voile de l'humidité.


Maëlle, intrépide alchimiste du groupe, s'approcha du feu de joie central baignant dans son infortune, ses vêtements détrempés mais son regard vif et déterminé. Elle sortit de sa sacoche plusieurs petites fioles contenant un liquide bleu pâle qui semblait scintiller légèrement dans la lumière diffuse. « J'ai une bonne nouvelle, » annonça-t-elle avec un sourire, élevant les fioles pour que chacun puisse les voir. « J'ai réussi à fabriquer quelques potions à partir de la sève des Amakuyas. »


Les alliés échangèrent des regards curieux et impressionnés. Les Amakuyas, ces plantes aux feuilles bleutées découvertes la veille, étaient encore un mystère pour eux. La pluie tombait en une mélodie douce sur les larges feuilles de la jungle, créant un rythme apaisant malgré l'inquiétude qui montait. Maëlle tendit les fioles, expliquant que trois contenaient de l'éther et deux autres, des potions de soins renforcées. Un léger parfum apaisant s'échappait des potions, une promesse de réconfort et de puissance dans cette nature hostile.


Marcus, cuisinier émérite et expert en survie des Loups d'Ébène, se leva pour accepter l'une des fioles, son visage sérieux se détendant légèrement en signe d'approbation. « J'ai aussi préparé quelque chose, » ajouta-t-il, sortant de son sac un appât élaboré destiné à attirer les prédateurs. « Juste au cas où 'monsieur grosse empreinte' se montrerait, » dit-il avec un sourire en coin. Le groupe rit nerveusement, l'humour de Marcus un léger baume sur leurs nerfs tendus.


Pendant ce temps, Itaru ajustait sa hache et vérifiait son équipement. « Bon, il pleut, c'est pas une bonne nouvelle, mais... Vous voulez toujours aller voir si y a le gros reptile ? » demanda-t-il, sa voix calme contrastant avec la tension palpable dans l'air. Le groupe hésita un instant. Anaëlle, l'érudite, exprima son désir de retourner à la crique, rappelant qu'ils avaient plusieurs options pour y accéder. « Il doit y avoir un chemin moins étriqué quelque part, » suggéra-t-elle, faisant écho à une idée qui résonnait dans l'esprit de tous : explorer de nouveaux territoires tout en restant vigilants.


La conversation s'intensifia alors que chacun pesait les risques et les bénéfices de leur prochaine expédition. Asa évoqua les prédateurs de la veille et l'importance de ne pas provoquer inutilement les créatures locales. Les discussions se poursuivirent sous la pluie, chaque goutte semblant marteler les questions non posées et les décisions à venir. Les aventuriers, malgré l'humidité oppressante et le froid mordant, sentaient une énergie électrique dans l'air, un mélange de peur et d'excitation à l'idée de ce qu'ils pourraient découvrir.


Alors que la pluie redoublait d'intensité, transformant les sentiers en petites rivières boueuses, le groupe se mit en marche, tous les membres déterminés à braver les dangers et à en découdre s'il le fallait. Le murmure de la pluie sur la canopée, le craquement des branches sous leurs pas, et le parfum de la terre humide créaient une symphonie naturelle, une toile sonore qui les enveloppait dans un cocon de mystère. La jungle semblait les observer, chaque arbre, chaque feuille, chaque ombre cachée semblant vibrer d'une vie propre, prête à révéler ses secrets les plus sombres.



Une Traversée vers l'Inconnu


La jungle, désormais familière mais toujours enveloppée d'un voile de secrets, s'étendait devant eux comme un labyrinthe d'arbres imposants et de lianes entrelacées. Chaque pas des membres de cette petite expédition était accompagné par le bruit mouillé des feuilles et des branches sous leurs pieds, les gouttes de pluie s'écrasant sur le sol boueux en une cadence régulière. En trombe elle effondrait son rideau absconse et, battante et persistante, enveloppait tout d'une brume dense et rafraîchissante, créant une atmosphère à la fois apaisante et inquiétante. Le groupuscule progressait avec prudence, leurs vêtements détrempés collant à leur peau, ajoutant au poids de l'humidité oppressante.


Alors qu'ils se frayaient un chemin à travers la jungle dense, Rose et Loups étaient constamment alertés par les bruits de la faune environnante. Des cris d'oiseaux exotiques perçaient le brouillard, tandis que des mouvements furtifs dans les feuillages trahissaient la présence de créatures invisibles. La canopée dense, une voûte naturelle au-dessus de leurs têtes, semblait abriter un monde parallèle, une réalité cachée remplie de dangers et de merveilles. De temps en temps, un bruissement de feuilles ou le craquement sec d'une branche cassée indiquaient la présence de quelque chose de plus grand et de plus menaçant, des créatures dont les yeux invisibles suivaient chacun de leurs mouvements.


Soudain, des grondements sourds résonnèrent à travers la jungle, comme des échos lointains d'une tempête souterraine. Ces sons profonds et gutturaux semblaient provenir de partout et de nulle part à la fois, amplifiés par la résonance de la forêt humide. Tout de go les explorateurs s'immobilisèrent, leurs cœurs battant plus fort dans leurs poitrines. Le silence qui suivit fut encore plus oppressant, chaque membre du groupe retenant son souffle, tentant de percer les ombres de la jungle pour deviner l'origine de ces bruits. La tension était palpable, chaque craquement de branche ou souffle de vent semblant annoncer l'arrivée d'un prédateur invisible.


Continuant leur progression, ils finirent par atteindre la crique, un vaste espace ouvert niché au creux d'une falaise intérieure. Le spectacle qui s'offrait à eux était à la fois magnifique et terrifiant. La paroi rocheuse, abrupte et imposante, surplombait une doline d'eau douce d'une pureté cristalline. Le grondement des cascades éphémères formées par le ruissellement de la pluie vrombissait sourdement comme un bruit blanc et constant. Mais l'endroit, d'une beauté sauvage et indomptée, portait toutefois les marques du passage d'une créature titanesque, une marque qui, la veille, n'avait pas été observée par la vigilance scrutatrice du groupe. En effet, la falaise montrait des traces de griffures profondes, des éraflures qui ne pouvaient être le fait que d'une bête colossale. Les aventuriers échangèrent des regards inquiets, conscients que la créature qui avait laissé ces marques pourrait être proche.


Maëlle s'approcha de l'eau, sa curiosité scientifique prenant le dessus sur sa peur. Elle préleva un échantillon d'eau avec précaution, espérant y déceler des traces d'éther ou d'autres éléments révélateurs de la présence du prédateur. Pendant ce temps, Itaru scrutait les alentours, cherchant des indices supplémentaires. La pluie continuait de tomber, chaque goutte créant de petites ondes sur la surface de l'eau. Soudain, Marcus, qui observait la scène avec une intensité croissante, remarqua quelque chose d'inhabituel. « Regardez, » murmura-t-il, pointant du doigt une large empreinte dans la boue près de la rive. « C'est récent. Pas plus de cinq ou six heures. »


Le groupe se tourna vers la direction indiquée par Marcus. Là, au bout de la crique, un tunnel végétal s'ouvrait, comme une blessure béante dans la jungle. Les lianes déchirées et les fougères écrasées formaient un sentier naturel mais sinistre, sculpté par le passage d'une créature immense. C'était une route tracée par une créature gargantuesque. Le passage, autrefois dense de végétation, était maintenant aplati, les traces de griffes et les éclats de végétation témoignaient de la puissance brute de l'animal.


Malgré la peur qui serrait leurs cœurs, ils se sentirent attirés par ce chemin étrange, emprunté la veille par le Vogha. La jungle, avec ses ombres mouvantes et ses sons inquiétants, semblait les pousser en avant, comme si elle voulait leur révéler un secret profondément enfoui. La pluie redoublait d'intensité, créant un rideau d'eau qui rendait chaque pas plus difficile, mais aussi plus discret. L'atmosphère était lourde, chargée d'une électricité palpable. Le groupe avançait avec précaution, conscient de chaque bruit, de chaque mouvement autour d'eux. Ils étaient sur le point de pénétrer dans un territoire inconnu, un endroit où la nature semblait dominer de manière incontestée.


Alors qu'ils s'engageaient dans le tunnel végétal, les membres de l'expédition ressentirent une étrange sensation, comme si la jungle elle-même les observait. Les lianes déchirées, les arbres abattus, tout indiquait qu'ils étaient sur les traces de quelque chose de grand, de dangereux. Ils pouvaient presque sentir le souffle de la créature, imaginer ses yeux perçants les guettant depuis l'obscurité. La tension était à son comble, chaque membre du groupe se préparant mentalement à ce qu'ils pourraient découvrir au bout de ce chemin.


Enfin, après une marche précautionneuse, le tunnel déboucha sur une clairière. La transition fut brutale, la végétation dense cédant soudainement la place à un espace ouvert. La clairière était un lieu de destruction et de chaos, le sol jonché de végétation écrasée et de débris. Au centre, une immense silhouette se dressait, une créature qui semblait appartenir à un autre monde. Le Tural Vidraal, mi-crocodile, mi-monstre marin, était là, ses écailles luisantes sous la pluie. La créature était massive, imposante, ses yeux jaunes fixés sur les intrus avec une intelligence froide et calculatrice. Le groupe, face à cette vision terrifiante, se rendit compte qu'ils étaient en présence de quelque chose de bien plus grand qu'eux, une force de la nature incarnée.


Le cœur battant à tout rompre, les aventuriers se préparaient à l'inévitable. Le silence de la clairière était presque assourdissant, chaque seconde s'étirant en une éternité. Le Tural Vidraal, sentant sa proie proche, émit un grondement sourd, brisant le calme de l'endroit. Le groupe savait qu'ils n'avaient qu'une seule chance : fuir ou se battre. Ils échangèrent des regards, chacun lisant la détermination dans les yeux de l'autre. Leur aventure avait atteint son apogée, et la confrontation avec le monstre était inévitable.
Anaëlle de Lacourteil Il y a 3 mois et 3 semaines

La Rencontre Inévitable

Au seuil de la clairière, un silence pesant s'installa. Le groupe, haletant après leur course précipitée à travers la jungle, observait avec une fascination teintée de terreur la créature titanesque qui se tenait devant eux. Le Tural Vidraal, ce prédateur des profondeurs, était là, étincelant sous la pluie battante. Ses écailles, brillantes et mouillées, semblaient absorber la faible lumière du jour, leur surface irrégulière évoquant une armure impénétrable. Le vent soufflait fort, hurlant à travers les arbres dénudés, portant avec lui les échos des bruits de la jungle. Le tonnerre grondait au loin, ajoutant une dimension presque apocalyptique à la scène.

Les aventuriers, figés par la vue de ce colosse, ressentirent une montée d'adrénaline. Leurs cœurs battaient à l'unisson, un rythme frénétique rythmé par la crainte et l'excitation. Le sol sous leurs pieds vibrait légèrement, comme si la terre elle-même réagissait à la présence de cette bête. Le Tural Vidraal était une incarnation vivante des légendes locales, une créature mythique dont l'existence même semblait défier la réalité. Ses yeux jaunes, perçants comme des phares dans l'obscurité, se fixèrent sur le groupe avec une intelligence glaciale. Chaque mouvement de ses muscles puissants sous sa peau écailleuse témoignait de la force brute et de la dangerosité qu'il représentait.

Alors que la tension montait, le groupe se préparait à l'affrontement. Laurence, la détermination gravée sur son visage, fit signe à Marcus de préparer leur appât. Ce dernier, un vétéran de nombreux combats, sortit calmement un paquet de feuilles et de poissons séchés, un leurre destiné à distraire la bête. Anaëlle, son esprit affûté comme une lame, commença à canaliser son éther, prête à protéger ses compagnons. Maëlle, sa curiosité scientifique brièvement éclipsée par la peur, se tenait prête à soutenir ses amis avec ses sorts de soins. Itaru, silencieux et concentré, serra sa hache avec une résolution froide, tandis qu'Asa, son visage impassible, préparait ses propres sortilèges.

Le Tural Vidraal, sentant la présence du groupe, réagit avec une rapidité surprenante pour sa taille. D'un coup de queue, il balaya l'eau stagnante de la clairière, projetant des éclaboussures autour de lui. Un grondement sourd monta de sa gorge, résonnant dans l'air comme le tonnerre, et il se dirigea vers eux, chaque pas s'accompagnant d'un tremblement du sol. Le groupe sentit le danger imminent, une pression invisible s'abattant sur eux comme une vague. La pluie s'intensifiait, le bruit des gouttes frappant le sol se mêlant au grondement de la créature.

Dans un mouvement rapide et calculé, Marcus lança l'appât à une distance sécuritaire. L'odeur des poissons séchés, mêlée à celle des baies, se répandit rapidement dans l'air, attirant l'attention du prédateur. Le Tural Vidraal hésita un instant, ses narines frémissant en quête de cette nouvelle odeur. Profitant de cette distraction, Anaëlle éleva une barrière protectrice autour de ses compagnons, un bouclier d'éther étincelant, prêt à les défendre contre l'assaut imminent.

La créature, bien qu'intéressée par l'appât, ne détourna pas complètement son attention des aventuriers. Avec une agilité déconcertante, elle se déplaça latéralement, ses yeux toujours fixés sur eux, jaugeant la situation. Laurence, sentant le danger croissant, éleva un mur de glace dans le tunnel végétal, espérant ralentir l'avance de la bête. La glace, étincelante et solide, formait une barrière temporaire mais potentiellement vitale.

Asa, observant le comportement de la créature, comprit qu'ils devaient agir vite. Elle se concentra, ses mains entourées d'une énergie éthérée, et lança un sort de foudre vers la surface de l'eau, espérant désorienter le monstre. La décharge électrique traversa l'eau, créant un réseau de lumière intense, mais le Tural Vidraal, protégé par ses écailles épaisses, sembla à peine affecté.
C'est alors que Marcus, avec une précision froide, arma une balle explosive dans son fusil et visa la falaise au-dessus du reptile. L'explosion retentit, projetant des morceaux de roche sur la créature. Le coup fit mouche, et le reptile, surpris par l'attaque venant d'en haut, recula légèrement, cherchant à comprendre la source de cette agression. Mais la bête n'était pas encore vaincue. Avec un cri de rage, elle se retourna, ses yeux jaunes se fixant à nouveau sur le groupe. C'est à ce moment que Itaru, profitant de la distraction, s'élança vers l'avant. Avec une agilité surprenante, il se faufila sous l'eau, cherchant une ouverture pour frapper. Sa machette trouva sa cible, se glissant entre les écailles du monstre, infligeant une blessure.

Le Tural Vidraal, sentant la douleur, se mit à rugir, secouant l'eau autour de lui. La clairière était désormais un véritable champ de bataille. Maëlle, voyant ses compagnons en difficulté, canalisa son éther pour lancer un sort de gravité, espérant immobiliser la bête. Le sol autour du reptile sembla se déformer, se resserrant autour de ses pattes massives. Le Tural Vidraal lutta contre la force invisible qui tentait de le retenir, mais sa puissance brute lui permit de résister.

Alors que la situation semblait désespérée, Laurence, renforcé par l'éther d'Anaëlle, leva une dernière fois les mains. Des pieux de glace jaillirent de l'eau, ciblant le ventre vulnérable du monstre. L'attaque fut décisive. Le reptile, déjà affaibli par les coups précédents, vacilla, son cri de douleur se mêlant au tonnerre. C'est alors que Marcus, avec une dernière balle explosive, visa directement la gueule de la créature. Le projectile explosa à l'intérieur de la mâchoire, brisant les défenses du monstre.

Dans un ultime effort, Asa canalisa son éther pour geler l'eau autour du reptile, immobilisant ses mouvements. Le Tural Vidraal, maintenant impuissant, lutta vainement contre la glace qui le retenait. Le groupe, unissant ses forces, porta le coup de grâce. Itaru, d'un coup puissant, trancha la gorge du monstre, tandis que les autres continuaient à l'attaquer avec leurs sorts. Le silence retomba sur la clairière, le bruit de la pluie couvrant les derniers râles de la bête. Le Tural Vidraal, ce prédateur légendaire, s'effondra, son corps gigantesque immobile dans l'eau.

Les aventuriers, essoufflés et trempés, se regardèrent avec un mélange de soulagement et d'incrédulité. Ils avaient vaincu l'impossible, mais à quel prix ? Leurs corps étaient fatigués, leurs esprits ébranlés par l'intensité du combat. Anaëlle, ressentant la douleur dans son corps, fut rapidement soignée par Maëlle, dont les sorts de soin offraient un répit bienvenu. Marcus et Itaru commencèrent à préparer le corps du monstre, tandis qu'Asa récupérait des écailles en guise de trophée.

La victoire avait été durement acquise, et le groupe savait que d'autres défis les attendaient. Mais pour l'instant, ils pouvaient se réjouir de leur survie et de leur triomphe sur une créature légendaire. La jungle, comme pour marquer cette victoire, semblait se calmer, le bruit des animaux nocturnes remplaçant les grondements de la tempête. Les aventuriers, malgré leur épuisement, se sentaient vivants, plus forts, et prêts à affronter ce que cette terre inconnue leur réservait encore.
Anaëlle de Lacourteil Il y a 3 mois et 3 semaines

Une victoire mesurée

Alors que le tumulte du combat s'évanouissait, un calme étrange s'installa sur la clairière. Le silence, lourd et pesant, enveloppait les aventuriers tandis qu'ils contemplaient le corps inerte du crocodile. La créature, qui avait incarné tant de peur et de superstition, n'était désormais plus qu'une masse imposante et immobile. Le contraste entre l'intensité de la bataille et ce silence soudain créait une atmosphère presque irréelle, comme si le monde retenait son souffle. La pesanteur s'abattait une fois de plus, toujours plus lourde et oppressante.


Anaëlle, encore essoufflée, se redressa avec l'aide de Maëlle. Une douleur sourde la saisit au niveau du coccyx, elle avait essuyé une pénible chute durant le combat. Maëlle, avec la douceur et la compétence qui la caractérisaient, passa sa main au-dessus de la blessure, laissant son éther apaisant couler dans le corps de sa camarade. "Merci, Maëlle," murmura Anaëlle, une ombre de sourire sur les lèvres. "Ça va déjà mieux."

Laurence, observant la scène d'un œil vigilant, se permit enfin de relâcher la tension qui crispait ses muscles. Il lança un regard à Marcus, qui, avec un mélange de fierté et de respect, détachait un croc de la monstruosité reptilienne comme un trophée symbolique. "Bien joué, tout le monde," déclara Laurence, sa voix résonnant dans l'air humide de la clairière. "Ce n'était pas une mince affaire."

Itaru, quant à lui, essorait lentement ses vêtements trempés, ses mouvements empreints d'une nonchalance trompeuse. "On va pouvoir manger pendant un bail," plaisanta-t-il, brandissant la queue massive du reptile. Mais derrière cette légèreté, une lueur de satisfaction brillait dans ses yeux. Le guerrier savait que cette victoire était un tournant, une preuve de leur capacité à surmonter les défis de cette terre inhospitalière.

Asa, silencieuse et concentrée, se tenait près du cadavre de la créature. Avec un respect presque cérémonial, elle prélevait des écailles, ses doigts effleurant la surface dure et froide. Ses pensées étaient tournées vers les mystères encore à élucider, vers les secrets que cette créature et cette jungle recelaient. "Nous avons réussi," murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres. "Mais ce n'est qu'une bataille parmi tant d'autres."

Le groupe, rassemblé autour de leur trophée, ressentait une étrange mixité d'émotions. La joie de la victoire était tempérée par la conscience des conséquences possibles. Ils avaient abattu une créature mythique, mais à quel prix ? Anaëlle, toujours réfléchie, s'exprima à haute voix : "Nous devrions être prudents, la jungle que nous avons connue va changer sous peu. Qui peut prédire, maintenant que ce colosse est tombé, quel prédateur reprendra le sommet de la chaîne alimentaire ? Nous devrions peut-être étudier des échantillons de ce monstre."

Maëlle, encore sous le choc de l'intensité du combat, hocha la tête. "Il y a quelque chose de... pesant, ici," ajouta-t-elle, se frottant les bras comme pour chasser un frisson. "Une énergie que je ne saurais définir." Ses yeux se posèrent sur le cadavre du monstre, une lueur de réflexion dans le regard. "Nous devrions explorer son antre, découvrir si d'autres créatures de ce genre existent."

La suggestion fit écho dans l'esprit de chacun. La possibilité de trouver des œufs ou d'autres monstres semblables les préoccupait tous. Marcus, toujours pragmatique, acquiesça. "Nous ne pouvons pas laisser cela en suspens. Il faudra préparer une expédition, avec l'équipement adéquat pour explorer les fonds sous-marins."

Alors que le groupe se préparait à quitter la clairière, emportant avec eux des morceaux du reptile et des échantillons de la végétation environnante, une sensation de devoir accompli et de responsabilité les envahit. Ils avaient survécu à une épreuve terrifiante, mais savaient que d'autres défis les attendaient. Le mystère de cette jungle, ses dangers et ses merveilles, étaient loin d'être épuisés.


En quittant la clairière, chacun des aventuriers était plongé dans ses pensées. Ils ressentaient le poids de leurs actions et les implications de leurs découvertes. Cette victoire, bien que douce-amère, avait renforcé leurs liens et leur détermination à continuer leur exploration. Les questions sans réponse, les mystères à élucider, tout cela les poussait à aller de l'avant, à découvrir ce que cette terre sauvage et mystérieuse leur réservait encore.

La pluie continuait de tomber, douce et persistante, lavant les traces de la bataille, comme si la jungle elle-même cherchait à effacer les vestiges de cet affrontement titanesque. Mais pour les aventuriers, cette journée resterait gravée dans leur mémoire, une épreuve marquante dans leur quête de connaissance et de survie. Le groupe quitta la clairière, laissant derrière eux le corps inerte du Tural Vidraal, une présence silencieuse et imposante, symbole de la nature indomptée qu'ils avaient osé défier.
Anaëlle de Lacourteil Il y a 3 mois et 3 semaines

Rapport d'Expédition - L'alpha de la région


Sujet : Exploration de la Crique et Rencontre avec le Reptile géant


Introduction

L'expédition menée aujourd'hui avait pour objectif de poursuivre l'exploration de la jungle environnante, en particulier la crique découverte la veille, d'étudier le second passage et d'assurer la protection du camp après avoir confirmé la présence d'un alpha dans la région. Ce rapport détaille les observations, les découvertes et les événements marquants de cette journée, marquée par une confrontation inattendue avec un reptile géant identifié comme un prédateur Alpha.


Conditions Météorologiques et Environnementales

La journée a commencé sous une pluie fine, qui s'est intensifiée au fil des heures, transformant les sentiers en rivières boueuses et rendant notre progression difficile. L'orage a rendu notre présence presque imperceptible. Les traces que nous laissions disparaissaient tout comme celle de tout prédateur que nous aurions tenté de détecter.


Observations Préliminaires

Nous avons suivi un deuxième chemin vers la crique, empruntant un tunnel végétal formé par le passage régulier d'une créature massive. Les traces observées indiquaient une récente activité, suggérant que le reptile avait quitté l'eau il y a quelques heures seulement. Cette information nous a permis de mieux anticiper une éventuelle rencontre.


Rencontre avec la créature

Arrivés à la crique, nous avons rapidement repéré la créature. La bête, un reptile géant semblable à un crocodile titanesque, se tenait partiellement immergé dans une mare formée par la pluie. Son apparence imposante et sa capacité à se camoufler nous ont pris par surprise. Une confrontation indirecte s'en est suivie, menée en premier lieu par une retraite vers un point plus avantageux puis marquée par des attaques coordonnées de notre groupe visant à protéger nos membres et à neutraliser la menace.

Les tactiques défensives, telles que l'utilisation de la magie de glace pour créer des barrières, ainsi que les attaques ciblées sur les points faibles du monstre, ont permis de contrôler la situation. La créature a montré une régénération rapide, ce qui a nécessité des stratégies d'attaque continues et de reconnaître ses faiblesses rapidement. Finalement, grâce à une coordination efficace et à des actions décisives, le crocodile mutant a été neutralisé.


Conclusions et Réflexions

Cette rencontre avec le prédateur alpha soulève plusieurs questions sur l'équilibre écologique de cette région. La présence d'une créature aussi massive et agressive suggère un écosystème complexe où chaque élément joue un rôle crucial. La possibilité que d'autres créatures similaires existent, voire que des œufs soient cachés dans les fonds aquatiques, mérite une investigation approfondie.

Nous avons recueilli des échantillons d'écailles, de viande et de sang de l'alpha, ainsi que des données sur son éther, pour une analyse ultérieure. La décision a été prise de revenir sur le site pour explorer davantage, notamment les tunnels subaquatiques potentiels qui pourraient révéler d'autres secrets.


Recommandations

Exploration Complémentaire : Prévoir une nouvelle expédition pour explorer les tunnels subaquatiques, équipés d'appareils de respiration adaptés.
Analyse des Échantillons : Étudier les propriétés des écailles, de la viande et de l'éther pour comprendre les capacités régénératrices et autres traits biologiques du reptile.
Surveillance des Voghas : Continuer l'observation des Voghas pour mieux comprendre leur comportement et leur relation avec leur environnement.
Conclusion
Exploiter sa présence : Extraire et exploiter les phéromones comme répulsif dans la région.
Seluna Valsonge Il y a 3 mois et 3 semaines

Quelques jours plus tôt


Au retour de la crique, quelques jours auparavant, Syntra s'était posé nombre de questions. Les empreintes, le bruit, le soulèvement de l'eau. Elle l'avait exprimé à ses compagnons : Quelque chose ici était sacré. Tous avaient voulu retourner le lendemain explorer, mais elle avait gardé une certaine réserve. Si la magie ne lui était pas innée, que les courants éthérés ne lui avaient jamais parlé, il y avait bien quelque chose en elle qui ne l'avait jamais trahie : son instinct. Un instinct plus aiguisé qu'une lame, vif, perçant. Un instinct qui lui venait des entrailles, et qu'elle n'expliquait pas.

" Nous devrions... Tout de même respecter la région. Nous sommes des étrangers. Des invités, tout au mieux. Rien de plus " Avait elle précisé avant de se diriger vers sa tente, non sans avoir partagé une brève coupe de mezcal avec quelques couches tard.

Ce n'était pourtant ni pour ses opinions, ni pour ses instincts qu'elle n'avait pu accompagner le groupe le lendemain. Mais car elle n'avait pas réussi à quitter son matelas. Réveillée par une soif indiscible et des courbatures qui lui arrachèrent un cri, Syntra réalisa trop tard qu'elle était terrassée par la fièvre. Une fièvre violente et étourdissante qui ne lui permit pas d'en faire davantage. Ni ce jour-ci, ni les suivants.

C'est en dépit des meilleurs efforts des soigneurs que la jeune femme rechutait sans cesse dans des crises aïgues, alternant entre un lourd sommeil qui ne lui offraient qu'un réveil plus épuisé encore et des éveils ponctués de délires. Par de rares occasions, elle y voyait assez clair pour boire et se nourrir. Et s'excuser.

Pour l'heure, rien n'était sûr sur les capacités de rétablissement de la Capitaine, dont le corps frêle et léger qui lui était si utile en combat se révélait faiblesse face à un virus qu'il n'avait jamais combattu.
Arty Il y a 3 mois et 3 semaines
De son coté, après le dur combat contre le reptile géant, le hrothgar avait continuer ses tours exploratoires dans environs plus ou moins éloignés du camp. Il était toujours à la recherche de ruines, de traces de campement ou même curieux de recroiser le vhoga avec sa tablette. Il avait, dans cette éventualité, gardé en permanence un parchemin avec un crayon noir pour faire un carbone de la tablette s'il parvenait à mettre la main dessus quelques instants. Maintenant que le prédateur alpha était mort, il était bien plus serein. Toute fois, il avait pris l'habitude de revenir à l'endroit du combat, assez discrètement pour vérifier ce qu'il était advenu de la carcasse du prédateur, craignant que d'autres créatures dangereuses ne se soient approprié ce nouveau territoire, voir que ce qui se cache au fond du cénote n'ait émergé par faim. 

Il avait pris soin de ramener au camp, tout ce qui pouvait ressembler à un fruit, une racine comestible ou champignon, toujours sans les toucher directement. Son butin était montré à Maelle, Anaelle et Sakuya pour vérifier certaines de ces trouvailles pouvaient aider à s'alimenter plus sainement.
 
Au camp, les activités étaient plus sommaires, entretien du matériel pour qu'il ne p[size=2][font=Helvetica, Arial, FreeSans, sans-serif]âtisse [/font][/size]pas de la forte humidité, repos et surtout de longues session de baignades dans le lac en contre bas pour faire fasse aux températures insupportables pour lui.
Lyssie Il y a 3 mois et 3 semaines

RÉVEIL DE LA COMMANDANTE


"Je vais bien.
- Vous êtes sûre ? Je peux encore...
- Non."

Lenore avait fini par se réveiller de son coma tandis que les trois quarts du corps expéditionnaire étaient partis en mission de reconnaissance sur les traces de ce mystérieux tural vidraal. Sakuya à son chevet s'était assurée qu'elle ne manque de rien malgré les conditions climatiques. Il fallait dire que Yok Tural n'était pas sans rappeler le climat tropical et insoutenable de l'archipel d'Ori, avec une jungle plus fournie et bien plus dangereuse si l'on se référait aux rumeurs d'alphas.

Une semaine. Son coma avait duré une semaine durant laquelle elle n'avait pu profiter du dernier bout de voyage ni même de leur arrivée sur les côtes turaliennes. Ses propriétés magiques de la voix, celle de la Vérité, l'avaient épuisée jusqu'à lui faire cracher bien trop de sang pour que cela ne soit pas dangereux. Et elle détestait se sentir aussi inutile, mais elle savait bien que sans ce dernier ordre, le spectre de Moulaal Ja les aurait... Inule d'y repenser. Ce qui est fait est fait. Désormais, il fallait cartographier la région, trouver des peuples locaux -après tout, eux pourraient mieux les renseigner sur la zone qu'un alpha !- et pourquoi pas établir des liens. Ils n'étaient pas à Tuliyollal, mais qui sait, la perspective d'y installer une arche pouvait toujours s'avérer intéressante.
Avec patience et méthode, elle l'aidait à manger, boire et éponger ses sueurs froides, son regard glacial évoquant les vastes étendues du Coerthas, tant enviées en ce moment-là. En voyant la capitaine ainsi, elle revoyait Anaëlle et Dorian se précipitant tête baissée vers le danger, galvanisés par l'adrénaline de l'héroïsme. Dorian... Le simple fait de penser à lui faisait naître en elle une colère sourde, une de celles que peu de personnes pouvaient susciter. Cela faisait pourtant deux ans, jour pour jour, qu'il avait rejoint la mer des étoiles... Alors pourquoi cette rage persistait-elle ?

Ce soir encore, certains partiraient explorer les tunnels subaquatiques de la région. Elle, elle resterait au camp pour planifier leurs prochaines manœuvres. Leur mission principale restait de retrouver Christalain Colombault.
Laurence Il y a 3 mois et 3 semaines
A l'aube du 6ème jour, le lendemain de la bataille contre le roi de la crique, Laurence se dirigea vers cette dernière pour s'occuper de la carcasse de l'animal, et ce avant que d'autres prédateurs ne s'en fassent un festin et étendent à présent leur territoire.


Le Hyur passa la majeure partie de la matinée seul et à cet endroit, à quelques dizaines de minutes du campement. Il mettait en pratique les discussions qu'il avait eu la veille avec le groupe. L'idée du répulsif pour se protéger des autres prédateurs de la région n'était pas mauvaise, il l'avait déjà fait par le passé et s'en occuperait une fois encore.


Même sur une bête aussi immense, cela ne faisait aucune différence et il savait déjà où chercher ce qu'il voulait, la carcasse du monstre des marais déjà retournée sur le dos lui facilitait la tâche, il allait pouvoir atteindre ces fameuses glandes disposées de part et d'autres du cloaque de la bête, ces mêmes glandes qui sécréteraient leurs composés chimiques pour encore un temps et qui servirait de bouclier naturel au groupe et à leurs explorations.


Sa tâche était désormais accomplie après plusieurs efforts pour perforer le cuir de la créature, il les avait désormais en sa possession. Néanmoins ce faisant, une mauvaise nouvelle avait été découverte. 


De retour au camp, il partagea sa découverte.


       

"Cet alpha, ce crocodile géant.. C'est une femelle. Je suspectais que de par son évolution, elle avait acquis la faculté de se reproduire seule, comme c'est parfois le cas chez certaines espèces changeant et évoluant à ce point, à ce stade. Il n'en est rien, un mâle de son espèce rôde toujours dans ces terres."

"En ce qui concerne le répulsif, nous l'avons désormais. Cependant je vous mets en garde, il éloignera certes les petits, mais les animaux étant territoriaux par nature, si nous étions amenés à croiser de nouveau un super-prédateur de ce genre, il ne nous lâchera pas, nous devrons nous battre."

NLSN Il y a 3 mois et 3 semaines

Pendant ce temps, sur le Cerberus...


Sea Snake

Il aura fallu approximativement deux semaines pour que l'équipage, avec l'aide du village de cette île salvatrice, parvienne à réparer les dommages subis par la frégate réaménagée. Un effort qui aura demandé le travail coopératif de l'ensemble de ses hommes et de lui-même, qui aura usé de ses propres bras pour le transport des plus lourds matériaux.

Durant quelques temps, l'équipage se sera montré moins avenant avec la compagnie de la Rose des Vents, mystérieusement refroidis suite au naufrage. Pourtant, sur les derniers jours du voyage, le travail des maîtres d'équipage aura fini par faire son œuvre : ils retrouveront le moral. Sur ordre du Capitaine, tout reviendra à la normale pour le bien de cette mission déjà assez dangereuse ne serait-ce que dans ses prémices.

À l'arrivée sur la côte de Yak T'el, Sea Snake sera resté pour commencer à organiser le séjour du Cerberus sur ce territoire inhospitalier. S'assurant que le navire reste à distance de la plage une fois le bataillon d'exploration à terre, il veillera à ordonner ses hommes pour la sécurité du vaisseau et le réapprovisionnement récurrent. La durée de leur présence ici ne dépendant pas d'eux, ils doivent s'assurer de pêcher, cueillir voire chasser malgré les risques que cela peut représenter pour économiser autant que possible les rations. Certains risquent d'y rester, et si cette perspective ne plaît pas au capitaine, il n'aura pas d'autre choix que de mettre en péril une fois de plus la santé de ses subordonnés pour cette expédition déjà coûteuse.

Finalement, après plusieurs jours passés à superviser le bon fonctionnement de ce système de survie, Sea Snake sera satisfait des résultats. Ses garçons ont toujours la hargne de vivre, et l'âme de pirates. Il ne sera pas trop regardant quant à l'origine des plus grandes arrivées de provisions, tant que ses hommes s'assurent de ne pas avoir été suivis. Ce qui compte, c'est qu'ils sortent d'ici vivants et riches.

Ainsi, la machine bien huilée pouvait continuer son cycle sans personne à son contrôle. Le capitaine pouvait rejoindre la terre ferme, et retourner auprès de la bande de mercenaires recrutée par son client afin de leur prêter lui-même main forte. Attendre qu'ils réussissent était bien trop long, et le proverbe veut que nous ne sommes jamais mieux servis que par nous-même.

"À nous deux, Tural de merde."


Ishawe, le Protecteur

Depuis votre départ de Kuzocal, un passager supplémentaire s'est ajouté à l'embarcation. Si certains ont pu voir l'homme au visage dissimulé sous un turban noir s'enfermer dans sa cabine, nul ne peut se vanter de l'avoir vu en sortir.

Il paraît étonnant connaissant les tendances avares du capitaine que l'on puisse s'inviter ainsi sur son navire, et les plus curieux apprendront que sa place a bien été payée.
Maelle Tailor Il y a 3 mois et 3 semaines
"Voyons...Ah, tu as bien grandi, ma belle ! Je suis fière de toi !"

Une fleur aux pétales colorés, non loin du camp de l'expédition de la Rose, suscitait l'admiration d'une jeune femme à la peau mate, qui l'observait avec des yeux pétillants. Levée aux aurores, Maëlle avait rapidement passé des habits plus légers que la veille afin de mieux supporter la moiteur de l'air du Tural avant de repartir s'isoler dans ses notes et ses expériences. Ignorant la clameur de son estomac, c'est avec son carnet et sa plume qu'elle entama cette nouvelle journée.


Les jours précédents n'avaient pas été avares en émotions. Après la découverte, la fuite et le combat face à un crocodile bien trop grand pour elle, c'était une exploration sous-marine qui les avait attendus. L'objectif : repérer les oeufs de la bête géante abattue plus tôt, quelque part dans cette étendue bleutée.


Malheureusement, dans une eau glacée et sombre, les recherches n'eurent guère de succès. Maëlle n'identifia même pas une plante intéressante, le projet de potion de respiration aquatique suggéré par Marcus allait devoir attendre. Les petits carnassiers aquatiques, en revanche, semblaient ravis d'avoir une compagnie à sang chaud, en ont témoigné les nombreuses plaies dues aux morsures de ces animaux. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'obstination de Maëlle pour sa tenue de combat se retourna contre elle : une bonne conductivité éthérée ne priva pas l'astromancienne d'être mordue à plusieurs reprises et sa lenteur à la nage en faisait une cible de choix pour le diner des autochtones écailleux.


Heureusement, une issue finit par s'offrir au groupe, leur permettant de quitter ces eaux inhospitalières. Avec l'aide de Laurence, la magicienne finit par émerger. Chacun reprenait ses esprits quand des vhogas lancèrent des lianes du haut des falaises avoisinantes. Acceptant cette porte de sortie, les membres de l'expédition atterrirent en pleine canopée. Les singes ne semblaient pas agressifs, mais observaient attentivement le groupe. Leur geste était-il une forme de gratitude après l'affrontement contre les ghoras, qui permit la survie du vhoga isolé ? Ou faisaient-ils comprendre aux aventuriers qu'ils étaient en territoire simiesque ?

Quoiqu'il en soit, Maëlle s'installa pour réfléchir : plusieurs gravures dans la roche avaient été découvertes, aussi bien sous l'eau qu'en dehors. Différentes scènes étaient ainsi mises en lumière, bien que la magicienne n'en put saisir le sens sur le moment. Elle avait pris des notes sur ces gravures, bien décidée à les montrer à Ruuj quand elle la verrait.


Mais pour l'heure, il fallait rendre compte de ses découvertes alchimiques. Les autres auront surement des idées qui ne lui ont pas encore traversé l'esprit.


Rapport d'expériences


J'ai mené plusieurs études sur certaines plantes environnantes. Les résultats sont spectaculaires et ouvrent la voie à plusieurs innovations.

Amakuya :


Cette plante aux reflets bleutés possède un potentiel magique indéniable. Traitée convenablement, il est possible d'en tirer une sève aux propriétés amplificatrices : comparé aux solutions classiques, l'ajout de la sève d'amakuya dans les potions de soins les rend plus puissantes, les potions d'éther offrent un meilleur contrôle de l'éther, temporaire mais non négligeable, à son consommateur. Une formule de croissance bénéficie d'un effet accru, la plante grandit plus vite que ses consœurs alimentées par une formule non enrichie.

Cela étant, j'ignore encore les effets à long terme de cette substance. En conséquence, l'introduction de sève d'amakuya dans les breuvages alchimiques sera limité au strict minimum, ou modifié sur ordre de la Commandante.

Mousse luminescente :

Là encore, une plante fascinante. Sa capacité à émettre de la lumière vient, je pense, de l'éther du sol : j'ai mélangé un peu de cette mousse à une solution contenant de la sève d'amakuya, le résultat fut un liquide brillant d'une intensité similaire à une torche de bonne qualité. Les propriétés luminescentes de la mousse semblent donc s'amplifier en présence d'une solution riche en éther.

Enfermé dans un contenant hermétique, ça permet de fournir des sources de lumière qui résistent des conditions autrement néfastes à nos bonnes vieilles flammes.


J'ai eu également une opportunité singulière : la mort du crocodile géant, tout près de la crique, a permis à l'eau de s'imprégner de l'éther de la bête. Les propriétés de cette eau si particulière sont similaires à la sève d'amakuya et renforcent les propriétés des breuvages alchimiques. Cependant, l'éther finit par se dissiper après quelques soleils et retourne à la rivière de la Vie, aussi cette solution n'est-elle pas fiable.



Maëlle Tailor.

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